Une tondeuse à gazon, un aigle empaillé, une poupée gonflable ou un crâne humain...
On trouve de tout parmi les quelque 600 à 800 objets qui échouent chaque jour sur les étagères du London Lost Property Office (LPO), le service des objets trouvés de la capitale britannique.
L'année dernière, ce sont près de 148.000 articles en attente de leur propriétaire qui ont été receptionnés, triés, stockés et répertoriés dans Sherlock, le système informatique interne du LPO.
Les sacs figurent en tête des biens les plus oubliés, suivis des livres (25.000 en 2005), puis des vêtements (22.000), lesquels peuvent aller de la simple écharpe à la robe de mariée en passant par la robe de magistrat.
Quant aux quelque 14.000 téléphones portables retrouvés l'année passée, ils représentent un vrai casse-tête pour le service, à cause de la ressemblance des modèles.
"Si quelqu'un vient réclamer son
en nous disant juste que c'est un "Nokia noir", ce n'est pas vraiment suffisant!" explique Judith Adams, du service des transports.
Dans le lot commun des arrivées, on trouve aussi par milliers clés, parapluies, paires de lunettes et autres appareils photos.
Vient enfin le rayon des inclassables, par lequel ont transité au cours des ans des curiosités aussi incongrues que des béquilles, des skis nautiques, une cloche tibétaine, un masque à gaz ou encore trois chauves-souris mortes bien rangées dans une boîte. Jusqu'à ce bateau de quatre mètres de long "oublié" dans le métro et dont tout le monde se demandait comment il avait bien pu arriver là.
Les locaux du LPO n'étant pas extensibles, les propriétaires étourdis ont trois mois pour récupérer leur bien, moyennant le versement de frais de traitement. Passé ce délai, les objets sont vendus aux enchères, les bénéfices servant à alimenter les frais de fonctionnement du service.
Mais les trouvailles qui présentent une valeur sentimentale évidente sont conservées, comme les médailles de guerre ou même les urnes funéraires, dont deux exemplaires sont déjà parvenus au LPO.
L'une a pu être rendue à l'homme qui l'avait malencontreusement égarée, l'autre est toujours stockée.
Un objet de valeur sur deux en moyenne retrouve son propriétaire, un sac sur trois, un téléphone
sur quatre.
Mais le taux de retour tombe à seulement un sur 12 pour les autres objets de moindre valeur.
Un échec relatif qui s'explique tout simplement par le fait que, bien souvent, les propriétaires ne contactent pas le LPO.