RévolutionSous la Révolution, Brest prend une nouvelle importance. Ce grand port militaire doit à tout prix rester acquis à la France. En 1789, la ville s’engage majoritairement pour la Révolution. Plus grande ville de l’ouest de la Bretagne, on lui préféra pourtant Quimper comme chef-lieu de département du Finistère lors de sa création sous l’Assemblée constituante en 1791. En 1792, ce sont même les fédérés brestois qui, avec les fédérés marseillais, prennent les Tuileries lors de la journée du 10 août, afin d’emprisonner le roi. Cependant, après la radicalisation révolutionnaire, notamment le coup d’État des Montagnards contre les Girondins en juin 1793, la commune de Brest, majoritairement girondine, se détache de la nouvelle orientation girondine. Elle prend part à ce qu’on appelle alors le « fédéralisme ».
Après l’échec de ce mouvement, la répression est activée : en 1794, les différents représentants du peuple en mission installent le Tribunal révolutionnaire de Brest, qui condamnera soixante-dix personnes à la guillotine. Parallèlement, la marine est redressée par André Jeanbon Saint André. Après la mort de Robespierre, la nouvelle arrive à Brest tardivement et n’engendre dans un premier temps aucun changement : la guillotine poursuit son travail. Toutefois, dès septembre, des prisonniers de la Terreur sont libérés : ceux-ci lancent un vaste mouvement d’opinion contre les Jacobins qu’ils appellent rapidement « terroristes ». Ils les accusent notamment d’avoir été sanguinaires, et même d’avoir bu le sang des victimes (sans qu’il n’y ait aucune trace dans les sources). La surenchère amène finalement l’arrestation de la plupart de ceux qui ont été liés à la Terreur.
Les anciens notables de la ville, ceux qui avaient été au pouvoir lors des débuts de la Révolution, retrouvent leur influence et leur place au sein des organes de la ville. Ainsi, lors des élections de 1795 pour les nouvelles assemblées directoriales, trois girondins sont élus.
En 1800, Charles Ambroise de Caffarelli du Falga est nommé préfet maritime de l’Atlantique.
XIXe siècle La ville perd cependant beaucoup d’influence : en raison du blocus anglais permanent, la marine est quasi paralysée et ne peut plus jouer le rôle d’avant-poste de la République. Ainsi, la ville connaît une phase d’accalmie. Après un siècle de marasme, le développement de Brest reprit sous le Second Empire. En 1856, Napoléon III permit à la ville de jeter un pont sur la Penfeld. L’empereur et l’impératrice furent reçus magnifiquement quand ils séjournèrent à Brest du 9 août au 12 août 1858. En reconnaissance de cet accueil, Napoléon III fit agrandir l’arsenal et prolonger deux lignes de chemin de fer jusqu’à Brest et créa le port de commerce.
Cependant, il se mit au plus mal avec les notables de la ville. En effet, la coutume voulait que le Roi salue les riches bourgeois avant les officiers et les nouveaux riches, de plus il est à souligner qu’ils étaient placés alors sur la tribune d’accueil selon leurs niveaux de richesse, plus on était riche plus on était proche du Roi. Lorsque Napoléon III inaugura le pont de Recouvrance, il se dirigea directement vers l’extrême droite de la tribune, alors que Joséphine s’avança vers l’extrême gauche, saluant ainsi les plus proches du prolétariat, et dernière « offense » il tourna le dos aux nobles et ne les salua point.
XXe siècle , Brest devient port de débarquement des Américains à destination des tranchées de la Première Guerre mondiale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes entrent à Brest le 19 juin 1940. Ils y construisent alors une base sous-marine. Les premiers bombardements des Alliés sur la ville commencent en 1941 et dureront jusqu’à la libération de la ville le 18 septembre 1944 par les troupes américaines après un siège de quarante-trois jours. Il ne restait alors plus rien du vieux Brest. Seuls le château, la Tour Tanguy et la rue Saint-Malo ont résisté aux bombes et ont pu être conservés.
Les habitants réfugiés pour beaucoup dans d’autres régions (la Sarthe notamment) rentrent alors reconstruire sur les décombres du vieux Brest une ville nouvelle (1946-1961) selon les plans de Jean-Baptiste Mathon. On construisit des baraques en bois pour ceux qui n’avaient nulle part où aller. Il a fallu parer au plus pressé pour reloger la population, au détriment de l’esthétique et du patrimoine historique de la ville. Les blocs de béton et les grandes allées rectilignes ont remplacé les anciennes ruelles, dont le dernier vestige est la rue de Saint-Malo.
En mars 1950, débutent les grèves ouvrières des dockers et des ouvriers de la Reconstruction, pour une augmentation de salaire. Suite à une manifestation agitée le 16 avril 1950, réunissant 1000 à 2000 ouvriers, des responsables du Parti communiste et de la CGT sont arrêtés. Le lendemain, 2500 grévistes dénoncent ces arrestations et affrontent violemment les forces de l’ordre. La répression quarante-neuf blessés et un mort, Édouard Mazé, ouvrier de vingt-six ans tué par les CRS d’une balle dans la tête. Les syndicats lancent alors une grève générale en signe de deuil. Son enterrement réunit près de 20 000 personnes, tandis que l’Assemblée nationale décide de ne blâmer officiellement que la violence des grévistes. Cette histoire fait l’objet de la bande dessinée Un homme est mort d’Étienne Davodeau et Kris.
Orientée naturellement vers l’industrie d’armement, Brest y puise sa prospérité d’après-guerre. Le déclin de cette industrie impose, à la fin du XXe siècle, le transfert des activités économiques vers les structures de la recherche maritime et les nouvelles technologies.
Tour Tanguy
Organismes culturels Musée de la Marine : miraculeusement épargné par les destructions de 1944, le Château est le monument historique le plus ancien de Brest. Dix-sept siècles d’histoire abritent aujourd’hui le musée national de la Marine. Dans ce cadre exceptionnel, le musée abrite une très belle collection de maquettes de navires, tableaux, sculptures.
Musée de la Tour Tanguy : seul vestige médiéval avec le château, la Tour Tanguy abrite un musée municipal gratuit présentant divers documents historiques et maquettes reconstituant le vieux Brest d’avant 1939.
Musée des Beaux-Arts : ce musée est comme un point d’ancrage dans la ville nouvelle : un lieu où retrouver, à travers l’expression artistique, une mémoire ailleurs effacée. C’est pourquoi on privilégia d’emblée l’acquisition de peinture européenne depuis la fin du XVIe siècle jusqu’à nos jours.
Musée Mémorial Fort Montbarey : ce musée raconte l’histoire du Finistère pendant la Seconde Guerre mondiale et sa libération.
Centre d’art Passerelle : l’objectif de ce Centre d’art est de promouvoir la création plastique contemporaine en favorisant les échanges avec d’autres formes d’expression artistique (manifestations à caractère événementiel, impromptus poétiques, chorégraphiques et musicaux).
Musée de la Fraise et du Patrimoine.
Centre Culturel de l’Abbaye de Daoulas : expositions archéologiques, historiques ou ethnographiques.
Océanopolis : un parc de découverte des océans. Des pôles aux tropiques en passant par les côtes bretonnes, Océanopolis vous donne la possibilité d’explorer toutes les mers du globe. Un voyage qui associe approche scientifique et spectaculaires mises en scène.
Le Conservatoire national botanique : niché au cœur du vallon du Stang-Alar est un espace unique de 40 hectares de réputation internationale. Il recueille, conserve et cultive les espèces rares en voie de disparition des îles du monde entier.
Brest est connue pour son pont de Recouvrance, son arsenal militaire et sa Rue de Siam.
Parmi les bâtiments historiques, seuls le château et la Tour Tanguy sont encore debout. À Recouvrance, les 100 mètres du bas de la Rue Saint Malo, authentique habitat populaire du XVIIIe siècle, ont résisté aux bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale.
En suivant le chemin cotier par la route de la corniche on peut rejoindre le phare du Portzic.