Meurthe-et-Moselle : elle découvre sa maison en vente sur Internet

Sa maison est en vente sur Internet, sans qu'elle ait jamais posé d'annonce. Joëlle Morel, habitante de Neuves-Maisons, un village de Meurthe-et-Moselle près de Nancy, vient de déposer plainte pour usurpation d'identité.

Cette retraitée soupçonne un coup bas de la part d'un de ses voisins avec qui elle est en conflit depuis plusieurs mois.


L'alerte est donnée par une voisine, le 14 janvier dernier.

Joëlle Morel, retraitée, rentre de vacances chez sa fille au Qatar, selon «l'Est Républicain».

Et s'entend dire : «Tu vends ta maison sur le Leboncoin ». Problème : cette ancienne employée au standard de l’hôpital de Brabois, installée depuis quarante ans au 39 rue du Petit-Breuil, n'a nullement l'intention de déménager.

Joëlle Morel est particulièrement attachée à sa maison construite au siècle dernier pour loger les contremaîtres de l’usine sidérurgique de Neuves-Maisons, alors qu'elle est née un peu plus loin, dans un des logements d’ouvriers. C'est là qu'elle a élevé ses quatre enfants.
Pas question de s'en séparer.
Toute cette histoire n'est qu'une vaste fumisterie, pense-t-elle, d'autant qu'elle ne retrouve pas l'annonce en ligne.

Mais le 17 mars, vers 13h30, le téléphone sonne.

Au bout du fil, une femme est intéressée par sa maison vue sur leboncoin.fr.

«Elle m’a guidé pendant que je faisais des recherches sur mon ordinateur et je l’ai trouvée », se souvient la sexagénaire, interrogée par leParisien.fr. Sur son écran, elle lit : 100 000 € (un prix très attractif, qui a suscité depuis une quinzaine d'appels), son nom, son numéro de téléphone et un descriptif rapide, avec la mention « quartier calme… sauf moi »...

L'annonce n'a pas encore été retirée car les gendarmes doivent effectuer des investigations techniques pour remonter jusqu’à l’ordinateur qui l’a postée.

Selon la victime de l'usurpation, la mauvaise plaisanterie trouverait son origine dans un conflit qui l'oppose à certains de ses voisins parents d'élèves, après que Joëlle Morel eut fait changer l'emplacement de l'arrêt de bus scolaire qui se trouvait autrefois devant ses fenêtres.

«Je me suis attrapée avec un parent d'élève, ça a fini en noms d'oiseaux.

Après, on a dit que je n'aimais pas les enfants, il y a eu une pétition contre moi...

C'est vrai que parfois, je râle, mais jamais je ne laisserai un enfant tout seul!», se défend la retraitée, qui fait valoir quinze années de bénévolat à l'école maternelle.

«Je n'ai pas déposé plainte pour faire de l'argent, mais pour que le ou la coupable soit trouvé, parce que c'est de la pure méchanceté. Le pire, c'est la suspicion que j'ai envers les parents d'élèves. Je me dis : "C'est lequel qui a fait ça?" Or, je ne suis pas comme ça, je ne suis pas suspicieuse», insiste la propriétaire flouée.



le parisien