Erigé en 1835 pour la gloire de la Grande Armée de Napoléon 1er, l'Arc de Triomphe abrite depuis 86 ans le Soldat Inconnu, symbole des 1.430.000 soldats français morts durant la Grande Guerre.
Chaque jour à 18H30, des anciens combattants ravivent la flamme du souvenir, allumée le 11 novembre 1923 sur la tombe du Soldat Inconnu inhumé sous une dalle avec l'inscription: "Ici repose un soldat français mort pour la patrie 1914-1918".
Le 8 novembre 1920, après une longue campagne de presse, une loi "relative à la translation à Paris et au dépôt à l'Arc de Triomphe des restes d'un soldat inconnu mort pour la France" est votée.
Deux jours plus tard, sous la voûte d'une casemate de la citadelle de Verdun, siège en 1916 de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire, Auguste Thin, 21 ans, soldat de deuxième classe au 132ème régiment d'infanterie, dépose un bouquet d'oeillets rouges et blancs sur l'un des huit cercueils anonymes contenant les restes de huit soldats français non identifiés.
Ces restes avaient été exhumés des champs de bataille de huit fronts (Lorraine, Verdun, Champagne, Chemin des Dames, Ile-de-France, Somme, Artois, Flandre).
Le jeune soldat, l'un des rares survivants d'un régiment décimé en Champagne en juillet 1918, raconta plus tard avoir choisi le sixième cercueil en additionnant les trois chiffres de son régiment (123).
Les sept autres corps furent inhumés au cimetière du Faubourg Pavé à Verdun sous un monument édifié pour l'occasion.
Acheminé par train spécial à Paris, le Soldat Inconnu est déposé le 11 novembre 1920 dans une salle de l'Arc de Triomphe avant son inhumation le 28 janvier 1921.