Les mystères du sommeil

Il représente un tiers de notre vie, paraît si naturel, et pourtant est le résultat d'une longue évolution.
Mais que savons-nous du sommeil et de son cortège de phénomènes fascinants : le rêve, le somnambulisme, ou la narcolepsie ?


Premiers signes de fatigue

Bâillements, clignement des paupières, ralentissement des réflexes...
Chaque soir, vers la même heure, ces phénomènes se reproduisent, ne nous laissant pour seule envie que celle de fermer les yeux et de nous endormir.
Rien que de très normal.
Cet état, appelé veille passive, et qui se traduit par une sensation de fatigue, se manifeste essentiellement en fin de soirée, après une période d'éveil actif.

Pendant la journée, en effet, nos yeux ont été grands ouverts, très mobiles, nos gestes fréquents et nos réflexes vifs.
Notre cerveau s'est maintenu en alerte et son activité électrique est restée rapide.

Ralentissement général
Pas étonnant, dès lors, qu'au bout de 16 heures de ce régime, la machinerie s'essouffle et entame une baisse de rythme !
C'est à ce moment que les signes de fatigue apparaissent.
Nous sommes plus distants, plus rêveurs. Aux bâillements s'ajoutent des frissons, notre vigilance amorce une chute libre, nos gestes se font lents.
Le temps de réaction à ce qui nous entoure devient beaucoup plus long, témoignant d'un ralentissement général.

En suivant instinctivement les signaux indicateurs que nous envoie notre corps, nous nous couchons.
Mais pas n'importe comment: selon une posture permettant un relâchement musculaire optimal.
Cette position varie avec la chaleur ambiante, de manière à maintenir notre température corporelle : en boule s'il fait froid et allongée au chaud.

Nos paupières se ferment progressivement tandis que nos fonctions végétatives se mettent progressivement en "mode sommeil".
Le rythme respiratoire, la fréquence cardiaque, le tonus musculaire et la température chutent.
Le sommeil n'est pas loin.

Nous passons un tiers de notre vie à dormir

Notre sommeil d'adulte est, dans les conditions habituelles (civilisation occidentale, travail de jour), essentiellement nocturne.
Pourtant ce n'est pas l'alternance jour-nuit qui règle notre sommeil.

Réglé sur 25 heures
Comme chez tous les être vivants, il existe chez l'homme une horloge interne circadienne réglée à peu près à 25 heures et responsable du rythme veille-sommeil.

La preuve ? Les expériences d'isolement "hors du temps", dans des grottes ou des bunkers.
Elles révèlent qu'un sujet humain, sans repère temporel, s'endort chaque jour à peu près à la même heure.

L'alternance jour/nuit, tout comme la vie sociale, ne sont donc que des synchroniseurs de cette horloge naturelle. Le décalage entre le temps local et celui de l'horloge interne, au cours des voyages intercontinentaux, entraîne l'apparition du sommeil au cours de la journée : le fameux jet lag.

Nous sommes soumis naturellement à un rythme circadien toute la durée de la vie.
En revanche, la qualité, la durée et les horaires de sommeil varient en fonction de l'âge.
Plus nous vieillissons, moins nous dormons profondément


Le sommeil au cours de la vie