Le cheval (Equus caballus) est un grand mammifère domestique ongulé de la famille des équidés.
Domestiqué dès l'Antiquité, il est utilisé aujourd'hui dans l'agriculture, pour le transport, les loisirs, les compétitions sportives, et comme source de nourriture. Jadis, le cheval a servi comme animal de guerre et de transport, permettant ainsi l'essor du commerce et la naissance de civilisations sur de grandes étendues. Considéré comme « la plus noble conquête de l'homme », le cheval, de tous les animaux, est celui qui, selon certains auteurs, a sans doute le plus marqué l'histoire et les progrès de l'humanité.
Étymologie Le mot cheval vient du latin vulgaire caballus, d'étymologie incertaine mais avec une origine gauloise probable, qui a d'abord désigné un cheval hongre ou un mauvais cheval. Les principaux dérivés du mot cheval sont chevalier, chevalière, chevalerie, chevaleresque, chevalin, chevaucher, chevalet, cavale, cavaler, cavalier, cavalerie et cavalcade.
D'autres termes savants liés au cheval sont empruntés au grec ancien ἵππος (híppos, de la racine indo-européenne *ékwos), comme l'adjectif hippique ou le nom hippodrome. Cette racine grecque se retrouve aussi dans Philippe (« qui aime les chevaux »), Hippolyte (« qui délie les chevaux »), hippocampe (« cheval cambré »), hippopotame (« cheval du fleuve »). La boucherie chevaline est également appelée boucherie hippophagique.
Le latin equus a donné de son côté la famille des équidés, le nom équitation et les adjectifs équestre et équine. L'ordre équestre était une classe sociale de la Rome antique descendant des combattants à cheval des premiers siècles de Rome.
L'ancien français nomme la jument cavale.
Races Les racines équines sont nombreuses et variées. Cette grande diversité a pour origine la sélection et les croisements opérés par l'homme sur le cheval domestique, mais aussi la grande capacité d'adaptation de cet équidé face à son environnement.
Le critère principal de distinction entre les races de chevaux et de poneys s'effectue selon la taille de l'animal. Sont considérés comme cheval les individus d'une taille strictement supérieure à 1,48 m au garrot. À l'inverse, sont considérés comme poney les individus d'une taille inférieure ou égale à 1,48 m au garrot. Cette classification est celle adoptée par la Fédération équestre internationale pour permettre une répartition des animaux dans les compétitions.
Cependant, en plus de ce critère nécessaire aux compétitions, une race équine peut être classée comme étant une race de chevaux ou de poneys. Le critère à l'origine de cette typologie est la conformation extérieure de la race. Un individu d'une race donnée ne va pas changer de catégorie à cause de sa taille. Exemple : un individu pur-sang arabe reste toujours un cheval même si sa taille est inférieure à 1,48 m. Il en est de même pour le Camargue, race de cheval relativement petit, ou encore le Falabella qui est considéré comme un cheval malgré sa taille autour de 70 cm car il possède toutes les caractéristiques extérieures d'un cheval.
Hybrides Le cheval peut s'hybrider avec d'autres équidés. Le produit d'un étalon et d'une ânesse est un bardot, celui d'un âne et d'une jument est un mulet ou une mule, celui d'une jument et d'un zèbre est dénommé zébrule ou zorse.
Le cheval domestique possède 32 paires de chromosomes (contre 33 paires pour le Cheval de Przewalski). La séquence complète d'un génome de cheval a été établie en 2007, quatre ans après celle de l'être humain.
DescriptionUn cheval de selle adulte pèse en moyenne 500 kg, les plus lourds des chevaux de trait peuvent atteindre 1 200 kg. Un cheval vit en moyenne 20 à 30 ans. Les poneys et les chevaux dits « lourds » vivent en moyenne plus longtemps que d'autres races. L'espérance de vie d'un cheval domestique est allongée grâce aux soins prodigués par l'homme, certains chevaux pouvant atteindre les quarante ans.Le record et de 53 ans
MorphologieLe cheval est un animal quadrupède. Ses membres locomoteurs sont appelés membres et non pattes. Par convention, le cheval se compose de trois parties externes principales :
l'avant-main qui comprend la tête, l'encolure, la poitrine et les membres antérieurs
l'arrière-main composé de la croupe, les hanches, les membres postérieurs et la queue
le corps qui est la partie centrale.
Le cheval porte une crinière et une queue dont les poils sont appelés crins. Le cheval dispose de 469 muscles qui représentent environ la moitié de son poids.
Appareil locomoteur Le cheval possède quatre membres appelés aussi jambes qui se terminent par un pied.
Une comparaison avec l'anatomie humaine permet de comprendre les particularités de cet animal. Le sabot du cheval correspond à un ongle de l'homme et le cheval marche ainsi sur l'équivalent d'un doigt qui remonte jusqu'au boulet. Le canon équivaut à la plante de nos pieds ou à la paume de nos mains, tandis que le genou correspond au poignet et le jarret équivaut à la cheville de l'homme. Le grasset du cheval correspond à notre genou. Tout comme le coude du cheval, il est situé contre le corps du cheval.
Les jambes du cheval peuvent être tendues avec un minimum d'effort grâce à un ensemble de muscles et ligaments appelés stay apparatus. Un petit os, apellé os naviculaire permet au cheval de bloquer ses membres et tenir en position debout sans action consciente. Cette particularité anatomique permet au cheval de passer une partie de son sommeil en étant debout et d'être ainsi plus efficace pour fuir les prédateurs. Il est aussi courant de voir un cheval se tenir sur trois jambes grâce au stay apparatus et d'ainsi reposer un autre membre.
L'aplomb désigne la manière dont un membre est orienté sous le corps du cheval. Cette caractéristique a une influence sur la qualité des allures. Un aplomb à l'arrêt peut être considéré comme correct lorsque les jambes sont à la verticale et dans le cas contraire, il est considéré comme défectueux. En mouvement, un aplomb est de qualité correcte lorsque le cheval marche en ligne, c'est-à-dire que les membres antérieurs et postérieurs sont sur une même ligne.
Le pied est l'extrémité des membres du cheval. Le pied est composé d'un sabot -paroi, sole, fourchette et glômes-, enveloppe cornée, qui entoure des parties vivantes. La paroi correspond à l'ongle d'un doigt humain et provient d'une évolution vieille de 55 millions d'année pendant laquelle les autres doigts se sont atrophiés car l'ancêtre du cheval était passé d'un milieu de vie avec un sol spongieux à un sol dur.
Le pied est une partie fondamentale du cheval, d'où le vieux dicton « Pas de pieds, pas de cheval ». Au galop, tout le poids du cheval repose pendant un court instant sur un pied et plus précisément sur la fourchette, véritable coussinet amortisseur jouant un rôle indispensable entre le squelette et le sol. La paroi, pare choc du doigt, est donc un ongle en croissance permanente de 8 à 20 mm par mois. Dans la nature, le cheval parcours 20 à 40 kilomètres par jour, use ses sabots au même rythme que la repousse.
Sens du cheval Le cheval dispose de cinq sens mais certains évoquent même l'existence d'un sixième sens. Les sens les plus développés sont l'odorat, l'ouïe et le toucher. Animal de proie, le cheval se sert de la finesse de ses sens pour échapper aux attaques de ses prédateurs ou trouver son alimentation.
Vision Le cheval dispose d'un angle de vue de 340 degrés avec seulement deux angles morts situés exactement devant et derrière lui : sa vision lui permet de voir sur les côtés comme la cravache du cavalier, mais il ne voit pas une main posée directement sur son chanfrein ou si quelque chose lui est présenté au niveau de sa bouche. En contrepartie, les champs de vision de chaque œil ne se superposent que sur une bande étroite à l'avant. Le cheval ne peut donc apprécier les distances que dans cette zone alors que dans les autres zones, il perçoit pour chaque œil une image différente. Cette conformation, courante chez les proies, permet une détection plus aisée des prédateurs.
L'acuité visuelle du cheval est moyenne ou médiocre pour certaines races. Ainsi, 75 % des chevaux de trait sont myopes. En revanche, lorsqu'il a les yeux baissés, le cheval a la capacité de voir aussi bien les objets proches du sol que ceux qui sont lointains grâce à la forme ovale de son cristallin. Il peut ainsi, tout en broutant, surveiller facilement son environnement à la recherche de prédateurs. La vision du cheval possède une fréquence de perception de 20 à 25 images par seconde, contre 15 à 18 pour l'homme. Cette caractéristique entraîne une meilleure faculté à percevoir les mouvements, et donc les prédateurs qui s'approchent.
Le cheval voit bien la nuit grâce au tapetum lucidum, couche réfléchissante qui couvre sa rétine. Présente chez tous les mammifères, elle est bien développée chez le cheval qui possède ainsi une vision nocturne dont les capacités sont proches de celle du chat. La pupille, qui peut s'ouvrir au fur à mesure que la lumière baisse, contribue également à ces performances. En contrepartie, la vision du cheval gère plus difficilement les transitions brusques de luminosité. Certains chevaux devenus aveugles peuvent tout de même vivre à peu près normalement : ils se font aider d'un congénère. Un cheval aveugle fut même champion de France de dressage