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 Gandhi

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jacotte
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MessageSujet: Gandhi   Gandhi EmptyLun 20 Aoû - 18:27:47

Mohandas Karamchand Gandhi Goujerat était un petit homme en guenille, maître à penser politique et spirituel du mouvement pour l'indépendance de l'Inde. Il a été un pionnier et un théoricien du satyagraha— la résistance à l'oppression à l'aide de la désobéissance civile de masse, le tout fondé sur l'ahimsa (totale non violence), qui a mené l'Inde à l'indépendance, et inspiré de nombreux mouvements de liberations et de droits civiques autour du monde.

Gandhi est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (du Sanskrit, Mahatma: grande âme) et comme Bapu (Père dans beaucoup de langues de l'Inde). Gandhi déclarait se sentir indigne du titre Mahatma dans son autobiographie.

Avocat ayant fait ses études de droit en Angleterre, Gandhi développa une méthode de lutte non-violente en Afrique du Sud, réclamant le rétablissement des droits civiques de la communauté indienne. Il y employa notamment pour la première fois la méthode de la désobéissance civile.

À son retour en Inde, Gandhi organisa les fermiers et les travailleurs pauvres pour protester contre les taxes écrasantes et la discrimination étendue et porta sur la scène nationale la lutte contre les lois coloniales créées par les Britanniques. Devenu le dirigeant du Congrès national indien, Gandhi mena une campagne nationale pour l'aide aux pauvres, pour la libération des femmes indiennes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour une fin de l'intouchabilité et de la discrimination des castes, et pour l'autosuffisance économique de la nation, mais surtout pour le Swaraj — l'indépendance de l'Inde de toute domination étrangère. Gandhi mena les Indiens lors de la célèbre opposition à la taxe sur le sel que fut la marche du sel de 400 km en 1930. C'est aussi lui qui lança l'appel Quit India aux Britanniques en 1942. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités. Il passa en tout, 6 ans de sa vie en prison.

Toute sa vie, Gandhi resta un partisan de la non violence et de la vérité même dans les situations les plus extrêmes. Adepte de la philosophie indienne, il vivait simplement, organisant un ashram qui était autosuffisant. Il faisait ses propres vêtements — le traditionnel dhoti indien et le châle, avec du coton filé avec un charkha (rouet) — et était végétarien. Il pratiquait de rigoureux jeûnes — s'abstenant de nourriture et d'eau pour de longues périodes — pour s'auto-purifier mais aussi comme moyen de protestation.

La vie et l'enseignement de Gandhi inspirèrent Martin Luther King, Steve Biko et Aung San Suu Kyi pour respectivement le mouvement des droits civiques américains et les luttes pour la liberté en Afrique du Sud et au Myanmar. Ses critiques envers beaucoup d'aspects de la modernité occidentale (tels que la technologie et l'industrialisation) lui valurent aussi la réputation de critique du développement dont les idées ont influencé beaucoup de penseurs politiques. Il a souvent été comparé à Jésus Christ.

Gandhi a été reconnu comme le Père de la Nation en Inde et son anniversaire le 2 octobre (Gandhi Jayanti) est un jour férié indien.

Jeunesse en Inde (1869-1888)

Mohandas Karamchand Gandhi nait le 2 octobre 1869 à Porbandar, dans l'actuel État du Gujarat, en Inde. Il est difficile d'établir à quelle religion sa famille est dévouée, car par son appartenance à la communauté modh, regroupant la caste des marchands Baniyas (le mot Gandhi signifiant d'ailleurs « épicier » dans la presqu'île du Kathiyavar), elle est jaïn, mais par la pratique du père, elle est hindoue, de la branche vishnouite, de la tradition Vallabhacarya, adorant Krishna. Né hindou en terre jaïn et conseillé par un guru jaïn, Gandhi ne fera jamais la différence entre les deux. C'est certainement l'une des influences majeures de sa conception pacifique, non violente et végétarienne de l'existence.

Il fait preuve de beaucoup d'attachement et de respect envers ses parents. Son père, Kaba Gandhi, est membre du tribunal du Rajasthan, puis premier ministre de l'état princier de Rajkot. Gandhi le décrit comme un homme qui, malgré une éducation limitée, est capable de résoudre les problèmes grâce à son expérience. Sa mère, Poutlibai, est la quatrième et dernière femme de son père, qui lui donne quatre enfants et dont Gandhi est le plus jeune. Il garde surtout d'elle le souvenir d'une femme d'une grande piété, observant de manière stricte ses vœux religieux (notamment le jeûne) et les rites vichnouites.

Gandhi est selon ses propres termes un étudiant médiocre à l'école primaire de Porbandar, puis studieux et bon élève quoique très timide et sensible ensuite au collège à Rajkot.

En mai 1883, à l'âge de 13 ans, Gandhi est marié par ses parents à Kasturba Makhanji (aussi épelé « Kasturbai » ou connue comme « Ba »), qui a le même âge. Ils auront quatre fils : Harilal Gandhi, né en 1888 ; Manilal Gandhi, né en 1892 ; Ramdas Gandhi, né en 1897 et Devdas Gandhi, né en 1900. Il perd un an à cause de ce mariage et étant bon élève, on l'autorise à sauter une classe ce qui se révèle très dur pour sa scolarité. Son père, malade depuis longtemps et qu'il vénère, décède alors que Gandhi a 16 ans. Il restera marqué par le fait qu'il n'ait pu assister à ses derniers instants parce qu'il passait la nuit avec sa femme. Ghandi pensera toute sa vie que c'est à cause de ce qu'il considérait comme un manque de piété filiale que le bébé qu'ils eurent peu après ne survécu que quelques jours.

Gandhi forge pendant cette partie de sa vie des aspects très importants de son éthique et de sa personnalité tel que l'honnêteté, la tolérance, le respect de ses aînés, le végétarisme et surtout le rejet du mensonge et la recherche de la vérité.

Il passe l'examen d'entrée à l'université de Samaldas située à Bhavanaga au Gujarat en 1887 mais est complètement dépassé par un niveau qui lui semble trop difficile .

Études en Angleterre et retour en Inde (1888-1893)

Sur le conseil d'un vieil ami de la famille, il décide de partir faire des études de droit en Angleterre, une opportunité qui le remplit d'enthousiasme. Il promet à sa mère en présence de Becharji Svâmi, un moine jaïn et autre conseiller de la famille, de suivre les préceptes hindous et « de ne toucher ni au vin, ni à la femme, ni à la viande ». Sa caste s'oppose à son départ, considérant que la vie dans ce pays ne peut aboutir qu'à une perte de la foi. Gandhi, mettant en avant le vœu fait à sa mère et soutenu par sa famille, décide de partir malgré tout et est condamné à être hors caste par le chef de sa communauté, comme tout hindou se rendant à l’étranger.

Gandhi entre donc à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 à l'âge de 18 ans pour devenir avocat. Il tente dans une certaine mesure de s'adapter aux coutumes anglaises, en s'habillant comme un gentleman et en prenant des cours de danse, mais il se refuse à manger de la viande chez ses hôtes. Il fréquente par la suite les restaurants végétariens londoniens. Au lieu de s'en tenir simplement à la promesse faite à sa mère, il va au-delà en s'intéressant à la diététique et plus particulièrement au végétarisme. Il rejoint la Vegetarian Society et devient membre du comité exécutif pendant un temps. Gandhi déclara plus tard que cela lui donna une première expérience de l'organisation d'une institution.

Certains des végétariens qu'il rencontre sont membres de la société théosophique qui avait été fondée en 1875 pour renforcer la fraternité universelle et dévouée à l'étude des littératures bouddhistes et brahmaniques.

Grâce à eux, Gandhi découvre la Bhagavad-Gîtâ, qui le marque profondément, notamment à travers l'idée que le désir est source d'agitation de l'esprit et de souffrance. Il développe dès lors un intérêt pour la religion, qui ne se limite pas à l'hindouisme mais s'étend également aux autres religions comme le christianisme, dont il retient entre autres l'incitation à réagir par la non-violence ("si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui encore l'autre"), le bouddhisme, l'islam et d'autres religions.

Il reprend le bateau pour l'Inde le 12 juin 1891, deux jours après avoir été facilement admis au barreau d'Angleterre et du pays de Galles. Il a en revanche beaucoup plus de mal à exercer son métier: ses études sont restées théoriques ; il n'a encore aucune connaissance du droit indien et éprouve des difficultés à s'exprimer en public. Il tente d'abord de s'installer à Bombay mais doit renoncer au bout de six mois, faute de rentrées d'argent suffisantes.

Gandhi retourne ensuite à Râjkot travailler auprès de son frère, petit avocat lui aussi. Il y rédige des requêtes et des mémoires en profitant de la clientèle de son frère. Cependant, il est écœuré par le climat de lutte pour le pouvoir qui règne autour de lui, par l'obligation de devoir s'attirer les bonnes faveurs de la hiérarchie, et notamment des officiers britanniques. Il saute donc sur l'occasion lorsqu'une société indienne lui propose un contrat d'un an au plus en Afrique du Sud. Il voit là l'occasion à la fois de quitter l'Inde, de voyager et d'acquérir de l'expérience, et s'embarque donc pour l'Afrique en avril 1893.


Mouvements de droit civil en Afrique du sud (1893-1915)

À ce point de sa vie, Gandhi est un individu doux, timide et politiquement indifférent. Il avait lu son premier journal à 18 ans et était sujet au trac lorsqu'il devait parler au tribunal. L'Afrique du Sud le change de manière spectaculaire quand il doit faire face à la discrimination qui est faite envers les Noirs et les Indiens dans ce pays. Un jour à la cour, dans la ville de Durban, le magistrat lui demande d'enlever son turban. Gandhi refuse et est expulsé hors du tribunal. Dans un autre incident, il se fait jeter hors d'un train à Pietermaritzburg, après avoir refusé de passer du wagon de première classe à celui de troisième alors qu'il possède un ticket valide de première classe. Plus tard, voyageant en diligence, il est battu par un conducteur parce qu'il refuse de voyager sur le marchepied pour faire de la place à un passager européen. Il a beaucoup d'autres difficultés lors de ce voyage, comme de voir son admission rejetée dans de nombreux hôtels à cause de sa couleur de peau.

Ces incidents ont été décrits par plusieurs biographes comme un tournant de sa vie et ils lui servirent ensuite de catalyseur pour son militantisme. C'est en étant témoin direct de l'intolérance, du racisme, des préjugés et de l'injustice contre les Indiens d'Afrique du Sud que Gandhi commence à réfléchir au statut de son peuple et à sa propre place dans la société. Gandhi réagit par de premières protestations et obtient que les indiens correctement habillés aient droit de voyager en première classe.
À la fin de son contrat, Gandhi se prépare à rentrer en Inde. Cependant, lors d'une fête d'adieu en son honneur, il apprend que l'assemblée du Natal préparait une loi pour interdire le droit de vote aux indiens. Ses hôtes lui demandent de rester pour les aider car ils n'avaient pas les compétences pour s'opposer à ce projet de loi. Il fait circuler plusieurs pétitions contre la loi adressées au gouvernement du Natal et au gouvernement britannique . Bien que incapable d'empêcher le vote de cette loi, cette campagne permet d'attirer l'attention sur les difficultés des indiens en Afrique du Sud. Convaincu de rester par ses partisans, il fonde alors le Natal Indian Congress en 1894, prenant lui même le poste de secrétaire. Cette organisation transforme la communauté indienne en une force politique homogène, publiant des preuves de la ségrégation britannique en Afrique du Sud.

Gandhi revient brièvement en Inde en 1896 pour ramener sa femme et ses enfants vivre avec lui en Afrique du Sud. À son retour en janvier 1897, il est attaqué par une foule de Sud-africains blancs qui essayent de le lyncher. Une première indication des valeurs qui donneront forme à ses futures campagnes est son refus de porter plainte contre ses assaillants, en précisant que c'était un des ses principes de ne pas résoudre des problèmes personnels devant une cour de justice.

Au début de la guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l'effort de guerre s'ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d'ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secourait les Sud-africains noirs. Gandhi lui même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop, et est décoré. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s'améliore pas, et continue même à se détériorer.
En 1904, après avoir fondé le journal Indian opinion, la lecture de Unto This Last de John Ruskin, l'influence profondément et pousse Gandhi à changer radicalement de vie. Il rachète peu après l'établissement Phoenix, qui devient la Tolstoï farm, où tous les rédacteurs du journal participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire sans distinction de métier, de nationalité ou de couleur de peau. Il commence la pratique du jeûne, arrête de consommer du lait, coupe ses cheveux lui-même et nettoie ses latrines (travail réservé aux intouchables en Inde) et incite sa femme et ses amis à faire de même.

En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l'enregistrement de toute la population indienne. Lors d'une rencontre de protestation à Johannesburg le 11 septembre 1906, Gandhi adopte pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, en appelant ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence.

Ce plan est adopté, ce qui mena à une lutte de sept ans dans laquelle des milliers d'Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s'enregistrer, brûlé leur carte d'enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. La désobéissance civile, culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l'opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c'est-à-dire les coolies), est abolie.

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MessageSujet: Re: Gandhi   Gandhi EmptyLun 20 Aoû - 18:38:49

Combat pour l'indépendance de l'Inde (1915-1945)

Lors de son retour en Inde, Gandhi découvre qu’il ne connaît pas son propre pays. Il décide alors de le parcourir de long en large, allant de village en village, afin de rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins.
En mai 1915, Gandhi fonde un âshram dans la banlieue d'Ahmedabad en Inde et l'appelle Satyagrah Ashram (aussi connu comme l'Ashram de Sabarmati). Là logent 25 hommes et femmes qui font vœux de vérité, de célibat, d'ahimsa, de pauvreté, et de servir le peuple indien.
Comme il l'avait fait en Afrique du Sud, Gandhi demande aux Indiens de s'engager dans l'armée pour aider les Britanniques dans la Première Guerre mondiale. Son raisonnement, rejeté par beaucoup, était là aussi que si l'on désirait la citoyenneté, la liberté et la paix dans l'Empire, il ne serait pas bon de ne pas participer à sa défense. Il fait des discours lors de réunions du Congrès national indien, et il est introduit en politique par Gopal Krishna Gokhale, qui est un des dirigeants les plus respecté du parti à cette époque.

Il précipite en 1917 l'abolition de l'engagisme des coolies, émigrés indiens qui travaillaient dans des conditions proches de l'esclavage dans les colonies anglaises et françaises. Gandhi avait rencontré pour la première fois des coolies en Afrique du Sud et avait lancé sa première pétition contre l'engagisme en 1894.


Champaran et Kheda

La première réussite majeure de Gandhi vient en 1918 avec les satyagrahas du Champaran et du Kheda (bien que pour cette dernière, il était impliqué de pair avec Sardar Vallabhbhai Patel, qui agit comme son bras droit et dirige des rebelles).
Au Champaran, un district de l'État du Bihar, il organise la résistance civique pour les dizaines de milliers de fermiers sans terres, pour les serfs et pour les petits propriétaires pauvres qui étaient forcés de cultiver l'indigo et autres produits d'exportation au lieu de cultiver la nourriture nécessaire à leur subsistance. Opprimés par les milices des grands propriétaires (des Britanniques pour la plupart), ils ne recevaient que de maigres compensations, les laissant dans une pauvreté extrême. Les villages avaient des conditions d'hygiène déplorables, et l'alcoolisme, la discrimination envers les intouchables et la purdah étaient très répandus. Au cours d'une terrible famine, les Britanniques veulent encore augmenter l'une de leurs taxes, ce qui rend la situation désespérée.

À Kheda, au Gujarat, le problème est identique. Gandhi y établit un ashram, regroupant un grand nombre de partisans et de volontaires de la région. Il y mène une étude détaillée sur les villages, rendant compte des atrocités et des terribles conditions de vie. Gagnant la confiance des villageois, il dirige le nettoyage des villages, la construction d'écoles et d'hôpitaux et encourage les dirigeants locaux à condamner et éliminer les problèmes sociaux décrits plus haut.
Le pic de la crise vient quand il est arrêté par la police pour "trouble à l'ordre public", et il lui est demandé de quitter la province. Des centaines de milliers de personnes manifestent autour de la prison, des commissariats et des palais de justice demandant sa libération, ce que la justice accorde à contrecœur. Gandhi mène des grèves et des manifestations contre les grands propriétaires qui, sous la direction du gouvernement britannique, signent un accord donnant plus de compensations et plus de contrôle sur la production aux fermiers pauvres, ainsi qu'une annulation de la taxe jusqu'à la fin de la famine. Si pour Gandhi les gains matériels de la victoire sont minimes, le fait que les paysans aient acquis une conscience politique est inestimable.
C'est à partir de cette époque que Gandhi est baptisé par le peuple Bapu (père) et Mahatma (Grande âme). Au Kheda, Patel représenta les fermiers et obtint la même victoire.
La célébrité de Gandhi s'étend alors à l'Inde entière.


Non-coopération

En 1919 au Penjab, le massacre d'Amritsar où des centaines de civils furent fusillés par les troupes britanniques cause un traumatisme dans toute la nation et accroît la colère publique et les actes de violence. Gandhi critique à la fois les actions du Royaume-Uni et les représailles violentes des Indiens. Il écrit une résolution où il présente ses condoléances aux victimes civiles britanniques et condamne les émeutes. Elle est acceptée malgré un début d'opposition du parti, après que Gandhi expose sa position lors d’un discours émouvant où il met en avant son principe que toute violence est maléfique et ne peut pas être justifiée.C’est après ces massacres que Gandhi se concentre sur l'indépendance, ce qui devient la Swaraj, c'est-à-dire une indépendance complète, aussi bien individuelle, spirituelle que politique en devenant le dirigeant exécutif pour le Parti du Congrès en décembre 1921. Sous sa direction, le congrès est réorganisé avec une nouvelle constitution, mentionnant le but de la Swaraj. L'adhésion au parti est ouverte à tout ceux qui sont prêts à payer une participation symbolique. Une hiérarchie de comité est établie pour améliorer la discipline, transformant un parti élitiste en une organisation de masse, de dimension et de représentativité nationale.
Gandhi étend son principe de non-violence au mouvement Swadeshi et sa politique de boycott aux marchandises étrangères, spécialement les produits anglais. Lié à cette politique, il demande que le khadi (vêtement fait maison) soit porté par tous les Indiens au lieu des textiles britanniques. Riches ou pauvres, hommes ou femmes, doivent filer chaque jour afin d'aider le mouvement d'indépendance. Cette stratégie inculque discipline et attachement, afin d'éliminer les moins motivés ou les plus ambitieux. Et elle permet aussi d'inclure les femmes au mouvement, à une époque où ce genre d'activité n'était pas considéré comme "respectable" pour les femmes. Gandhi appelle de plus au boycott des institutions judiciaires et scolaires, à la démission des postes gouvernementaux et au rejet des titres et honneurs britanniques.
La "Non coopération" bénéficie d'un grand succès, augmentant l'enthousiasme et la participation de toutes les couches de la société indienne. Au moment où le mouvement atteint son apogée, il s'arrête brusquement suite à de violents affrontements dans la ville de Chauri Chaura, dans l'Uttar Pradesh, en février 1922. Craignant que le mouvement ne tourne à la violence, et convaincu que cela ruinerait toute son œuvre, Gandhi arrête la campagne de désobéissance civile.

Gandhi est arrêté le 10 mars 1922, jugé pour subversion et condamné à 6 ans de prison. Il ne fait que 2 ans et est libéré en février 1924 après une opération de l'appendicite. Sans la personnalité unificatrice de Gandhi, le parti commence à se diviser pendant qu'il est en prison. Deux factions apparaissent, une menée par Chitta Ranjan Das et Motilal Nehru favorise la participation du parti aux organes législatifs, l'autre mené par Chakravarti Râjagopâlâchâri et Sardar Vallabhbhai Patel s'y oppose. De plus la coopération entre hindous et musulmans, qui avait été forte pendant la campagne de non-violence commence à s'étioler. Gandhi essaye bien d'atténuer ces différences à travers divers moyens, incluant un jeûne de trois semaines en automne 1924, mais avec un succès limité.


Le Swaraj et la marche du sel (satyagraha)

Gandhi reste en dehors de toute agitation durant la plus grande partie des années 1920, préférant résoudre les différends entre le parti Swaraj et le Congrès national indien, et multipliant les initiatives contre la ségrégation des intouchables, l'alcoolisme, l'ignorance et la pauvreté. Il retourne sur le devant de la scène en 1928. L'année précédente le gouvernement britannique a nommé une nouvelle commission pour la réforme de la constitution qui ne comptait pas un seul Indien dans ses rangs. Le résultat est un boycott de la commission par tous les partis indiens. Gandhi appuie une résolution lors du congrès de Calcutta en décembre 1928 appelant le gouvernement britannique à donner à l'Inde le statut de protectorat où alors à faire face à une nouvelle campagne de non-violence pour une indépendance complète.

Gandhi atténue les opinions de plus jeunes comme Subhash Chandra Bose et Jawaharlal Nehru, qui veulent demander l'indépendance immédiate, mais il doit donner un délai d'un an aux britanniques au lieu de deux comme il l'envisageait en compensation. Comme les Britanniques ne répondent pas, le 31 décembre 1929 le drapeau indien est déployé à Lahore. Le 26 janvier 1930 est célébré par le parti du Congrès et par presque toutes les organisations indiennes comme jour de l'indépendance. Tenant sa parole, Gandhi lance en mars 1930 une nouvelle campagne contre la taxe sur le sel, d'abord par la célèbre marche du sel depuis Ahmedabad vers Dandi du 12 mars au 6 avril 1930. Longue de 400 km, des milliers d'Indiens se joignent à la marche vers la mer afin de ramasser leur propre sel. Les Indiens investissent ensuite pacifiquement les dépôts de sel. Cette campagne est l'une des plus réussie mais l'empire britannique réagit en emprisonnant plus de 60 000 personnes.
Le gouvernement, représenté par Lord Edward Irwin, décide de négocier avec Gandhi. Le Gandhi-Irwin Pact est signé en mars 1931. Le gouvernement britannique accepte de libérer tous les prisonniers politiques contre une suspension du mouvement de désobéissance civile. De plus, Gandhi est invité à une table ronde à Londres comme seul représentant du parti du Congrès. Il séjourne trois mois en Europe. Cette conférence est décevante pour Gandhi et les nationalistes car elle se concentre sur les princes et les minorités indiennes plutôt que sur un transfert de pouvoirs.

De plus le successeur de Lord Irwing, Lord Willingdon, commence une nouvelle campagne de répression contre les nationalistes. Gandhi est à nouveau arrêté, et le gouvernement essaye de détruire son influence en l'isolant complètement de ses partisans.
cette stratégie est un échec, car en 1932, suite à la campagne du dirigeant dalit (intouchable) Bhimrao Ramji Ambedkar, le gouvernement accorde aux intouchables un statut électoral séparé selon la nouvelle constitution. En protestation, Gandhi fait un jeûne de six jours en septembre 1932, obligeant le gouvernement à adopter un accord plus équitable au travers de négociations avec le champion de cricket dalit devenu dirigeant politique Palwankar Baloo. Cela marque le début d'une nouvelle campagne de Gandhi pour améliorer la vie des intouchables, qu'il appelait Harijans, les enfants de Dieu. Le 8 mai 1933 Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour aider le mouvement Harijan. Pendant l'été 1934, trois tentatives d'assassinat ont lieu contre lui.

Quand le parti du Congrès choisit de contester les élections et d’accepter le pouvoir en échange d’un statut de fédération pour l’Inde, Gandhi décide de quitter le parti. Il n'est pas en désaccord avec cette action du parti mais il pensait que s’il démissionnait, sa popularité cesserait d'étouffer les membres du parti, qui comprenait alors aussi bien des communistes, des socialistes, des syndicalistes, des étudiants, que des conservateurs religieux ou des libéraux.

Gandhi ne veut pas non plus devenir une cible pour la propagande britannique en menant un parti qui avait temporairement accepté un accord politique avec le colonisateur.
Gandhi retourne à la tête du parti en 1936 avec la présidence de Nehru. Bien qu’il veuille une concentration totale sur la réalisation de l'indépendance plutôt que de spéculer sur le futur de l'Inde, il n’empêche pas le congrès d'adopter le socialisme comme son but.
Gandhi a une confrontation avec Subhas Bose, qui est élu président en 1938. Les problèmes que Bose posait à Gandhi étaient son manque d'implication dans la démocratie et son manque de foi en la non violence. Bose gagne un deuxième mandat en dépit de l'opposition de Gandhi mais quitte le Congrès quand les dirigeants démissionnent en masse pour protester contre son abandon des réformes introduites par Gandhi


La Seconde Guerre mondiale et la résolution Quit India

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Gandhi favorise l'offre d'un "appui moral non violent" à l'effort de guerre britannique, mais les autres dirigeants du Congrès sont offensés par l'implication unilatérale de l'Inde dans la guerre, sans la consultation des représentants du peuple. Tous les membres du congrès démissionnent en masse.

Après de longues délibérations, Gandhi déclare que l'Inde ne peut pas participer à une guerre ayant pour but la liberté démocratique, alors que cette liberté est refusée à l'Inde elle-même.
Comme la guerre progresse, Gandhi augmente ses demandes pour l'indépendance, écrivant une résolution appelant les Britanniques à quitter l'Inde : Quit India. C’est pour Gandhi et le parti du Congrès la révolte la plus radicale destinée à rejeter les Britanniques hors des terres indiennes.[26]

Gandhi est critiqué par certains membres du Congrès et d'autres groupes politiques aussi bien pour ou contre les Britanniques. Certains pensent que s'opposer au Royaume Uni au moment de cette guerre totale est immoral, d'autres trouvent que Gandhi ne va pas assez loin. Quit India devient le mouvement le plus fort dans l'histoire de la lutte pour l'indépendance, avec des arrestations et des violences à une échelle encore jamais vue.
Des milliers d'indépendantistes sont tués ou blessés par la police, des centaines de milliers d'autres sont arrêtés. Gandhi et ses partisans disent clairement qu'ils ne participeront pas à l'effort de guerre à moins que l'Inde ne devienne immédiatement indépendante. Gandhi précise même que le mouvement ne s’arrêtera pas même si des actes de violence individuels sont commis, disant que "l'anarchie ordonnée" autour de lui était "pire que la vraie anarchie". Il appelle tous les Indiens et membres du Congrès à maintenir la discipline de l'ahimsa, et Karo Ya Maro (faire ou mourir) pour la cause de la liberté ultime. Gandhi et tout le comité dirigeant du Congrès sont arrêtés à Bombay par les Britanniques le 9 août 1942.

Gandhi est détenu deux ans dans le palais de l'Aga Khan à Pune. C’est là qu'il subit les deux coups les plus terribles de sa vie personnelle. D'abord son conseiller de 42 ans Mahadev Desai meurt d'un arrêt cardiaque six jours après sa détention. Puis sa femme Kasturba, qui avait toujours été solidaire et engagée auprès de lui, décède après 18 mois d'emprisonnement d'une crise cardiaque suite à une pneumonie.

Gandhi est relâché le 6 mai 1944 parce qu'il doit subir une opération à cause de sa santé déclinante. Les Britanniques ne veulent pas qu'il meure en prison et soulève ainsi l'Inde entière. Bien que la répression violente du mouvement par les forces britanniques ait amené un calme relatif en Inde à la fin de 1943, Quit India réussit tous ses objectifs. À la fin de la guerre, le Royaume Uni donne des indications claires annonçant que le pouvoir sera transféré aux mains des Indiens. Gandhi demande alors d'arrêter la lutte à la direction du Congrès et environ 100 000 prisonniers politiques sont relâchés.

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MessageSujet: Re: Gandhi   Gandhi EmptyLun 20 Aoû - 18:43:59

La libération et la partition de l'Inde (1945-1947)

Nommé le 24 mars 1947 vice-roi et Gouverneur général des Indes, Lord Mountbatten eût la lourde tâche de préparer l'indépendance. Gandhi conseille au Congrès de rejeter les propositions offertes par le British Cabinet Mission en 1946, car il se méfie du regroupement proposé pour les états à majorité musulmane qu'il considère comme un début de partition. Cependant c’est l'une des rares fois où le Congrès rejette son avis (mais pas son autorité), car Nehru et Patel savent que si le Congrès n'approuve pas le plan, le contrôle du gouvernement passerait aux mains de la Ligue musulmane.

Entre 1946 et 1947, plus de 5000 personnes sont tuées dans des violences intercommunautaires. Des millions de gens sont déplacés de force afin d’homogénéiser l’implantation des populations selon leurs croyances. Gandhi est viscéralement opposé aux plans qui sépareraient l'Inde en deux pays différents. Beaucoup de musulmans en Inde vivaient aux côtés d'Hindous ou de Sikhs et étaient en faveur d'une Inde unie. Mais Muhammad Ali Jinnah, le dirigeant de la Ligue musulmane, est très populaire dans les États du Penjab, Sindh, NWFP et Bengale Est.

La partition est approuvée par la direction du Congrès comme le seul moyen d'éviter une guerre civile à grande échelle entre musulmans et hindous. Ils savent que Gandhi rejettera catégoriquement cette partition, et il est impossible pour le Congrès d'avancer sans son accord car la popularité de Gandhi dans le parti et dans toute l'Inde est immense. Les collègues les plus proches de Gandhi ont accepté la partition comme meilleure solution et Sardar Patel entreprend de l'en convaincre. C'est un Gandhi dévasté qui donne son accord pour éviter la guerre civile.
Le jour de l'indépendance, le 15 août 1947, Gandhi ne participe pas aux festivités avec le reste de l'Inde mais reste seul à Calcutta, portant le deuil de la partition et travaillant à l'arrêt des violences. Après l'indépendance, Gandhi se concentre sur l'unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés, travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l'Inde et le Bengale.
Malgré la guerre indo-pakistanaise de 1947, il est troublé quand le gouvernement décide de refuser aux pakistanais les 550 millions de roupies prévus dans les négociations de la partition. Des dirigeants comme Sardar Patel craignent que le Pakistan n'utilise l'argent pour financer la guerre contre l'Inde.
Gandhi est aussi choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand les dirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l’inaptitude à s'entendre entre eux.
Il lance son dernier jeûne à Delhi le 13 janvier 1948 à l'âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cesse définitivement, que le Pakistan et l'Inde garantissent l'égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants de toutes les religions, et que le paiement de 550 millions de roupies soit fait au Pakistan. Gandhi craint que l'instabilité et l'insécurité au Pakistan n’augmente leur colère envers l'Inde, que la violence ne passe la frontière et qu'une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions.

« La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d'être le témoin impuissant de la destruction de l'Inde, de l'Hindouisme, du Sikhisme et de l'Islam»

Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse de céder, et le gouvernement doit faire volte face et payer la somme au Pakistan. Les dirigeants de chaque communauté, incluant le Rashtriya Swayamsevak Sangh et le Hindu Mahasabha lui assurent qu'ils renonceront à toute violence et demanderont la paix. Gandhi rompt alors son jeûne en buvant un jus d'orange.

Assassinat (1948)

Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou radical qui a des liens avec le groupe extrémiste Hindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi responsable de l'affaiblissement de l'Inde en payant sa dette au Pakistan.[32]

Jawaharlal Nehru s'adresse en ces termes à la nation à la radio :

« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l'obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l'appelions, le père de la nation, n'est plus. Peut être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l'avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c'est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »
Deux millions d’Indiens assistent à ses funérailles.
.Le mémorial de Gandhi (ou Samādhi) à Rāj Ghāt à New Delhi, porte l'épitaphe (Devanagari: हे ! राम ou, Hé Rām), qui peut être traduit par "Oh Dieu". Il est largement accepté que ce furent les derniers mots de Gandhi, bien que certains le contestent.
Godse et son complice Narayan Apte sont jugés et condamnés à mort, puis exécutés le 15 novembre 1949


La pensée de Gandhi

Vérité

Gandhi a dédié toute sa vie à la découverte de la vérité ou satya. Il essaya de l'atteindre en apprenant de ses propres erreurs et en pratiquant des expériences sur lui-même. C'est notamment le thème de son livre Autobiographie ou mes expériences de vérité.

Gandhi établissait que la plus importante bataille à remporter était vaincre ses propres démons, peurs et insécurités. Il résuma ses croyances quand il dit d'abord "Dieu est vérité". Il changea ensuite cette déclaration en "la vérité est Dieu". Ainsi satya (la vérité) dans la philosophie de Gandhi est "Dieu".

Satyagraha

Le satyagraha ("la force née de la verité et de l'amour ou non violence"[35]) est l'aboutissement de cette vérité contre des lois ou des systèmes injustes au travers d'une lutte non violente. Gandhi considère même le satyagraha supérieur à la désobéissance civile ou à la résistance non-violente car le terme implique de servir une cause juste et devenait de ce fait l'arme des forts et non plus l'arme des faibles.[36] Pour lui cette lutte ne doit engendrer aucune souffrance à l'adversaire, s'il y a souffrance c'est au défenseur de la vérité de la subir:

« La recherche de la vérité ne doit admettre qu'aucune violence ne soit infligée à un adversaire, mais qu'il doit sortir de l'erreur par la patience et la sympathie. Parce que ce qui apparait comme la vérité à l'un peut apparaître comme erreur à l'autre. Et patience signifie auto-souffrance. Donc la doctrine est revendication de la vérité, pas en infligeant des souffrances à son adversaire, mais à soi-même.


Non-violence

Le concept de non violence (ahimsa) et résistance non violente a une longue histoire dans la pensée religieuse indienne et a eu de nombreuses occurences dans des contextes hindouistes, bouddhistes, jaïnistes et judéo-chrétiens. Gandhi explique cette philosophie et ce mode de vie dans son autobiographie.

« Quelle différence cela fait-il aux morts, aux orphelins et aux sans-abris, que la destruction aveugle ait été amenée au nom du totalitarisme ou au nom sacré de la liberté et de la démocratie ? »

« Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. »

En appliquant ces principes, Gandhi n'hésita pas à les emmener aux extrêmes de sa logique. En 1940, quand l'invasion des îles britanniques par l'Allemagne nazie semblait imminente, Gandhi donna l'avis suivant au peuple anglais [39]

« J'aimerais que vous déposiez les armes que vous possédez comme étant inutiles pour vous sauver, vous ou l'humanité. Vous inviterez Herr Hitler et Signor Mussolini à prendre ce qu'ils veulent des pays que vous appelez vos possessions... Si ces gentlemen choisissent d'occuper vos foyers, vous les leur laisserez. S'ils ne vous laissent pas partir, vous vous laisserez massacrer, hommes, femmes et enfants, mais vous refuserez de leur prêter allégeance. »

Néanmoins, Gandhi se rendait compte que ce niveau de non violence requérait une foi et un courage incroyable que peu de monde possédait. Il conseillait donc qu'il n'était pas nécessaire que tous restent non-violents, surtout si la non violence était utilisée pour cacher la lâcheté:

« Je crois que s'il y a seulement le choix entre la violence et la lâcheté, je conseille la violence. [40] »

« Je répétais à chaque réunion l'avertissement qu'à moins qu'ils sentent qu'avec la non-violence ils avaient une force infiniment supérieure à celle qu'ils possédaient avant, ils ne devaient pas appliquer la non violence et reprendre les armes" »

Gandhi pensait que la violence était inefficace et ne pouvait qu'initier une chaîne continue de vengeance. Il disait de la loi du Talion:

« Œil pour œil rend le monde entier aveugle. »

Gandhi puisa une partie de son inspiration dans les écrits de Léon Tolstoï, qui, dans les années 1880 avait vécu une conversion profonde en une forme personnelle d'anarchisme chrétien, ce qui l'avait amené à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et non violent. Gandhi avait traduit La Lettre à un Hindou de Tolstoï, écrite en 1908 en réponse à la violence des nationalistes indiens, et tous deux correspondirent jusqu'à la mort de Tolstoï en 1910. Certains pensent que sans Tolstoï, Gandhi n'aurait peut-être jamais été aussi déterminé à mener une action aussi non violente qui fit sa gloire. Tolstoï lui-même s'était inspiré du prophète Baha'i, Baha'U'llah, qui avait prôné la non violence totale, en somme la non résistance. Gandhi sera également un grand admirateur de la foi Baha'ie. L'écrivain français Romain Rolland, connu pour son admiration pour la non violence, a aussi été un ami proche de Gandhi, ils se sont notamment rencontrés en Suisse en 1931. Le message de Baha'U'llah, de Tolstoï, de Gandhi, de Rolland sera repris par de nombreuses personnes comme Martin Luther King, Steve Biko, Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi, Ibrahim Rugova.


Végétarisme

L'idée du végétarisme est fortement ancrée dans les traditions hindoues et jaîns, et dans sa terre natale du Gujarat la plupart des hindous et sa famille étaient végétariens. Avant de partir étudier pour Londres, Gandhi avait promis à sa mère qu'il ne mangerait pas de viande. Il tint sa promesse et son végétarisme (lacto-végétarisme dans son cas) devint une partie intégrante de sa philosophie de non violence. Il écrivit le livre La base morale du végétarianisme et plusieurs articles sur le sujet, certains furent publiés par la "London Vegetarian Society" dont Gandhi fit partie, et où il se fit de nombreux amis, tel le président Dr. Josiah Oldfield. Ayant lu et admiré les œuvres de Henry Stephens Salt, le jeune Mohandas le rencontra et correspondit longtemps avec le militant végétarien.

Gandhi passa beaucoup de temps à promouvoir le végétarisme pendant et après son séjour à Londres. En plus de la dimension éthique du végétarisme il considérait la dimension économique, étant donné que la viande était (et est toujours) plus chère que les céréales, les légumes et les fruits, et aidait ainsi les Indiens qui avaient de faibles revenus. Il nota dans son autobiographie que le végétarisme était le début de son profond engagement envers le brahmacharya ; sans un contrôle total sur ses besoins alimentaires il n'aurait pas pu réussir le brahmacharya.

Brahmacharya


Le brahmacharya (pureté spirituelle et pratique) est largement associé avec le célibat et l'ascétisme. Gandhi voyait le brahmacharya comme un moyen de se rapprocher de Dieu et comme la pierre de fondation de sa réalisation personnelle.
Dans son autobiographie, il raconte sa lutte contre ses besoins sexuels et les accès de jalousie envers sa femme Kasturba. Il sentait comme une obligation personnelle de rester abstinent afin qu'il puisse apprendre à aimer plutôt qu'à rechercher le plaisir. Pour Gandhi, brahmacharya signifiait "contrôle des sens en pensée, en mots et en actions."

Simplicité

Gandhi croyait sincèrement qu'une personne impliquée dans le service social devait mener une vie simple qui l'amènerait au brahmacharya. Cette simplicité commença par le renoncement au style de vie occidental qu'il menait en Afrique du Sud. Il appela cela "se réduire soi-même à zéro"; "vivre simplement pour que tous puissent simplement vivre" tel était ses valeurs, son mode de vie, ce qui voulait dire abandonner toute dépense superflue, mener une vie simple et laver ses propres vêtements. En une occasion il renvoya les cadeaux offerts par les indigènes pour son aide à la communauté.

Gandhi passait un jour de chaque semaine en silence. Il croyait que s'abstenir de parler lui amenait la paix intérieure. Ceci venait des principes hindous du mauna (Sanskrit: मौन - silence) et shanti (paix). Ces jours-là il communiquait avec les autres en écrivant sur un papier.

Pendant 3 ans et demi, à l'âge de 37 ans, Gandhi refusa de lire les journaux, clamant que les nouvelles tumultueuses du monde lui causaient plus de confusion que son propre trouble intérieur.

Revenant en Inde après son séjour en Afrique du Sud, il abandonna le port de vêtements occidentaux, qu'il associait à la richesse et au succès. Il s'habilla pour être accepté par les plus pauvres en Inde, et il promut l'utilisation de vêtements tissés à la maison (khadi). Gandhi et ses partisans fabriquaient donc les vêtements qu'ils portaient et encourageaient les autres à faire de même afin d'atteindre économiquement l'économie britannique qui détenaient les filatures industrielles. Le rouet fut bientôt incorporé au drapeau du parti du congrès indien.

Gandhi porta le dhoti (équivalent masculin du sari) tout le reste de sa vie en signe de simplicité.


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MessageSujet: Re: Gandhi   Gandhi EmptyLun 20 Aoû - 18:49:40

Foi

Gandhi était né hindouiste et pratiqua l'hindouisme toute sa vie, qui inspira la plupart de ses principes. Comme hindouiste commun, il croyait à l'égalité de toutes les religions et refusait de se convertir à une autre foi.
C'était un théologien avide et il lut beaucoup sur toutes les grandes religions. Il dit sur sa religion:

« L'hindouisme tel que je le connais satisfait complètement mon âme, remplit mon être entier... Quand le doute m'assaille, quand le découragement me regarde en face, quand je ne vois plus aucune lueur d'espoir à l'horizon, je me tourne vers la Bhagavad Gita, et je trouve un vers pour me consoler; et je commence à sourire immédiatement au milieu d'un écrasant chagrin. Ma vie a été remplie de tragédies et si elles n'ont pas laissé d'effet indélébile sur moi, je le dois aux enseignements de la Bhagavad Gita. »

Gandhi écrivit un commentaire sur la Bhagavad Gita en Gujarati.
Gandhi croyait que le cœur de toutes les religions était la vérité et l'amour (compassion, non violence et éthique de réciprocité). Il critiquait l'hypocrisie, les mauvaises pratiques et les dogmes de toutes les religions et fut un réformateur social infatigable. Ses commentaires sur les différentes religions furent:

« Ainsi, si je ne pourrais pas accepter le christianisme comme parfait ou comme la plus grande des religions, je ne pourrais pas non plus considérer l'hindouisme comme tel. Les défauts de l'hindouisme me sont bien visibles. Si l'intouchabilité pouvait être une partie de l'hindouisme, ce serait une partie pourrie ou une excroissance. Je ne pourrais pas comprendre la "raison d'être" d'une multitude de sectes ou de castes. Quel serait le sens de dire que les Vedas sont des textes sacrés inspiré par Dieu ? S'ils ont été inspiré par Dieu, pourquoi pas la Bible ou le Coran également ? Mes amis chrétiens ont été aussi entreprenants pour me convertir que mes amis musulmans. Abdullah Sheth m'a continuellement incité à étudier l'Islam, et évidemment avait toujours quelque chose à dire concernant sa beauté. »

« Dès que nous perdons la base morale, nous cessons d'être religieux. Il n'y a pas de choses telle qu'une religion effaçant la moralité. L'homme donc, ne peut être menteur, cruel ou dépravé et clamer qu'il a Dieu de son côté »

« Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l'humanité entière. »

Plus tard dans sa vie, quand on lui demandait s'il était hindouiste, il répondit:

« Oui je le suis. Je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »

En dépit de leur profond respect mutuel, Gandhi et Rabindranath Tagore furent impliqués dans des débats prolongés à plusieurs reprises. Ces débats illustraient les différences philosophiques entre les deux plus célèbres Indiens de ce temps. Le 15 janvier 1934, un tremblement de terre toucha le Bihar et causa de nombreuses victimes et dégâts. Gandhi maintint que cela était dû au péché commis par les castes hindoues supérieures de ne pas laisser les intouchables accéder à leurs temples (Gandhi s'était consacré à améliorer les conditions de vie des intouchables, les appelant Harijans, le peuple de Krishna). Tagore s'opposa diamétralement au point de vue de Gandhi, soutenant qu'un tremblement de terre pouvait être seulement créé par des forces naturelles, pas des raisons morales, aussi répugnante que puisse être la pratique de l'intouchabilité.


Synthèse

Pour Gandhi, la foi, la vérité et la non violence étaient un tout indissociable et trahir un aspect de cet ensemble était trahir son idéal tout entier.

« C’est une erreur de croire qu’il n’y ait pas de rapport entre la fin et les moyens, et cette erreur a entraîné des hommes considérés comme croyants à commettre de terribles crimes. C’est comme si vous disiez qu’en plantant des mauvaises herbes on peut récolter des roses. »

Le parcourt qui menait à la vérité était long et remplit d'embûches, mais pour Gandhi, la justice devait toujours triompher:

« Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela. »

Et comme il le notait lui-même non sans humour, maintenir cet idéal était même pour ses amis "l’œuvre d’un fou".


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