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 La mémoire : définitive ou précaire ?

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AuteurMessage
jacotte
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jacotte


Féminin Nombre de messages : 46734
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MessageSujet: La mémoire : définitive ou précaire ?   La mémoire : définitive ou précaire ? EmptyMar 19 Fév - 23:21:16

Elle nous octroie notre identité, notre histoire, nos émotions et nos souvenirs : c'est la mémoire et ses multiples processus et qualités. Si elle peut sembler acquise pour toujours, elle est en réalité un terrain altérable.

Les étapes de la mémorisation

La mémoire permet l'établissement des fonctions primaires (vue, ouïe, par exemple) et secondaires (langage, communication etc...). Leur mémorisation, processus d'intégration et de fixation de l'information, est progressive et s'effectue toujours dans le même ordre, à des époques données.Tout d'abord, au premier jour de la vie, la mémorisation s'attache aux centres primaires (les 5 sens). Prenons l'exemple d'un animal dont le cerveau est mature à la naissance (contrairement à celui de l'Homme). S'il est directement plongé, dès son premier jour de vie, dans l'obscurité pendant une certaine période, il sera aveugle et le restera. Cela s'explique par le fait que le centre visuel, n'ayant jamais mémorisé aucune image, n'a pas pu apprendre à voir.Après, et à partir de cette première phase seulement, s'effectue la mémorisation fonctionnelle (reconnaissance des visages, langage etc...). Le langage, avant la fin de la première année de vie n'est autre que l'enregistrement de l'appareil bucco-laryngé ainsi que des fonctions d'information auditive.

Socle indispensable

Sans ces deux premières étapes, il nous serait impossible de disposer de nos cinq sens et donc de pouvoir enregistrer par la suite les mots, les connaissances et les souvenirs. Cette aptitude à entendre, parler, sentir, voir, toucher, goûter nous semble toujours très naturelle voire instinctive, mais elle est bien le fait, déjà, d'un apprentissage et de la mémoire.Suivant cette base, elle va pouvoir se présenter à nous sous des formes très diverses et spécialisées, nous construisant sans cesse, nous et notre identité, nos émotions, nos activités...Réalité anatomique, quand elle est lésée, la vie en est tout autre, mais lorqu'une fonction est organisée dans le cortex, il est possible de l'enrichir à l'infini.

Mémoires sensorielle et à court terme

La psychologie cognitive a établi un modèle modal de la mémoire, basé sur la distinction : mémoires sensorielle, à court terme et à long terme. En effet, toutes trois fonctionnent différemment et pour conserver très longtemps une information, il est nécessaire de passer par les deux premiers états.

Souvenirs des sens

La mémoire sensorielle conserve les informations (stimulus) fournies par nos sens, elle ne nécessite aucune attention particulière. Si le message est visuel ou auditif, on parle alors de mémoire de représentation perceptive. Nous y trouvons deux sous-systèmes, à savoir la mémoire iconique (de la perception visuelle) et la mémoire échoïque de la perception sonore.Ici, le souvenir est précaire car sa mémorisation se confond avec l'analyse qu'en fait le cortex (comme il le fait constamment pour toutes nouvelles informations), et il n'est perçu que par le réseau neuronal de la fonction qui l'a capté sans aucune attention particulière. Dans ce réseau, la perception demeure éphémère. Mais cette première étape est un passage obligé pour retenir une information à court terme.

Mémoire temporaire

Elle en fait le fruit de l'attention portée à la première. De cette façon, le message s'inscrit dans le cortex sous la forme d'un circuit neuronal. Elle vit moins d'une minute et nous permet de retenir, environ, de 5 à 9 éléments. Ce circuit est caduc, mais grâce au phénomène de répétition il peut se graver de plus en plus profondément, on parlera alors de mémoire à long terme. Egalement appelée mémoire de travail, elle apparaît souvent comme une simple transition, mais en réalité, il semble qu'elle soit davantage liée à un processus de raisonnement.

La mémoire à long terme

Autrement nommée grande mémoire, elle est constituée à la fois de faits anciens consolidés et de faits récents fragiles, dont le renforcement ne peut s'effectuer que par la répétition. Le cognitivisme classique a proposé une définition du processus en trois étapes. L'encodage, qui consiste à enrichir le sens de l'information (par association d'idées par exemple) et qui a pour but de faciliter sa restitution. Le stockage correspond, lui, à la consolidation du message, c'est la gravure plus ou moins profonde du circuit neuronal dans le cortex. La restitution des représentations mentales, la plus utile pour nous, dépend entièrement de l'encodage, sinon le souvenir est perdu. Sa capacité est illimitée. La psychologie cognitive en a proposé un modèle structural fondé, entre autres, sur la différence opposant les mémoires explicite et implicite.

Mémoire explicite ou déclarative

Elle est responsable de la mémorisation des toutes les formes verbales que nous pouvons restituer par le langage. Elle se compose de la mémoire épisodique (autobiographique, faits et évènements de notre vie personnelle) et de la mémoire sémantique (perception et compréhension du langage, son acquisition est didactique et son existence a d'abord été suggérée par les recherches menées en Intelligence Artificielle).

Mémoire implicite ou non déclarative

Elle est formée du conditionnement émotionnel et de la mémoire procédurale. Cette dernière encourage l'acquisition des compétences motrices, comme apprendre à marcher, faire du vélo, jouer d'un instrument de musique. Dans ce cas, le circuit va se graver autour de la fonction motrice sollicitée.Cette séparation, implicite - explicite, est soutenue tant par la théorie structuraliste, qui y voit une explication de nature physique (appels à des modules et structures cérébrales différentes), que fonctionnelle pour qui le support de la mémoire est un tout qui est néanmoins capable de répondre à des informations de natures différentes.Ces théories ne sont pas pures spéculations et découlent directement d'observations individuelles. De plus elles se basent sur les résultats apportés par les neurosciences.

L'anatomie : stocker l'information

La mémoire n'est donc pas une fonction répondant à un centre cérébral spécifique, mais bien la capacité de tout le cortex à retenir constamment, pour une durée variable, les informations qu'il perçoit, puis les conserver (par un circuit neuronal inscrit dans le domaine du cortex de la fonction perceptive). Ainsi, divers territoires corticaux peuvent être sollicités au même moment. Il est, dès lors, tout à fait possible d'imaginer que, en même temps que se gravent ces circuits, se créer un réseau de communication entre eux. De cette façon, un seul message mettrait en activité différents circuits (comme pendant l'étape de la restitution).C'est donc en ce sens que la grande mémoire est infinie, et cette capacité dépend à la fois, de l'intensité de la gravure dans le cortex (qui se fait par la répétition), et de la communication établie entre les circuits qui facilite la restitution. S'il n'existe pas un pôle cérébral unique de la mémoire, il est néanmoins possible d'identifier deux zones d'activités.

Lobe préfrontal et mémoire temporaire

Les informations que nous n'allons pas garder plus d'une minute se concentrent dans ce lobe préfrontal (voir schéma) et ne vont pas dépasser cette première étape. Le circuit neuronal ne va pas se graver car aucune attention n'est porté au message. Sans répétition voulue, le circuit neuronal sera éphèmère et non transmis au processus de mémoire à long terme. C'est le développement de cette mémoire précaire qui a permis la croissance du lobe préfrontal, responsable de notre grand front haut, différent du front fuyant des primates.

L'hippocampe

Concernant la mémorisation à long terme, il semble que l'hippocampe (situé au niveau du repli interne du lobe temporal) joue un rôle essentiel.En effet, il ferait office de filtre. Les faits d'abord retenus dans le lobe préfrontal vont ensuite passer par l'hippocampe qui va les redistribuer dans les territoires corticaux dépendants de la fonction perceptive. C'est ce voyage de l'information, rendu sous la forme d'un circuit neuronal, qui, répété de nombreuses fois, va permettre de la retenir pendant longtemps.Il apparaît clairement que le phénomène de redite est l'élément clé de la mémoire à long terme, et si l'hippocampe est un organe incontournable dans le processus il n'en est pas l'unique responsable.

Graver les souvenirs

L'indélibilité du souvenir tient au fait que nous l'ayons maintes et maintes fois répété. Lorsque nous tentons d'apprendre par cœur un texte par exemple, nous nous repassons le message en boucle afin de le graver.Comme nous l'avons vu, impossible de se souvenir sans comprendre. Donc, pour retenir correctement une information que nous souhaitons utiliser par la suite, mieux vaut tenter de comprendre son sens (ce qui va créer d'autres réseaux neuronaux en relation avec nos connaissances déjà acquises, et par là-même facilité la restitution) plutôt que son intitulé. Deux structures du système nerveux ont une importance non négligeable dans la phase de fixation.

Le système limbique

Il s'agit d'un groupe de structures du cerveau représentant, en quelques sortes, le centre de l'affectivité. Il est l'origine de nos émotions comme par exemple la peur.La charge émotionnelle qui accompagne une information va nous permettre de la fixer plus facilement et pour plus longtemps. Cela se confirme dans la mémoire épisodique. La mort d'un proche, une naissance, etc., vont nous marquer pour longtemps. Une seule lésion du système limbique peut nous empêcher de mémoriser tout fait nouveau sans pour autant perdre des souvenirs plus anciens

L'attention

Pour bien retenir il faut être attentif et concentré (l'attention permettant d'enregistrer à long terme).
La réticulée du tronc cérébral permet l'éveil du système nerveux. Elle va déclencher l'attention puis la diriger (par le système thalamique diffus qui entretient, notamment des connections avec les noyaux gris centraux) sur telle ou telle zone cérébrale. Comme par exemple, vers le lobe gauche pour la mémoire déclarative.

La mémoire et l'évolution cérébrale

Le rôle de la mémoire chez l'Homme est essentiel car il n'y a rien dans le cerveau humain qui n'ait pas été appris.
Les mémorisations sans comprendre correspondent à la gravure de l'information sans analyse. Or chez l'Homme, la qualité du cortex en tant qu'analyseur est directement corellée aux éléments dont ils disposent. Tout ce qu'il possède a justement été appris et relève de la mémoire. Dans ce sens, le proverbe "mieux vaut avoir une tête bien faite qu'une tête bien pleine" demanderait à être revu. Ce qui se confirme même à travers l'évolution.
Aussi nous constatons que, plus la tête est pleine, mieux elle est faite. Disant cela, nous ne projetons aucune différence qualitative (la tête de Homo sapiens n'est pas mieux faite que celle de Homo Erectus), simplement nous constatons que le développement de la mémoire a également modelé notre cerveau.Le processus de mémorisation est donc complexe et composé d'une multitude de sous-systèmes en intéraction. Sa compréhension partielle est en partie due à l'étude de ses pathologies. En effet, c'est souvent lorsque nous savons identifier un organe malade et constater les dommages occasionés qu'il nous est permis de lui attribuer un rôle fonctionnel spécifique.

Dès les débuts de l'hominisation

Le rôle de la mémoire, constamment lié aux capacités d'apprentissage (chez l'Homme car, contrairement aux autres animaux, il naît avec un cerveau génétiquement immature) semble être très ancien. Par exemple, c'est sans doute bien parce Homo erectus a été capable de mémoriser des sons qu'à pu naître le langage. Elle a développé, ou participé au développement des lobes frontaux par l'introduction de la notion de temps présent (la mémoire autobiographique) et à venir (la mémoire prospective). Or la conscience de l'Homme, finalement, n'est autre que l'association des ces deux dernières et de la conscience du moi présent.C'est elle qui régit toutes nos activités, nos discours, nos émotions et notre identité. Sans elle, plus de conscience mais la démence. C'est elle, entre autres, qui nous a donné ce cerveau où tout est cognition.

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