Que celui qui n’a jamais reçu de taloche ni porté la main sur son enfant… lève le bras. Gifle, petite claque ou fessée : c’était pour « corriger » l’ado insolent, d’une tape sur la couche stopper net le bébé qui persiste à renverser sa purée en rigolant, ou mettre un point final au caprice hurlant de l’enfant.
On peut s’en mordre les doigts après coup.
Pas trop fier, on se trouve des excuses : excédé, on ne savait plus comment manifester son autorité, et puis personne n’est jamais mort d’une « bonne fessée. »
En cela, on ressemble juste à la majorité des Français, dans un pays qui fait figure de mauvais élève en Europe, puisque l’on n’y a pas interdit de « corriger » ses enfants, contrairement à ses voisins.
Changer les mentalités
Sauf qu’il n’y a pas de « bonne » fessée. Taper n’éduque à rien, sauf à la violence et sa banalisation. Aveu d’impuissance, c’est éventuellement le premier pas vers la maltraitance, rappelle encore le psychologue Stephan Valentin, qui vient de publier un petit livre sur ce sujet brûlant.(La Fessée, pour ou contre ? », aux Editions Jouvence )
Ce qu’études et spécialistes de l’enfance s’acharnent à répéter depuis des années, suscitant régulièrement le débat, la célèbre pédiatre Edwige Antier veut le voir inscrit une fois pour toutes dans le Code civil.
Députée UMP depuis l’été dernier, elle a déposé mercredi dernier une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels sur les enfants.
A la veille des vingt ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, le médecin estime qu’il est temps de changer les mentalités et de s’aligner sur la demande formulée par les Nations unies il y a cinq ans déjà, reprise par le Conseil de l’Europe en 2008, et également suggérée par la défenseure des enfants l’an dernier