Salers est une commune française située dans le département du Cantal et la région Auvergne.
Les habitants de Salers sont appelés les Sagraniers (il est parfois noté les Salersois ou Salernois).
Salers est située à l'extrémité ouest du complexe volcanique du Cantal, au bord d'un plateau d'une altitude de 900 m environ.
La ville s'est constituée autour d'un château situé sur une butte basaltique dominant la vallée de la Maronne.
À cet endroit, la Maronne n'est plus loin de son confluent avec l'Aspre, ces deux vallées permettant l'accès par l'ouest au Puy Violent et à toute la chaîne des Puys cantaliens.
Les origines de Salers ne sont pas connues à ce jour.
Durant plusieurs siècles, les barons de Salers ont sciemment entretenu des origines italiennes, profitant des points communs qui existaient entre Salers et Salerne, notamment les reliques de saint Mathieu, saint patron des deux villes.
Une seconde hypothèse ferait descendre les barons de Salers des vicomtes de Murat, plus crédible, elle n'en souffre pas moins également d'un manque de sources
Au xie siècle, le pouvoir des seigneurs de Salers s'étendait sur la petite cité rassemblée autour d'un donjon, enserrée entre les paroisses de Saint-Paul et de Saint-Bonnet.
La Maison de Salers participa à plusieurs croisades : le baron Séverin de Salers partit en 1095 à la première croisade, et un de ses descendants, Helme de Salers, prit part à la septième croisade en 1250 aux côtés de Saint Louis.
À la suite de querelles familiales, la seigneurie fut partagée au xive siècle avec la famille Pesteil, plusieurs procédures amputèrent le primat de la Maison de Salers sur son fief
À partir de 1428, la ville de Salers se fortifie dans sa partie haute.
Les portes du Beffroi et de la Martille faisaient partie de ce système de défense (qui comportait à l'origine quatre portes, une vers le chemin des Loups, une vers l'actuelle salle des fêtes).
La fortification était due à la lassitude des bourgeois d'être systématiquement pillés lors des incursions des routiers anglais commandés par Rodrigue de Villandrando.
Ces murailles ne servirent jamais à leur fonction première mais furent salutaires un siècle plus tard.
Elles furent néanmoins l'objet d'un procès, à l'initiative du baron de Salers, Jean II, invoquant le crime de lèse-seigneurie, qu'il perdit au profit des bourgeois de Salers, la couronne de France ordonnant que chaque bourgeois paya autant de muraille qu'il ne disposait d'arpents de terre.
À partir de 1550, la notoriété de Salers grandit grâce à la récupération par la ville du bailliage des monts d'Auvergne, retiré de Crévecœur à Saint-Martin-Valmeroux, un tribunal royal qui fait s'installer de nombreuses familles aisées.
C'est à cette époque que sont construites la plupart des demeures de pierre de lave qui entourent l'actuelle place Tyssandier d'Escous.
La ville de Salers, essentiellement bourgeoise, va ainsi donner naissance à une noblesse administrative.
La fin du xvie siècle est marquée par les guerres de religion, Salers n'est pas épargnée et c'est lors de la nuit du 1er février 1586 que les Huguenots vont tenter de prendre la cité.
L'assaut sera repoussé et coûtera la vie à dix-neuf des membres des familles d'épée de Salers.
La ville fut dédiée par la suite au Saint-Esprit. On peut admirer un tableau commémoratif dans l'église paroissiale Saint-Matthieu en face de la célèbre mise au tombeau polychrome des années 1495, offert par Géraud Vitalis, alors prêtre communaliste de la paroisse, pour la reconstruction de l'église
En 1666, le baron François de Salers fut destitué de son titre par la Haute Cour de justice de Clermont, pour avoir fait mettre à mort un de ses ennemis sur ses terres, sans avoir eu recours aux procédures royales.
Le château fut alors rasé, selon l'expression « à trois pieds du sol »4, et les droits de la baronnie rachetés par la famille de Scorailles, qui tint cette charge jusqu'à la Révolution française.
C'est après la seconde Guerre mondiale que furent entrepris les grands travaux de modernisation de la commune, alors que M. Feniès était maire.
Le couvent des Sœurs de la Compagnie de Notre-Dame fut rasé pour permettre l'édification du collège communal.
La Halle de la place de la mairie fut remodelée et on y installa la statue de Ernest Tyssandier d'Escous.
La place Géraud Maigne fut créée à la suite du démembrement d'un pâté de maisons qui était au milieu, et l'esplanade de Barrouze perdit sa fontaine pour permettre de moderniser l'espace.
Devenue chef-lieu de canton après la réorganisation révolutionnaire, Salers ne garda qu'une influence locale après la fermeture du bailliage et le recentrage du pouvoir judiciaire local sur Mauriac, sa notoriété se cantonnant à la commercialisation de ses produits agricoles comme les bovins et leurs dérivés (fourrures), les fromages et le développement du tourisme culturel dont l'apogée fut à la fin des années 1980 et au début des années 1990, avec les travaux de Gérard Delangle et de Yves Krier, metteur en scène, sur les Fêtes Renaissance et la collaboration d'André Mahé pour son coup de pinceau.
Bâtiments et lieux publicsLes bâtiments publics comme les maisons des Sagraniers sont bâties en pierre volcanique noire, typique de la région. Parmi les lieux remarquables, on peut citer :
la place Tyssandier-d'Escous, dédiée au rénovateur de la race salers, entourée de maisons Renaissance dans le plus pur style de la Haute-Auvergne, cette place (aussi place de la Mairie) présente en son centre un buste de l'agronome qui succeda à l'ancienne halle à grains qui servait sous l'Ancien régime pour la mesure des grains avec des niveaux sur chaque pilier.
la maison dite du Bailliage, ayant été la propriété de la famille Sevestre, portant des traces des meneaux arrachés des fenêtres pour raisons fiscales, elle fut également la propriété de la famille Mossier. Elle porte le nom de bailliage en référence à ses précédents propriétaires qui furent magistrats civils, mais il n'a pas été établi que le bailliage, issu de Crèvecoeur à Saint-Martin-Valmeroux, se soit établi de manière permanente dans cette demeure.
la maison de la famille Chazette de Bargues avec un balcon en pierre de lave du xve siècle orné de sculptures. Cette maison est la première dans la rue des Nobles .
La maison du Commandeur de Mossier qui accueille le Musée de l’histoire de Salers et de ses traditions populaires. Belle demeure bourgeoise Renaissance avec sa galerie de style gothique et sculptures symboliques, ses clefs de voûte et culots de retombées d’ogives - Grandes salles, salons et mobiliers provenant en partie de la maison mitoyenne Dolivier (xviiie & xixe siècles) - Cheminées monumentales (xve siècle) - Pharmacie classée ISMH (1891) - Demeure inscrite à l’ISMH en 1927. Photos de la région de Salers par l’abbé Gély vers de 1911.
la Maison de la Ronade, dont les fondations datent du xiiie siècle. Bâtisse de la famille du même nom, elle est aujourd'hui visitable et Philippe Garrigue, un descendant, est l'historien du village.
la porte du Beffroi et la porte de la Martille qui sont les derniers vestiges de l'ancien rempart médiéval.
la chapelle dite Lizet qui s'avère être la chapelle de la mission diocésaine devenue depuis maison de retraite, une exposition permanente y est organisée : Salers, regards sur la peinture et la sculpture. Cette chapelle date du xviiie siècle, époque à laquelle les procédures foncières ont permis aux missionnaires diocésains de s'établir à Salers.
le beffroi de Salers, xve siècle, il domine la rue commerçante du même nom, c'était l'un des quatre points d'accès de la cité.
l'hospice Lizet, il est dissimulé par le beffroi et abrite un artisan d'émaux. C'est le premier hospice de Salers, fondé par Pierre Lizet, premier président du Parlement de Paris au xvie siècle.