Trop grand, le cercueil d’une Sétoise a dû être scié par des agents funéraires, en dernier recours, pour rentrer dans le caveau familial, situé à Euzet-les-Bains (Gard)…
Une scène surréaliste.
Mercredi, Nora-Élise Desserme fait inhumer sa mère, Mireille Rosello, une Sétoise de 59 ans, décédée trois jours plus tôt d’une embolie pulmonaire à l’hôpital de Sète (Hérault).
A 14 h, débutent les obsèques à Sète, à la salle funéraire.
Puis, toute la famille et le curé partent à Euzet.
Ils y arrivent à 18 h.
Au bout de quelques minutes, un agent funéraire de Roc Éclerc de Béziers, société auprès de laquelle la défunte avait réglé ses obsèques 2 300€ depuis 1995, annonce, penaud, aux enfants : « Votre maman ne rentre pas… »
« L’enterrement a alors tourné au gag », résume Nora-Élise
Desserme, 34 ans, qui balance entre colère et fou rire nerveux. Entourée de sa sœur Leila et de l’un de ses beaux-frères, dans son appartement sétois, elle n’en revient pas.
« On s’est retrouvés autour de la tombe jusqu’à minuit et demie pour faire entrer maman dans le caveau. »
En fait, une chapelle funéraire construite en 1848.
Elle allume une cigarette et détaille : « On s’est d’abord tous mis à creuser avec marteau et burin pour gagner quelques centimètres ! »
Sans grand résultat.
« On aurait dû tout stopper et remettre à plus tard : on avait encore légalement deux jours devant nous pour trouver une solution. Mais on était dans le feu de l’action… »
Car la défunte, de taille moyenne, mais corpulente, nécessitait un cercueil dit hors gabarit de plus de deux mètres de long et de 72 cm de large.
Trop grand pour la chapelle.
Le jour du décès, la famille avait pourtant questionné l’entreprise de pompes funèbres.
Elle n’avait pas cru bon de se déplacer pour vérifier.
Le burin n’y suffisant pas, les agents funéraires ont donc scié les rebords du cercueil.
« C’était totalement traumatisant, rapporte Leila, la sœur de Nora-Élise Desserme. Mon gamin me demandait même inquiet : "On va couper les cheveux de mamie ?" On a tous gardé un morceau de bois en souvenir… » Ce n’est pas tout.
Il a fallu, pour cacher le cercueil qui dépasse, monter une sorte de coffrage. « Roc Éclerc avait prévu quelques briques et du ciment. Mais le tiers de ce qui était nécessaire. »
Du coup, au milieu de la nuit, la famille Desserme, téléphones portables transformés en torche, a dû se mettre en chasse de matériaux.
« Le chantier s’est terminé sous les phares de nos voitures… Là on s’est dit : "Qu’est-ce qu’on fait là ? !" C’était d’une souffrance phénoménale. »