Ce matin, à l’occasion de l’ouverture de la 26e campagne des Restos du cœur, des centaines de milliers de démunis, de travailleurs pauvres, de mères seules, de retraités isolés ou de jeunes chômeurs vont se ruer sur les colis alimentaires.
L’association caritative, créée par Coluche il y a tout juste un quart de siècle, s’attend à une nouvelle hausse des inscriptions après déjà une explosion record ces deux dernières années (+ 20%).
Ça, c’est la mauvaise nouvelle.
La bonne, parce qu’il y en a une, c’est que des milliers de personnes, accompagnées lors de la précédente campagne, ne seront plus là sauf peut-être derrière les tables, dans le rôle cette fois-ci de bénévoles.
Car, même si les files d’attente s’allongent, nul n’est condamné à demeurer tributaire de la générosité de l’organisation humanitaire.
Les belles histoires de sorties de galère, les centres des Restos en ont tous.
« Je te promets pas le grand soir mais juste à manger et à boire », dit la chanson des Enfoirés.
Pourtant, les Restos, qui fonctionneront jusqu’à fin mars, proposent bien plus que des paniers-repas.
Ils offrent de la chaleur, de l’écoute, des sourires mais aussi, parfois, un microcrédit, un emploi sur leurs chantiers d’insertion ou même un toit.
« Sans fausse modestie, on peut permettre aux gens de rebondir, de retrouver du punch. On les encourage dans leurs démarches mais on ne fait rien à leur place, on fait avec eux », explique Françoise Vézinhet, présidente des Restos du cœur de l’Hérault.
« Le colis de nourriture, c’est bien. Mais qu’est-ce qu’on est heureux quand un bénéficiaire parvient à quitter la précarité, cela donne du sens à notre travail », souligne Charles Lasbax, responsable des Restos en Seine-Saint-Denis.