Le quinquagénaire a été arrêté près de Rennes, avec un complice.
Environ 600 chèques ont été écoulés, pour 200 000 €.
En août, cinq commerçants de Granville (Manche) portent plainte : ils ont été payés avec de faux chèques.
Pourtant équipés de matériel spécialisé, ils n'y ont vu que du feu.
« Un travail d'artiste, indécelable au scanner », commente le commandant Barrière, du commissariat de Granville.
Les faux ont été réalisés par ordinateur, en utilisant des logiciels et une imprimante sophistiqués.
« Des carnets entiers. Les chèques étaient même numérotés dans l'ordre. »
Mais aucun compte bancaire ne correspond à l'identité mentionnée.
Et pour cause : celle-ci aussi est fausse.
Les plaintes s'accumulent dans l'Ouest, mais aussi dans l'Est, le Centre et la région parisienne.
De la grande surface à l'épicerie du coin, tous les types de commerces sont concernés.
Les enquêteurs de Granville et de Saint-Lô ont « récupéré des tickets de caisses, pour dresser le profil des malfaiteurs. On a visionné des enregistrements de caméras de surveillance. Le faussaire utilisait plusieurs identités, changeait de téléphone et se déplaçait beaucoup. »
Début février, un complice de 19 ans se fait coincer près de Paris.
Puis les policiers filent le faussaire et localisent son atelier, dans l'Ouest.
Cet homme de 51 ans, déjà condamné à de la prison, est interpellé dans la banlieue rennaise, le 10 février, en compagnie d'un complice de 52 ans au lourd passé judiciaire.
Ils ont été écroués.
Deux femmes impliquées ont été laissées en liberté.
Le faussaire a reconnu avoir fabriqué 1 500 chèques pour son propre usage et pour les revendre, parfois avec de faux papiers d'identité.
En sept mois, environ 600 ont été écoulés.
Montant du préjudice : près de 200 000 €