En 1412.A Domremy, village des Vosges, faisant partie d'une région rattachée au royaume de France et restée fidèle au dauphin Charles VII, naît Jeanne, fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée.
A partir de 1425.Jeanne prend conscience de sa mission. Elle vit une expérience spirituelle, qui la conduit à transgresser la retenue de son éducation et le rôle réservés aux femmes dans la société de son temps. Cette audace n'est pas si exceptionnelle, puisqu'on la retrouve chez d'autres mystiques de son époque, Catherine de Sienne ou Colette de Corbie par exemple, qui sont des femmes de décisions et d'actions. La particularité de Jeanne, néanmoins, est son engagement militaire.
13 mai 1428.Jeanne se rend pour la première fois à Vaucouleurs, place forte champenoise qui n'était pas tombée aux mains des Anglais. Elle rencontre Robert de Baudricourt et lui demande une escorte pour la mener au dauphin. Elle est éconduite et rentre à Domremy.
Juillet 1428.Les habitants de Domremy, par crainte des "routiers" (soldats débandés), se réfugient à Neuchâteau. Jeanne et sa famille sont logées chez une certaine "La Rousse". Jeanne se rend seule à Toul pour se défendre, devant l'Officialité, d'une accusation de rupture de promesse de mariage.
12 octobre 1428.Les Anglais mettent le siège devant Orléans, dernière ville fortifiée sur la route de Bourges où s'est réfugié le dauphin Charles.
24 octobre 1428.Orléans est encerclée. Les Anglais pensent soumettre la ville par épuisement et famine. La défense de la ville est dirigée par le Bâtard d'Orléans, demi-frère du duc Charles d'Orléans prisonnier des Anglais depuis la bataille d'Azincourt (1415).
Janvier 1429.Deuxième entrevue de Jeanne avec Robert de Baudricourt, sans plus de succès. A l'invitation du vieux duc Charles de Lorraine, Jeanne se rend à Nancy. Elle revient à Vaucouleurs.
12 février 1429.Défaite française près d'Orléans dite de la "Journée des harengs". Jeanne l'annonce devant le sire de Baudricourt. Exorcisme du curé, Messire Fournier. Préparation de l'escorte. TOP
ORLEANS
Mardi 22 février 1429.Départ de Vaucouleurs. "Va, va et advienne que pourra", lui dit Robert de Baudricourt. Jeanne est escortée par six hommes d'armes : deux seigneurs des environs, Jean de Metz, accompagné de son serviteur Jean de Honnecourt, et Bertrand de Poulengy, suivi de son serviteur Julien. Collet de Vienne, messager royal, et un certain Richard l'archer complètent la suite. Sa maman Isabelle Romée part en pèlerinage au Puy pour confier sa fille à la Vierge.
Samedi 26 février 1429.A Auxerre, Jeanne entend la messe dans "la grande église".
Jeudi 3 mars 1429.Arrivée à Sainte Catherine de Fierbois, Jeanne fait écrire au dauphin pour lui demander de la recevoir.
Dimanche 6 mars 1429.Jeanne est reçue en fin d'après-midi au château de Chinon. Bien qu'impressionné par ce que vient lui annoncer Jeanne, le dauphin décide de la faire examiner par des clercs à Poitiers.
Du 11 au 24 mars 1429.Jeanne est interrogée à Poitiers. Le 22 mars, elle envoie un ultimatum au roi d'Angleterre.
Mardi 5 avril 1429.Jeanne se rend à Tours pour qu'on lui confectionne une armure, un pennon et un étendard. Comme tout grand chef de guerre, elle reçoit une maison militaire comprenant un écuyer, Jean d'Aulon; deux pages, Louis de Coutes et Raymond; deux hérauts, Ambleville et Guyenne; un aumônier, Jean Pasquerel. Ses frères Jean et Pierre viennent également s'y joindre. Le dauphin rassemble une nouvelle armée et constitue un convoi de vivre à Blois.
Vendredi 29 avril 1429.Jeanne, avec une avant-garde, entre dans Orléans, le soir, par la Porte de Bourgogne. Elle loge chez Jacques Boucher.
Mercredi 4 mai 1429.Jeanne se porte au devant du Bâtard d'Orléans qui revient avec le reste de l'armée. Prise de la bastide Saint-Loup.
Jeudi 5 mai 1429, fête de l'Ascension.Pas de combat. Jeanne lance une dernière sommation aux Anglais.
Vendredi 6 mai 1429.Prise de la Bastide des Augustins.
Samedi 7 mai 1429.Prise du Fort des Tourelles, défendant l'accès au pont d'Orléans. Jeanne est blessée à l'épaule.
Dimanche 8 mai 1429.Les Anglais lèvent le siège sans livrer d'autres combats. Orléans est libérée. TOP
LE SACRE
Jeanne retrouve le dauphin à Loches et force la main à son conseil pour le décider à prendre la route de Reims. Dans ce but est entreprise la campagne de Loire.
12 juin 1429.Libération de Jargeau.
15 juin 1429.Meung tombe à son tour aux mains des Français.
17 juin 1429.Attaque de Beaugency.
Samedi 18 juin 1429.Bataille de Patay, grande victoire française. L'armée anglaise est mise en déroute, ses grands capitaines sont en fuite ou prisonniers. "Le gentil roi aura aujourd'hui la plus grande victoire qu'il eut jamais. Et m'a dit mon conseil qu'ils seront tous nôtres !" (Déposition de Jean d'Aulon, l'écuyer de Jeanne, au procès d'annulation). Par son action persévérante et décidée, Jeanne a rendu l'espérance aux Français et a renversé de manière décisive le cours des évènements.
Mercredi 29 juin 1429. L'armée royale part de Gien, d'où le dauphin envoie à toutes les bonnes villes de son royaume et à ses principaux vassaux une lettre pour les convier à son couronnement à Reims. En moins d'un mois, à travers un terrain anglo-bourguignon, malgré les résistances d'Auxerre et de Troyes, Charles VII soumet Châlons et Reims.
Dimanche 17 juillet 1429.L'archevêque Regnault de Chartres sacre Charles VII roi de France en la cathédrale de Reims. L'étendard de Jeanne est mis à l'honneur. Dès ce moment, elle voudrait gagner à sa cause d'autres villes et profiter de l'énorme retentissement de l'évènement pour prendre Paris sans tarder. Mais le roi, mal conseillé, use de diplomatie avec le duc de Bourgogne (allié des Anglais) et signe des trêves avec lui.
7-8 septembre 1429.Malgré les réticences du roi, Jeanne lance un assaut contre Paris. Elle est blessée à la cuisse, un de ses pages, Raymond, est tué. Le roi la contraint de battre en retraite.
21 septembre 1429.Charles VII regagne les bords de Loire et dissout, à Gien, la belle armée du sacre. TOP
DERNIERS COMBATS
Livrée à l'inaction, Jeanne est récompensée de ses exploits par l'annoblissement de sa famille et l'exonération de tout impôts pour les habitants de son village. Les négociations se poursuivent en coulisse entre le roi Charles VII et le duc de Bourgogne.
Octobre 1429.Jeanne est envoyée à Saint-Pierre-le-Moutier pour reprendre la ville à un dangereux aventurier, allié des Anglais, Perrinet Gressart.
Mercredi 4 novembre 1429.Chute de Saint-Pierre-le-Moutier.
Fin novembre 1429.Siège de la Charité-sur-Loire, où s'est retranché Perrinet Gressart.
Samedi 25 décembre1429.Le siège est levé. Nouvel échec de Jeanne, à qui on a fourni des moyens insuffisants.
Mars 1430.Jeanne quitte, sans l'aval du roi, le château de Sully-sur-Loire et, avec une petite troupe, reprend le combat avec ceux qui luttent contre les Anglais, autour de Paris.
Mercredi 23 mars 1430.Jeanne est à Lagny.
16 mai 1430. Le duc de Bourgogne, reniant la parole donnée, met le siège devant Compiègne qui veut rester fidèle au roi. L'entourage royal n'a pas encore compris que les trêves ne sont qu'un marché de dupes.
22 mai 1430.Jeanne pénètre dans Compiègne, de nuit, à l'insu de l'ennemi, avec sa petite troupe.
23 mai 1430.Au cours d'une sortie, Jeanne est capturée par les Bourguignons. TOP
LES PRISONS
Du 27 mai au 10 juillet 1430.Jeanne est emprisonnée au château de Beaulieu en Vermandois. Elle fait une tentative d'évasion, mais elle est reconnue par un gardien avant d'avoir franchi le portail.
Du 11 juillet au début novembre 1430.Jeanne est prisonnière au château de Beaurevoir, non loin de Saint-Quentin. Elle est traitée avec bonté par les "dames de Beaurevoir", la tante, l'épouse et la belle-fille du duc de Luxembourg, dont elle est la captive. Apprenant, fin juillet, les négociations menées au nom des Anglais par Pierre Cauchon , évêque de Beauvais, pour l'acheter , elle tente une nouvelle fois de s'échapper. La corde de fortune qu'elle a confectionnée se rompt. Elle fait une chute de la tour du château de Beaurevoir et reste commotionnée plusieurs jours.
9 novembre 1430.Jeanne est livrée aux Anglais à Arras, moyennant une rançon de 10.000 écus. Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l'Université de Paris, est chargé de la juger comme cas d'hérésie.
23 décembre 1430.Jeanne est enfermée au château de Bouvreuil, à Rouen. Elle est gardée en prison laïque, par des soldats anglais, alors qu'on lui intente un procès en matière de foi, ce qui logiquement aurait dû la mettre dans une prison ecclésiastique, sous la surveillance de femmes. TOP
LE PROCES
Mardi 9 janvier 1431.Premier jour du procès. Enquête faite à Domremy et à Vaucouleurs.
Mercredi 21 février 1431.Première séance publique. Jeanne est amenée devant ses juges. Ils seront deux : l'évêque de Beauvais et plus tard l'inquisiteur Jean Lemaître qui ne se montre au procès, de mauvaise grâce, qu'à la deuxième séance publique le 22 février 1431. Jeanne sera confrontée aussi à des assesseurs en nombre variable (de 30 à 60). Les chefs d'accusation, - établis après les interrogatoires ! -, sont :
- sorcellerie, son étendard étant porteur d'un pouvoir maléfique ainsi que les anneaux qu'elle avait au doigt;
- impureté et commerce trouble avec les êtres qu'elle prétend lui apparaître;
- cruauté dans ses faits de guerre;
- le port scandaleux d'un habit d'homme;
- non-soumission à l'Eglise.
En fait, c'est un procès politique où l'on tente de déconsidérer le sacre du roi Charles VII à Reims en l'attribuant aux sortilèges d'une sorcière.
Samedi 10 mars 1431.Les séances du procès se tiennent désormais à huis-clos, dans la prison, pour éviter les manifestations de sympathie du public.
Lundi 16 avril 1431. Maladie de Jeanne après qu'elle eut mangé une carpe envoyée par l'évêque de Beauvais.
Mercredi 9 mai 1431.Dans la tour du château, on menace Jeanne de torture.
Jeudi 24 mai 1431Prédication publique au cimetière de Saint-Ouen, suivie de "l'abjuration" de Jeanne. Elle est conduite, malgré la promesse de la faire garder par des femmes, en prison anglaise. Elle revêt des habits de femme.
Lundi 28 mai 1431.Ayant repris ses habits d'homme en prison, la cause de relapse est introduite.
Mardi 29 mai.Délibération des docteurs et assesseurs.
Mercredi 30 mai 1431.Jeanne est brûlée sur la Place du Vieux marché de Rouen. TOP
"Elle n'avait passé ses humbles dix-neuf ans
Que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle
Fut dispersée aux vents."
(Charles Péguy).
LA POSTERITE
10 novembre 1449.Ayant chassé les Anglais de Normandie, Charles VII pénètre en vainqueur à Rouen, non sans avoir accordé l'amnistie à tous les "Français reniés" (=les collaborateurs) afin de pacifier son royaume. Il fait saisir les pièces du dossier du Procès de Jeanne d'Arc.
4 et 5 mars 1450.Première enquête faite sur l'ordre du roi où sont entendus les principaux acteurs et témoins du procès de Rouen.
Du 2 au 22 mai 1452.L'Eglise, responsable du Procès en hérésie contre Jeanne d'Arc, ordonne une enquête officielle réalisée sur ordre de l'Inquisiteur de France, Jean Bréhal et du légat du Pape, Guillaume d'Estouteville.
11 juin 1455. Le Pape Calixte III autorise la révision du Procès.
7 novembre 1455.Le Procès d'Annulation s'ouvre après l'audition de la mère de Jeanne, Isabelle Romée, qui demande réparation en l'église Notre-Dame de Paris. Enquêtes et interrogatoires se déroulent dans chaque lieu marqué par le passage de Jeanne. Point par point, à la lumière de ces témoignages, les accusations du premier procès sont réfutées, le tout dans un climat serein dû à la paix retrouvée et aux lettres d'amnistie sagement concédées par Charles VII.
7 juillet 1456.Justice est rendue à la mémoire de Jeanne. L'annulation du premier Procès est prononcée à Rouen. Le procès d'annulation a lui aussi une tonalité politique : laver l'honneur du ro en réhabilitant Jeanne d'Arc
1841 - 1849 Publication des deux Procès de Jeanne d'Arc par l'historien Jules Quicherat.
Orléans, 8 mai 1869.Monseigneur Dupanloup demande officiellement au Pape Pie IX l'ouverture d'une procédure de canonisation de Jeanne.
1874.A Orléans, constitution du tribunal diocésain, retardée à cause de la guerre franco-prussienne de 1870.
1876.Fin de l'enquête diocésaine. Un tribunal de la cause est constitué à Rome.
18 avril 1909.Cérémonie de béatification de Jeanne d'Arc à Rome.
16 mai 1920.Canonisation de Jeanne d'Arc à Saint-Pierre de Rome, devant quarante cardinaux, trois cent évêques et une foule innombrable de pèlerins français. Elle est fêtée le 30 mai, anniversaire de sa mort.24 juin 1920.La date du deuxième dimanche de mai est décrétée fête nationale par la République Française.
1979.Le gouvernement français élève sur la place du Vieux Marché de Rouen une église à Jeanne d'Arc, flanquée d'un marché couvert, monument national dédié tant à la sainte qu'à l'héroïne .