Saint-Étienne (en arpitan Sant-Etiève, en gaga Sainté) est une ville française, située dans le département de la Loire et la région Rhône-Alpes. Ses habitants sont appelés les Stéphanois
La légende rapporte qu'au temps des Romains, la bourgade portait le nom de Furanum, du nom du Furan, la rivière qui la traverse.
Ce nom se serait changé en Furania, nom qu'elle aurait porté jusqu'au Moyen Âge.
Les premières traces écrites (en 1258) de la ville mentionnent Sancti Stephani de Furano (Saint-Étienne de Furan).
La ville étant connue pour ses fabriques d'armes, elle fut momentanément renommée Armeville ou Commune d'Armes pendant la Révolution française.
Elle prit aussi le nom de Saint-Étienne-sur-Loire de 1969 à 1970 lors de la fusion des communes de Saint-Étienne et de Saint-Victor-sur-Loire.
Héraldique Armes de Saint-Étienne:D'azur à deux palmes d'or en sautoir cantonnées en chef d'une couronne royale fermée du même et de trois croisettes pierrées d'argent deux aux flancs, une en pointe.
Les ornements extérieurs, non représentés ici se décrivent: L'écu surmonté d'une couronne murale à quatre tours crénelées d'or maçonnées et ouvertes de sable est soutenu par une branche de chêne à dextre et une de laurier à sénestre, toutes deux d'or fruitées d'argent, croisées en pointe en sautoir et liées par un nœud de gueules.
HistoireLes premières traces de l’occupation humaine sur le site de Saint-Étienne remontent à la construction du château de Saint-Priest en 1167.
Mais les premiers écrits qui nomme la ville Sanctus Stephanus de Furano - Saint-Étienne de Furan remontent à la création l’abbaye de Valbenoîte fondée par le comte Guy II de Forez au XIIe siècle.
La Guerre de Cent Ans n’épargna pas Saint-Étienne et l’abbaye de Valbenoîte qui fut saccagée en 1359 par les "Tard-Venus" anglais. Pour lutter contre ces invasions, l’abbé Hugues de Torrenche entreprit de fortifier le village.
Le village se concentre alors autour de la Grande Église avec des remparts protégeant la cité. (La "tour de la droguerie" sur l'actuelle place du Peuple a été construite au XVIe siècle à proximité immédiate de l'ancienne Porte des Remparts.)
Avec l’arrivée de nouveaux habitants, le village fortifié était trop exigu et un faubourg s’installa autour des murailles au "Pré de la Foire" (place du Peuple). La cité comptait alors plus 3 000 personnes à la fin du XVe siècle.
L'époque moderneDébut 1570, la ville est prise par l’amiral de Coligny, au cours de la troisième guerre de religion
Dès le XVe siècle, il se constitua un centre important de production métallurgique (armes blanches, puis armes à feu dès les guerres d'Italie de François Ier).
L’armurerie va faire la renommée de la ville avec la production d'armes de guerre (ou de commerce) par plus de 600 armuriers (en 1669) mais aussi de petite métallurgie, à la production très variée, appelée "clincaillerie" quincaillerie.
Il se développa aussi la fabrication de rubans importée d’Italie (rubanerie qu'il ne faut pas confondre avec la passementerie) dès le XVIe siècle. Grâce à l'importance de son activité industrielle la ville au XVIIe siècle siècle abritait 20 000 habitants.
Dès 1720, les habitants de Saint-Étienne utilisent couramment le charbon et en 1790, la production atteint déjà 200 000 tonnes. Ce combustible servira à alimenter les premières machines à vapeur. Le bassin houiller se trouvant à proximité de deux fleuves navigables, le Rhône et la Loire, il était désirable de relier les mines à ces fleuves par une voie de transport économique.
La période révolutionnaire permit à la municipalité d’acheter des terrains du clergé. De là nait un nouveau plan de la ville, établi par l'architecte Pierre-Antoine Dalgabio en 1792. La ville de Saint-Étienne était jusque alors orientée est-ouest suivant la route de Lyon au Puy-en-Velay. Ce nouveau plan orienta la ville nord-sud suivant la route Paris-Annonay, créant une nouvelle voie qui petit à petit va s’unir pour former la Grand’rue.
Saint-Étienne fut longtemps une ville secondaire, moins influente — sur le plan administratif et politique — que Montbrison, qui fut préfecture avant elle, et même que Feurs, chef-lieu de la Loire de 1793 à 1795. Ce n'est qu'en 1855 que Saint-Étienne, en raison de son rapide développement industriel et démographique, devint chef-lieu du département.
Au moment de la Révolution industrielle s'y développèrent les métiers de métallurgie lourde et l'exploitation massive des mines de charbons.
Dans le même temps, Saint-Étienne était devenue la capitale mondiale du ruban en dépit de la concurrence de Bâle.
L'époque contemporaine Au début du XXe siècle, l'industrie de l'arme était dominée par la Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS) pour le matériel militaire, et la Manufacture française d'armes et cycles (Manufrance) ainsi que de nombreux artisans pour les fusils civils. Malgré la fermeture de Manufrance, il reste encore quelques artisans.
Le 5 mai 1821, Louis-Antoine Beaunier demande la concession d'une voie ferrée de Saint-Étienne à Andrézieux longue de près de 18 km. Louis XVIII accorde la concession le 26 février 1823 du premier réseau ferré d'Europe continentale. Cette première ligne, uniquement destinée aux marchandises tractées par des chevaux, aboutit aux bateaux de la Loire, au port d'Andrézieux. Les charbons, destinés à être embarqués sur ce fleuve, partaient à destination du Centre, de l'Ouest ou du Nord de la France.
A Saint-Étienne, le 27 octobre 1824, le gouvernement délivra la première concession minière.
En 1827, ce fut la mise en service, entre St-Étienne et la Loire, à Andrézieux, du premier chemin de fer français, puis la construction de la ligne St-Étienne - Lyon. La traction à vapeur remplaça rapidement la traction animale, grâce à l'ingénieur Marc Seguin. Autrefois pénalisée par son enclavement, la région stéphanoise connut ainsi un essor économique et démographique prodigieux. Quatre ans plus tard, en 1831, une ligne de voyageurs fut créée, reliant Roanne à Saint-Étienne et à Lyon.
Barthélemy Thimonnier y conçut la première machine à coudre en 1830.
1832 - Marc Seguin a marqué de son empreinte la construction de la deuxième ligne de chemin de fer Saint-Étienne / Lyon. L'adoption en France d'un système de transport qu'il a apprécié au cours de ses voyages en Angleterre lui paraît indispensable. Au cours de son voyage en Angleterre, il fait la connaissance de George Stephenson qui construit alors la ligne Darlington/Stockton. Il demande la concession de la ligne Saint-Étienne/Lyon par la vallée du Gier. Ce trajet de 57 km facilitera le transport du charbon et des produits industriels de cette importante région minière. C'est Marc Seguin qui obtient en 1826 la concession de cette ligne. Sur cette ligne, trois embarcadères intermédiaires sont établis à Givors, Rive-de-Gier, Saint-Chamond. Les travaux sur l'ensemble de la ligne commencèrent en septembre 1826, avant l'approbation du tracé.
La section Givors/La Grand-Croix fut ouverte le 28 juin 1830, celle de Givors à Lyon le 3 avril 1832 et enfin celle de Grand Croix à Saint-Étienne le 1er octobre 1832 pour les voyageurs et le 25 février 1833 pour les marchandises. La ligne est exploitée à la fois par traction animale et par locomotive depuis l'origine. Par contre, c'est seulement le 1er août 1844 que la première locomotive arrive à Saint-Étienne du fait de la dure rampe venant de Rive de Gier. La ligne aura coûté plus cher que prévu car on construisit de nombreux ouvrages d'art dans un sous-sol mal connu.
On peut ajouter que peu après, toujours en 1833, fut concédé dans le même département le premier tramway à vapeur français faisant la liaison Montbrison/Montrond. C'est la première voie ferrée posée sur route, affectée au transport des voyageurs et marchandises. Il fut mis en service en 1838.
En 1881, c'est la mise en service du réseau St Étienne Firminy Rive-de-Gier (65 km) ainsi que la première ligne de tramway de Saint-Étienne.
1885 : Étienne Mimard, armurier originaire de Sens, fonda avec un autre armurier, Pierre Blachon, la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint-Étienne, devenue Manufrance en 1947. Mimard dirigea l'entreprise de 1885 (création) à 1944. Quelques années après la reprise de la société Martinier-Collin, Mimard et Blachon s'installèrent dans le site construit Cours Fauriel à partir de 1892 par l'architecte Lamaizière. Le bilan de leurs innovations est important : ils ont créé à la fois une grande manufacture, un centre d'innovation technique, un système inédit de vente par correspondance et un centre d'édition (Tarif-Album, Le Chasseur français).
La marque des Cycles Mercier fut fondée à Saint-Étienne par Émile Mercier 1899 ainsi que la marque Automoto qui fabriquait des motos.
1901: mise en place de la liaison Saint-Étienne – Saint-Héand (14 km) et de la liaison Saint Étienne –Saint Chamond (15 km).
1905 : mise en place de la liaison Saint-Étienne – Pélussin (32 km).
1905 : Le puits Couriot est créé en 1905 par la société anonyme des mines de la Loire dont le conseil d'administration est présidé par M. Henri Couriot. D'abord appelé Chatelus 3, le puits Couriot devait atteindre la 13e couche de la concession de Beaubrun (appelée aussi 8e Grüner) une couche puissante (c'est-à-dire une couche haute, épaisse) de charbon de bonne qualité.
1905-1913 : le fonçage (le creusement) débute en 1911 jusqu’à 727 mètres de profondeur.
Dans les années 1930, les "tailles" (chantier d'abattage du charbon) stéphanoises connurent la révolution de l'air comprimé (déjà présent dans d'autres bassins depuis le début du XXe siècle). L'introduction tardive du marteau-piqueur dans la mine à Saint-Étienne s'explique par le fait qu'on y exploitait un charbon relativement tendre qui ne nécessitait pas forcément l'emploi d'outils autres que la pic à main.
Aux abords du puits Couriot, après 40 ans d'exploitation de la mine, les ouvriers donnent naissance à 2 montagnes de matériaux stériles (dits Terril ou crassier) de 60 mètres de haut et de 8 millions de mètres cubes. Durant cette période, les 2 000 ouvriers employés sur le site devront s'adapter à de nouvelles techniques de travail issues de la taylorisation. On peut rappeler que le travail des femmes dans les mines de la Loire ne fut jamais autorisé (dans les autres bassins, il fut interdit en 1874).
1933 : Fermeture de la liaison Saint-Étienne –Saint-Chamond (15 km).
Fermeture de la liaison Saint-Étienne - Pélussin (32 km).
1936 : Puits Couriot: 1936-1948 : Le site est géré par les Houillères du Bassin de la Loire (HBL) et les mines sont nationalisées. Suite à une grève en 1948, les bâtiments administratifs sont agrandis, la centrale est modernisée, permettant d'accélérer l'extraction. Une nouvelle lampisterie pour 1 100 mineurs et un grand lavabo de 1 100 paniers sont alors construits.
1937: Fermeture de la liaison Saint-Étienne – Saint-Héand(14 km).
En 1941, le maréchal Pétain vient présenter à Saint-Étienne la "Charte du travail" (collaboration patronat salariés).
La ville fut touchée par le bombardement du 26 mai 1944. Environ 1000 morts et disparus en quelques minutes par une escadrille de bombardiers américains venus détruire les nombreuses usines utilisées par les nazis.
Dans les années 1970, Saint-Étienne et la France sont admiratifs de l'épopée des Verts dans le championnat européen. Elle se finit par une finale perdue contre le Bayern de Munich et le défilé de l’équipe sur l’Avenue des Champs-Élysées.
Depuis les années 1970, les grandes industries stéphanoises ont connu de nombreuses difficultés. En 1967-1968, les Houillères du Bassin de la Loire(HBL) perdent de l'argent à cause de la concurrence du pétrole et du charbon des pays étrangers, beaucoup moins chers. La reconversion des mineurs est lors engagée. Le site du Puits Couriot ferme ses portes en 1973. La dernière mine du bassin houiller stéphanois fut fermée en 1983 : c'était le puits Pigeot.
Manufrance dépose le bilan en 1986, la Manufacture Royale d'Armes géré par GIAT industries licencie de plus en plus. Cette important repli économique passe aussi par une baisse démographique. D'une population de 225 825 habitants en 1968, dans ses limites actuelles, la ville est passée à 201 569 en 1990 et 176 800 en 2004.
À la fin des années 1990, la ville renaît avec d’important chantier de reconversion. Le site de Manufrance est transformé en un pôle tertiaire et d’enseignements. La Manufacture Royale d'Armes est transformée en Cité du design et le quartier de Châteaucreux est reconstruit en Cité des Affaires.
Gastronomie stéphanoiseLes Bugnes, s'apparentant aux beignets (que l'on consomme aussi à Lyon).
Le Sarasson : proche du fromage blanc, est tiré du babeurre (petit lait résultant de la fabrication du beurre) par précipitation avec de l'eau bouillante, les grains de sarasson formés sont ensuite récupéré par égoutage. Consommé frais, il est assaisonné aux herbes (ciboulette, éventuellement ail, sel et poivre) et accompagne les pommes de terre cuites à l'eau ou à la vapeur. À Lyon, on appelle alors cette même préparation, mais avec du fromage blanc: la cervelle de canut.
La Rapée : galette de pommes de terre, équivalente à la crique ardéchoise (ou lyonnaise). Dégustée salé et poivré ou plus rarement, avec du sucre ou de la confiture.
La soupe mitonnée : Soupe de légume a laquelle on ajout du beurre et du pain dur bouilli à feux doux.
La salade de barabans : Salade de pissenlits avec des lardons cuits .
Le barboton : ragoût de pommes de terre assaisonné avec du laurier et du thym.
Le patia : pommes de terre mélangées avec de la crème et du beurre et cuit pendant plusieurs heures.
Les matefaims : Sorte de crêpe compacte qui à l’origine était fait à partir de la farine de seigle mélangée avec dans de l’eau légèrement salée. Aujourd’hui l’eau est très souvent remplacée par du lait, des œufs sont ajoutés.
Les grillatons : sorte de pâté issu de résidus de gras et de viande cuit à la poêle servit dans des faisselles à fromage.
Côtes du Forez : vin rouges et rosés produit dans sur les contreforts du forez.