Une Hollandaise espère rallier le pôle Sud en tracteur

Manon Ossevoort, une Hollandaise de 28 ans, a fait étape ce week-end à Saint-Etienne, descendant pour quelques jours de son gros tracteur agricole, qui doit la mener de son pays jusqu'au pôle Sud.



Comédienne et professeur d'art dramatique, originaire d'une région rurale des Pays-Bas, Manon Ossevoort a entamé le mois dernier la réalisation de son rêve : découvrir "le bout du monde" qui, pour elle, se trouve sur le territoire Antarctique.

Si elle concède que ce projet promet d'être "physiquement et mentalement éprouvant", elle espère atteindre son but au début de l'année 2007, 49 ans après l'expédition conduite, elle aussi en tracteur, par le grand explorateur Sir Edmund Hillary jusqu'au pôle Sud.

L'idée de ce périple lui est venue "lors d'une marche entre Lourdes et Saint-Jacques de Compostelle (Galice)", alors qu¹elle s'approchait de l'extrémité occidentale du continent européen, explique-t-elle.
En août 2002, elle a effectué un "tour de chauffe" en rejoignant les Champs-Elysées depuis les Pays-Bas, à bord du même engin, un tracteur vert âgé de 28 ans.



Celui-ci lui a été fourni par le constructeur Deutz-Fahr, qui s'est également engagé à assurer la maintenance au cours du voyage.
Elle a aussi trouvé un partenaire pour les questions d'assurance et pour le carburant.
Pour le reste, elle compte sur son site internet www.tractortractor.org pour convaincre d'autres mécènes.

Elle pourra profiter de l'hospitalité de plusieurs organisations humanitaires (dont l'Unicef, le Programme alimentaire mondial ou Médecins sans frontières), avec lesquelles elle collabore.

La comédienne doit en effet donner des représentations gratuites d'un spectacle inspiré par son "rêve", notamment en Bosnie et au Kosovo, avec des ONG qui s'occupent d'enfants touchés par la guerre.
Lors de festivals en France, elle jouera aussi sa pièce et l'argent récolté sera partagé avec ces associations, a-t-elle affirmé.
Elle promet également de promouvoir leurs actions à chacune de ses étapes.

Pour l'instant, la jeune aventurière, qui a déjà traversé les Pays-Bas et la Belgique, fait route vers le sud de la France.
Elle devrait quitter l'hexagone fin août pour l'Italie, puis l'ex-Yougoslavie, avant de changer de continent.
Elle compte traverser l'Afrique du Nord au Sud, en partant d'Egypte, à partir d'octobre.


Elle a tracé son itinéraire sur les conseils des ONG partenaires, de manière à éviter les zones de conflit, et a établi son calendrier pour échapper aux saisons des pluies ou aux grosses chaleurs. Seule l'hostilité des populations pourrait l'amener à renoncer à son voyage, dit-elle, sans craindre que cela se produise.

A la fin de l'année 2006, elle devrait atteindre l'Afrique du Sud où elle a rendez-vous avec un brise-glace qui partira ravitailler les scientifiques présents en Antarctique.

Là-bas, elle veut marquer la fin de son aventure non pas en plantant un drapeau, mais en formant un gros bonhomme de neige.
En guise de ventre, elle prévoit d'utiliser une urne en forme de globe terrestre, dans laquelle elle a commencé à collecter les rêves et les espoirs que veulent bien lui confier ses rencontres de voyage.