« C’est horrible! Je ne sais pas ce qu’on va devenir financièrement… »
Béatrice Limaset et son compagnon, Jean-Claude Boudin, de Voulangis, n’en reviennent toujours pas.
Ils ont perdu 33000 € en quelques minutes.
Pourtant, ils pensaient avoir pris toutes les précautions nécessaires à la vente de leur voiture.
« Nous avions mis l’auto en vente sur un site Internet, explique la mère de famille.
Le 9 mars, soit environ un mois plus tard, une jeune femme appelle. Elle demande à voir le véhicule.
Un rendez-vous est fixé pour le lendemain.
Elle est accompagnée d’un jeune homme.
Le couple très chic, âgé d’environ 25 ans, fait le tour de l’Audi et nous demande de la leur réserver.
Le temps de se procurer un chèque de banque.
Les acheteurs reviennent donc le 11 au soir.
Ils sont en retard et n’arrivent qu’à 21h30.
« Ils s’étaient garés assez loin de la maison, se souvient la jeune femme. Nous avions déjà fait tous les papiers. Mon mari a inspecté le chèque par transparence. La jeune femme a ri et nous a précisé : Ne vous inquiétez pas, c’est un vrai. Je vous assure qu’il n’y a pas de problème. Elle nous a laissé une photocopie de sa carte d’identité et son compagnon lui a dit en partant : Je te donne les clés. Prends-en soin, elle est à toi. Je te donne ce que j’ai de plus cher… »
Le lendemain à la première heure, Béatrice et Jean-Claude déposent le chèque à leur banque.
Mais très vite, ça coince.
Le numéro inscrit en bas et à gauche ne répond pas, sur ce titre de paiement rempli à la main d’un montant de « Trente et trois milles (sic) euros ».
Ce qui n’est pas courant, mais possible tout de même.
La banque, sentant la supercherie, conseille aux vendeurs de déposer plainte, en attendant le verdict final.
Il ne tardera pas à tomber.
Le chèque volé fait partie d’un chéquier de quarante titres disparu fin 2010 dans des conditions mal déterminées, lors de son transport à destination de la BNP Paribas, avenue de Flandres, dans le XIXe arrondissement de Paris.
La banque et le transporteur ont déposé plainte.
Une action judiciaire est en cours.
Mais le couple n’est pas au bout de ses surprises.
L’assurance lui rétorque que le véhicule n’a pas été volé et que, dans ce cas, il n’est pas couvert.
« C’est un comble! La banque m’a fait remarquer que nous pourrions même être inquiétés pour détention de chèque volé », s’exclame Béatrice.Depuis, la voiture a été retrouvée, à moitié calcinée dans un champ à Orly (Val-de-Marne). Nous avons dû payer 300 € pour récupérer l’épave qui avait été placée en fourrière, souligne la jeune femme. Et nous continuons à payer notre crédit qui court encore sur quinze mois! »