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Dépistage du diabète gestationnel
Deux protocoles s'opposent, sans que la communauté scientifique ait encore tranché à ce jour (2004) :
Test de O'Sullivan
Il consiste à effectuer une glycémie une heure après l'ingestion de 50 grammes de glucose la patiente devant être à jeun
En cas de glycémie inférieure à 1,3 grammes/litre, le test est négatif.
En cas de glycémie comprise entre 1,3 et 2 grammes par litre, le test est positif et il faut pratiquer une hyperglycémie provoquée orale
Pour une glycémie égale ou supérieure à 2 grammes par litre, le diabète gestationnel est avéré.
Test de l'OMS
Le test de l'OMS est d'élaboration plus récente. Il se différencie du précédent par le fait qu'il ne nécessite qu'une étape : prise de 75 grammes de glucose, puis mesure de la glycémie veineuse à 2 heures : le test est positif (et le diabète gestationnel avéré) pour une valeur supérieure à 1,4 grammes/litre, sans nécessité de confirmation.
Diagnostic par Hyperglycémie provoquée par voie orale
La seconde étape du test consiste en une hyperglycémie provoquée per os (HGPO) avec 100 grammes de glucose, puis de mesurer la glycémie toutes les heures de H0 à H3. Les seuils pathologiques sont de >0.95g/l à H0, >1.8g/l à H1, >1.55 à H2, >1.4 à H3.
Deux mesures de glycémie veineuse égale ou supérieure à ces seuils signent le diabète gestationnel
Une mesure de glycémie veineuse égale ou supérieure à ces seuils signe l'intolérance au glucose
Complications
Une grande étude (Hyperglycemia and Adverse Pregnancy Outcomes) menée sur 25 000 femmes rrecrutées dans 9 pays, pourrait entrainer une révision de la définition du Diabète gestationnel.
En effet, alors que l'on pensait que l'intolérance au glucose ne faisait courir que peu de risques à l'enfant, l'étude HAPO montre qu'une augmentation modérée de la glycémie maternelle peu entraîner des complications foeto-maternelles.
Ainsi, une glycémie à jeun située entre à 0,95 et 1 g/L induit déjà une muliplication par 4 à 6 du risque de macrosomie, une multiplication par 10 du risque d'hyperinsulinisme
Complications fœtales, obstétricales et néonatales
Prématurité
Mort fœtale in-utéro (de cause mal comprise)
Macrosomie, avec risque de dystocie des épaules (accouchement par voie basse où les épaules du fœtus font obstacle à la fin de l'accouchement : risque de lésions du plexus brachial, de fracture de la clavicule, de paralysie des membres supérieurs, de mort néo-natale par asphyxie). Ce risque est de 5% pour les femmes dont la glycémie se situe dans les niveaux les plus bas (moins de 0,75 g/L) mais de 27% quand elle est supérieure à 1 g/L (selon l'étude HAPO dévoilée au congrès de l'ADA en juin 2007).[2]
Hydramnios
Maladie des membranes hyalines (l'hyperinsulinisme fœtal ralentit la maturation pulmonaire et la synthèse de surfactant)
Cardiomyopathie hypertrophique touchant le septum inter-ventriculaire
Hypoglycémie néonatale
Ictère néonatal
Polyglobulie (par hypoxie chronique in utéro)
Hypocalcémie
Il n'y a pas de risque de malformations
Complications maternelles
Risque accru d'infection, en particulier urinaires (l'hyperglycémie favorise le développement des bactéries)
Risque accru d'hypertension artérielle gravidique
Hémorragie de la délivrance plus fréquente avec travail allongé.
Complications tardives
Pour la mère :
Récidive de diabète gestationnel (50%)
Développement d'un diabète de type 2 (50% de risque à 10 ans)
Pour l'enfant : risque accru d'obésité et de diabète de type 2.
Traitement
En préambule, il doit être souligné que le traitement du diabète gestationnel VRAI (à la différence d'une grossesse sur diabete préexistant, connu ou non) n'a pas fait la preuve d'une amélioration de la morbi_mortalité perinatale.
Objectifs
Eviter la plupart des complications décrites ci dessus par un contrôle glycémique rigoureux
Éviter les conséquences néfastes de l'hyperglycémie chronique, et pour ce faire assurer une glycémie normale et stable, par un suivi rigoureux et une thérapeutique adaptée.
Les objectifs glycémiques sont une glycémie à jeun inférieure à 0.95 g/l, et une glycémie post-prandiale (une heure 1/2 après la fin du repas) inférieure à 1,20 g/l.
Moyens thérapeutiques
Régime diététique : c'est la mesure à entreprendre en premier, et qui est parfois suffisante lorsque elle est bien conduite. Elle consiste en un régime limité à 2000 calories par jour divisé en 3 repas et 2 collations, avec controle des sucre lents. On conseille un exercice physique modéré et adapté à la grossesse (marche, natation, gymnastique douce, etc.)
Insulinothérapie en cas d'échec du régime seul bien suivi (par 3 ou 4 injections quotidiennes)
Surveillance obstétricale
Le suivi de la patiente et de sa grossesse doit être rigoureux, avec surveillance des glycémies sur sang capillaire (auto-mesure avant et après chaque repas) consignées sur un carnet, le dosage de l'HbA1c (hémoglobine glyquée, qui témoigne de la chronicité de l'hyperglycémie - voir glycation).
Échographie toutes les deux à trois semaines
Évaluation du bien-être fœtal toutes les semaines
Dépistage de la macrosomie
Programmation de l'accouchement par déclenchement du travail (seulement dans les cas extrêmes).
Fond d'œil au debut de la grossesse et au 5è mois
Un dépisage ultérieur de diabète devra être proposé (6 à 8 semaines après l'accouchement).
L'allaitement est conseillé tout particulièrement dans ce contexte.