Pour cette mère de famille,passer devant ce panneau qui symbolise l'accident mortel de son fils est une épreuve.Ces silhouettes noires sont posées sur le bord des routes sur les lieux d'accidents mortels pour sensibiliser les autres conducteursUne grande silhouette noire se dresse le long de la route
Au centre,deux inscriptions solennelles «35 ans.
Avril 2013».
Simple signe d'un accident de voiture pour les automobilistes.
Véritable calvaire pour Marie-Louise Vuillemin.
Cette silhouette marque l'endroit où son fils de 35 ans a perdu la vie il y a quelques mois.
«Il s'est endormi au volant et il a été tué dans la sortie de route»,relate-t-elle.
Obligée d'emprunter régulièrement cette route pour ses déplacements,elle demande aujourd'hui au conseil géneral de bien vouloir enlever cette silhouette,représentation austère et douloureuse de la disparition de son fils.
«Pour moi,c'est très dur,ça me ramène tout le temps à l'accident,à ce qu'on a vécu lors de ces moments-là» raconte-t-elle à l' Est Républicain.
Elle reproche également au conseil général de ne pas l'avoir avertie de son installation,trouvant «inadmissible qu'on ne demande pas leur avis aux familles avant d'installer ces choses-là.»
«Une politique publique ne se décide pas au cas par cas»Contacté par lefigaro.fr,le président du conseil général du Doubs,Claude Jeannerot,a déclaré qu'il «ne répondrait pas à sa sollicitation» car ce dispositif s'inscrit dans le cadre d'une politique publique plus large en terme de sécurité routière.
«Je comprends la douleur de cette maman,mais en tant qu'élu,j‘ai également une part de responsabilité.
Une politique publique ne se décide pas au cas par cas.»
Il a ajouté qu'il recevrait en personne cette mère de famille pour lui expliquer sa démarche.
Ce sont les conseils généraux qui décident,ou non,de mettre en place ces silhouettes,censées réduire les accidents de voiture grâce à la prévention.
Dans le Doubs,elles existent seulement depuis 2012,une année «particulièrement meurtrière» sur les routes départementales,précise Claude Jeannerot,puisque trente personnes sont décédées.
Le président se souvient en particulier d'une famille de trois personnes,renversée par un automobiliste sous l'emprise d'alcool.
«C'est cet accident qui a motivé ma volonté de poser des silhouettes.»
Dans l'Orne,une mère de famille de l'Orne militait au contraire pour qu'une silhouette soit installée à la mémoire de son fils.
Le conseil général,qui n'a pas adopté cette politique en matière de prévention routière,lui a refusé,afin de ne pas créer de précédent.
le figaro