Poète amoureux des femmes et créateur d’interprètes jouant sans modération avec l’anglais, Serge Gainsbourg avait de grandes oreilles et une belle plume.
Formé à l’école du jazz, il est devenu une grande figure de la chanson française et d’un rock en perpétuelle recherche d’identité.
Entre interprétation et compositionSerge Gainsbourg, de son vrai nom Lucien Ginzburg, est né un 2 avril 1928 à l’hôpital de la Piété.
Ses parents sont des immigrants juifs qui ont fui la Russie suite à la Révolution de 1917.
Après la guerre et l’occupation allemande, durant laquelle la famille parvient à se cacher dans le Limousin, Lucien entreprend des études d’architecture aux Beaux-Arts.
Il passe alors beaucoup de temps à peindre.
Lucien entreprend des études d’architecture aux Beaux-Arts.
Il passe alors beaucoup de temps à peindre.
En 1955, il les interrompt pour devenir pianiste, comme son père, dans un bar du Touquet, puis, deux ans plus tard, au cabaret parisien en vogue, Milord l’Arsouille. C’est là qu’il commence à écrire des chansons sous le nom de Serge Gainsbourg (en hommage au peintre anglais Gainsborough) après avoir admiré le côté dandy et provocateur de Boris Vian sur scène.
Alors appuyé par sa patronne, la chanteuse Michèle Arnaud, il se démarque de l’esprit rive-gauche à la mode dans les cabarets de l’époque, et très vite, quelques artistes viennent l’écouter.
C’est le cas de Philippe Clay et des Frères Jacques, qui interprètent quelques-unes de ses chansons.
Sa rencontre avec Jacques Canetti lui permet de faire une tournée des cabarets de la capitale et de sortir son premier disque « Du chant à la une » en 1958.
Vivement critiqué mais défendu par Boris Vian, ce 33 tours de neuf chansons, dont « Le poinçonneur des lilas » qui le révèle au grand public, est récompensé par le grand prix de l’académie Charles Cros.
Les textes acides et la musique de ce nouveau venu, marquée par le style jazzy et cha-cha-cha de l’époque, sont très prisés par plusieurs grands interprètes de l’époque : Catherine Sauvage, Juliette Gréco (« La Javanaise ») ou Patachou le chantent admirablement.
L’image publique de Gainsbourg, vu comme un sombre dandy, amer et misogyne, commence à se dessiner.
Des titres comme « L’eau à la bouche », « Viva Villa » et « La chanson de Prévert » élargissent son auditoire.
Les femmes sont de plus en plus nombreuses à interpréter ses chansons. Après Petula Clark qui interprète avec succès « O shérif ô », il joue aux côtés de Brigitte Bardot dans Voulez-vous danser avec moi.
En 1965,
il entre dans la vague yé-yé avec la jeune France Gall, qui remporte le prix de l’Eurovision pour sa chanson « Poupée de cire poupée de son ».
Grâce à elle, les portes du show-bizz sont grandes ouvertes pour l’auteur-compositeur.
Gainsbourg écrit alors « La cavaleuse » à Mireille Darc, « Les p’tits papiers » et « Pourquoi un pyjama » à Régine ; « Guérilla » à Valérie Lagrange.
Avec « Qui est in ? Qui est out ? » commence, en 1966, une série de 45 tours rock.
La même année, il écrit la bande originale de la comédie musicale « Anna », créée pour la télévision et dans laquelle il joue.
Puis, il sort « Comic Streap » en 1967, et « « Initials B.B » en 1968.
Ce dernier album est une compilation en collaboration avec Brigitte Bardot, d’où sont extraits « Harley Davidson » et « Bonnie and Clyde ».
Serge Gainsbourg, qui continue toujours à écrire pour les autres, compose en 1968 deux titres pour la jeune chanteuse Françoise Hardy, dont la chanson "Comment te dire Adieu".
« Ma drogue, à moi, c'est Jane »1969 est l’ « année érotique » qui voit sortir le titre « Je t’aime, moi non plus », en duo avec Jane Birkin.
Cette jeune comédienne anglaise a fait chavirer le cœur de Gainsbourg lors du tournage du film « Slogan » de Pierre Grimblat.
La chanson est classée numéro un dans de nombreux pays, même en Angleterre, et le chanteur décide d’écrire aussitôt un 33 tours à celle qui est devenue sa compagne.
Le 21 juillet 1971, elle met au monde une petite fille, Charlotte, la même année que l'album « L’histoire de Melody Nelson », premier chef-d'oeuvre du chanteur, et où Jane pose sur la pochette.
S’il travaille beaucoup avec elle durant les deux années suivantes, il le fait également avec la meneuse de revue au Casino de Paris, Zizi Jeanmaire.
En 1973, Gainsbourg subit sa première crise cardiaque, ce qui ne l’empêche pas de continuer à fumer.
Un an plus tard sort l’album « Vu de l’extérieur », qui annonce le personnage de Gainsbarre, artiste alcoolique et fumeur à la barbe naissante. L’année de « Rock around the Bunker », album peu concluant, il réalise son premier film, "Je t’aime moi non plus".
Un an après sort un deuxième chef-d’œuvre, « L’homme à la tête de chou ».
Gainsbourg y chante peu mais impressionne par sa grande poésie.
En 1977, il écrit les textes de l’album « Rock’n’rose » d’Alain Chamfort et remonte sur scène, deux ans plus tard, en compagnie du trio Bijou, pour qui il écrit « Betty Jane Rose ».
Cette même année 1979, il surprend tout le monde avec une reprise de la Marseillaise, « Aux armes et cætera », qu’il ramène de Jamaïque avec le groupe Kingston, et qui lui vaut un disque de platine.
Les années BambouL’année 1981 marque sa collaboration avec Catherine Deneuve, pour qui il écrit un album d’où est extrait le duo « Dieu est un fumeur de Havanes ».
Il écrit trois ans plus tard le 33 tours « Love on the beat » pour une autre belle actrice française, Isabelle Adjani, et dans lequel figure le célèbre « Pull Marine ».
L’album est disque de platine, et Serge reçoit pour l’occasion le Grand Prix de la Chanson, décerné par le ministre de la Culture.
Entre temps, l’artiste a fait la connaissance de Bambou, pour qui il écrira « Made in China » en 1990, et qui lui donnera un petit Lucien.
En 1986, il sort un disque avec son ami Eddy Mitchel, « Vieille canaille », sur fond jazzy.
Mais surtout, il écrit l’album « Charlotte for ever » pour sa fille Charlotte, et réalise le long métrage du même nom durant l’été.
Le conceptuel « You’re under arrest », son dernier album studio, sort en 1987.
Gainsbourg y reprend deux vieux succès des années 1930 : « Gloomy Sunday » et « Mon légionnaire ».
Deux ans plus tard, à la suite d’un grave problème cardiaque, on lui enlève une partie du foi.
En 1990, il continue à écrire pour de nombreuses chanteuses : « Variation sur le même t’aime » pour Vanessa Paradis, « White and black blues » pour Joëlle Ursull, et « Amour des feintes » pour Birkin. Il réalise également cette année-là son dernier film, "Stan the flasher".
Le 2 mars 1991, Serge Gainsbourg décède d’une crise cardiaque à son domicile parisien.
De très nombreux admirateurs assistent à ses obsèques quelques jours plus tard au cimetière Montparnasse.
sites a visiterhttp://sergegainsbourg.artistes.universalmusic.fr/1024/push/netsc1024_.html
http://www.gainsbarre.com/
http://www.gainsbourg.net/
http://www.tetedechou.com/plansite.htm
http://www.paroles.net/artis/1005