La fleur est constituée par l'ensemble des organes de la reproduction et des enveloppes qui les entourent chez les angiospermes (aussi appelées plantes à fleurs).
Après la pollinisation, la fleur est fécondée et se transforme en fruit contenant les graines.
Les fleurs sont très souvent attractives par les couleurs plus ou moins vives de leur corolle et sont souvent parfumées.
Elles produisent souvent du nectar, butiné par de nombreux insectes, notamment les abeilles.
L'éclosion des fleurs, ou floraison, est souvent très éphémère.
Les fleurs sont parfois solitaires, mais souvent regroupées en inflorescences.
Très tôt, les fleurs ont attiré l'attention de l'homme qui les utilise et les cultive pour l'ornementation intérieure (fleurs coupées, bouquets, ikebana) et extérieure (jardins, plates-bandes...).
La culture des fleurs est la floriculture.
Les fleurs ont souvent inspiré les artistes, peintres, poètes...
Fleur de Nymphaea
La fleur en botaniqueStructure de la fleurLa fleur est constituée de pièces florales insérées sur un réceptacle floral. Lorsque la fleur est complète, elle comprend quatre verticilles de pièces florales.
De l'extérieur vers l'intérieur, on rencontre :le calice, formé par l'ensemble des sépales
la corolle, formée par l'ensemble des pétales.
l'androcée, c'est-à-dire l'ensemble des étamines (partie mâle), qui produisent le pollen.
le gynécée ou pistil, formé par l'ensemble des carpelles (partie femelle).
Calice et corolle forment le périanthe, enveloppe stérile, qui joue un rôle protecteur pour les pièces fertiles et attractif pour les animaux pollinisateurs.
Ce plan théorique de la fleur, que l'on trouve typiquement chez le bouton d'or (Renonculacées) est sujet à de nombreuses variations.
Par exemple on rencontre des fleurs sans pétales, ou apétales. Une fleur mixte est une fleur possédant à la fois étamines et pistil.
Fleur de pommier
Morphologie de la fleur d'Oxalis acetosella.
1: pétale
2: sépale
3: anthère
4: stigmate
5: ovaire
6: fruit
7: graine
fecondation de la fleurImpossible rencontreLe bébé des plantes, c'est la graine, et chez les plantes comme chez tous les êtres vivants, pour faire un bébé, il faut des parents.
C'est à dire une rencontre entre un père et une mère, ou du moins entre un spermatozoïde et un ovule. Comment faire quand on est une plante, et qu'on a pas la possibilité de se déplacer ?
Les algues procèdent le plus simplement du monde en relâchant leurs ovules et leurs spermatozoïdes directement dans la mer.
Ces spermatozoïdes ressemblent tout à fait à ceux des animaux, et sont pourvus de flagelles avec lequel ils nagent à la rencontre des ovules.
Les mousses et les fougères, plantes primitives, procèdent un peu de la même manière et ont besoin d'humidité au moment de la fécondation.
Seules les plantes à fleur, celles qui nous intéressent aujourd'hui, sont définitivement affranchies du milieu humide pour leur fécondation.
Elles ne dispersent pas directement leurs gamètes mâles dans la nature, mais les font voyager protégés sous la forme de grains de pollen.
Et les gamètes femelles restent bien à l'abri au sein de la fleur.
Dans le ventSi les plantes ne peuvent se déplacer, le pollen porteur de la semence mâle est capable de le faire, en empruntant des véhicules très variés. Véhicules n° 1 : le vent.
C'est probablement premier des véhicules à pollen qu'ont utilisé les plantes à fleurs On qualifie ces plantes d'anémophiles, c'est à dire littéralement "qui aiment le vent".
Leur pollen est très léger, fin et lisse pour être facilement transporté par le vent.
Le soir, quand la température redescend, les grains de pollen s'alourdissent et retombent sur les cônes femelles... ou à côté !
Ce mode de dispersion n'est en effet pas très économique, il y a beaucoup de pertes.
Et pour compenser ces pertes les plantes anémophiles produisent d'énormes quantités de pollen.
Pour faciliter cette abondante production de pollen, les plantes anémophiles sont en général unisexuées, c'est à dire que les fleurs mâles et les fleurs femelles sont séparées.
Les graminées procèdent également de cette manière, et poussent en troupes nombreuses dont les épis en fleurs, portés par de longues tiges souples ondulent au gré du vent en émettant un nuage continu de pollen.
Elles sont pour la plupart hermaphrodites, c'est à dire que chacune de leurs fleurs est à la fois mâle et femelle.
La fleur et l'insecte
Si les plantes anémophiles n'exposent pas ostensiblement leur floraison, les entomophile, celles "qui aiment les insectes" cherchent au contraire à en montrer le maximum.
Leurs fleurs sont odorantes, elles se parent de couleurs vives, déploient largement leurs corolles.
Le but étant d'attirer les insectes qui vont servir de véhicule pour les précieux grains de pollen.
Certaines fleurs bernent sans vergogne les pauvres insectes alléchés mais la plupart les remercient en les nourrissant avec une partie du pollen ou quelques gouttes de liquide sucré.
Quand un insecte visite la fleur pour y butiner du nectar, ou carrément pour lui manger les étamines, il en repart avec une moisson de grains de pollen collés sur son corps.
Et quand il continue plus loin sa quête de nourriture, il emporte avec lui tous ces grains voyageurs dont il déposera une partie sur les stigmates d'une autre fleur (de la même espèce).
Ce pollen à véhicule insecte n'est pas léger et fin mais au contraire lourd et un peu collant, souvent aggloméré en petites pelotes, et pourvu de pointes, d'aspérités adhérentes qui lui permettent de bien s'accrocher. Et les insectes efficaces dans la pollinisation ont en général une pilosité abondante.
Les papillons, qui pollinisent plus spécifiquement les fleurs à corolle profonde, les oeillets, le datura, les chèvrefeuilles, ont souvent un corps velu qui retient bien le pollen.
Les abeilles aussi sont couvertes de poils, et il faut les voir quelquefois toutes barbouillées de poussière jaune quand elles rentrent à la ruche après avoir butiné dans un champ de tournesol.
Dans les vergers enherbés, il faut veiller à faucher la végétation basse, en particulier les pissenlits, car les abeilles butinent de préférence les fleurs les plus rentables pour elles, et ce ne sont pas forcément les mêmes que pour l'arboriculteur.
La fécondationIl ne faut pas assimiler trop rapidement le grain de pollen avec un spermatozoïde.
Une fois la pollinisation accomplie, que ce petit grain de vie a été déposé par le vent ou par un insecte sur l'extrémité du pistil, commence une subtile alchimie.
Le pollen est d'abord réhydraté par un mucus visqueux sécrété par l'organe femelle, puis il se met à germer.
Un peu comme une graine qui émettrait une racine unique, il pousse un long tube pollinique qui chemine à l'intérieur du style en direction de l'ovule.
Ce tube pollinique porte à son extrémité les gamètes mâles, deux spermatozoïdes.
Le premier s'unit à l'ovule et féconde la future graine, tandis que l'autre, en s'unissant à deux cellules femelles, initie la formation du tissu nourricier et des enveloppes du fruit.
La pollinisation est en fait le point de départ d'une double fécondation, qui donne naissance simultanément à la graine et au fruit.
Certaines plantes ont la curieuse propriété de pouvoir donner des fruits en l'absence de fécondation. Les bananes, les clémentines, mais également les cormiers, certaines variétés de poires, peuvent être parthénocarpiques, c'est à dire que la croissance du carpelle se transformant en fruit peut s'effectuer en l'absence de fécondation. Ces fruits sont bien entendu alors dépourvus de pépins.
Eviter la consanguinitéLa sexualité est un mode de reproduction qui met en jeu deux individus différents.
Les plantes qui portent souvent en même temps des organes mâles et des organes femelles peuvent déroger à cette règle et avoir recours à l'autofécondation, c'est à dire se polliniser elles-mêmes.
Ce qu'elles font quelquefois.
Mais en règle générale elles déploient des stratégies destinées à éviter la "consanguinité" et favoriser la fécondation croisée.
Chez les fleurs hermaphrodites, c'est un décalage de maturité entre les étamines et les stigmates qui évite l'autofécondation.
Il n'y a cependant pas chez les plantes un équivalent du tabou de l'inceste.
Si les insectes pollinisateurs ne se présentent pas, ou si le temps est trop humide pour permettre la bonne diffusion du pollen, la fleur se féconde elle même.
Pour sauver la mise en quelque sorte, dans l'attente de jours meilleurs.
La campanule délaissée par les insectes finit par recourber ses stigmates pour les amener au contact des étamines, les fleur tubulaires des composées se saupoudrent elles mêmes de leur propre pollen.
Il y a même des plantes qui ont recours systématiquement à l'auto fécondation.
Les fleurs femelles non visitées sont irrémédiablement perdues.
Mais la période de floraison de ces plantes est suffisamment étalée pour que d'autres fleurs plus chanceuses leur assurent une descendance.
Pourquoi certaines fleurs se ferment-elles le soir ?Ce phénomène s'appelle la nyctinastie; il est le résultat d'une réaction de la fleur à une stimulation extérieure.
La température et la luminosité baissant à la tombée du jour, l'humidité augmente et certaines fleurs se referment. Ce mouvement est dû aux cellules de la base de la corolle.
De nuit, elle se gonflent d'humidité, ce qui entraîne la fermeture des pétales.
La fleur la plus ancienneLa plus ancienne plante à fleur jamais découverte est Archeofructus, venant de Chine et probablement aquatique. Elle daterait d'il y a 120 millions d'années (début du crétacé).
Cette découverte a été effectuée grâce à un fossile mis au jour à environs 400km au nord-est de Pékin par le géologue Ge Sun.
On note l'absence de pétale et de sépale mais on a identifié des carpelles, et des étamines, dispersés le long d'une tige, et non ancrés sur un même point.
Archaefructus liaoningensis
Quelques grandes familles de fleursRenonculacées (Nom actuel international Ranunculaceae)
Crucifères (Nom actuel international Cruciferae ou Brassicaceae)
Papilionacées (Nom actuel international Papilionaceae, Papilionoideae ou Faboideae)
Campanulacées
Labiées (Nom actuel international Labiatae ou Lamiaceae)
Orchidées (Nom actuel international Orchidaceae)
Roses