Conduire sans assurance, ça peut coûter très cher

Entre 370 000 et 750 000 personnes roulent en France sans être assurés. Le Fonds de garantie des assurances obligatoires lance une campagne de prévention.

Ils ne représentent que 1 à 2 % du trafic sur les routes mais causent 10 % des accidents corporels.

Les conducteurs non assurés sont aussi responsables de 6 % de la mortalité routière, soit près de 200 morts par an.

Loin de reculer, le nombre d’automobilistes qui roulent sans assurance est un enjeu de sécurité routière préoccupant.

Après une légère baisse entre 2012 et 2013, le phénomène est reparti à la hausse depuis deux ans.

Alors que le nombre d’accidents corporels chutait de 24 %, le nombre de sinistres causés par des conducteurs non assurés a augmenté de 15 % en six ans.


Conséquences mal mesurées


Le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) qui lance une grande campagne de prévention estime qu’entre 370 000 et 750 000 personnes prennent le volant en France sans être assurés.

C’est dire l’ampleur du phénomène. La plupart de ces conducteurs savent qu’ils ne sont pas assurés, mais très souvent ils n’en mesurent pas les conséquences.

Dans certains cas, les auteurs d’accidents se retrouvent obligés de payer pendant toute leur vie pour indemniser leurs victimes. Quelques dettes sont colossales.

Elles peuvent atteindre plusieurs millions d’euros lorsque des blessés très jeunes se retrouvent lourdement handicapés.


Exclusion de garantie


Dans certains cas, des conducteurs découvrent à leur grande surprise qu’ils ne sont pas assurés lorsque leur compagnie d’assurance fait jouer une exclusion de garantie.

Il s’agit souvent de jeunes qui se déclarent conducteurs occasionnels alors qu’ils conduisent quotidiennement le véhicule assuré. Ils cherchent ainsi à éviter une surprime ou à bénéficier du bonus d’un conducteur plus expérimenté, souvent un de leurs parents, mais cette économie risque de leur coûter très cher.

D’autres assurés ont omis de déclarer leurs antécédents ou fait une fausse déclaration à leur assureur.

Ils s’exposent eux aussi à une nullité de leur contrat d’assurance qui peut avoir des conséquences catastrophiques.

Tout comme ceux dont le contrat a été résilié parce qu’ils n’ont pas payé leur prime d’assurance dans le délai de 30 jours après relance. Ils sont même de plus en plus nombreux.

En cas de contrôle, ils peuvent pourtant présenter un certificat d’assurance en bonne et due forme puisqu’il est valable un an, sans être réellement assuré.

« Non assurés délinquants »


Ces « non assurés du quotidien », comme les appelle le FGAO, sont beaucoup plus nombreux que les « non assurés délinquants », des conducteurs qui n’ont plus le permis ou ne l’ont jamais eu.

Ces automobilistes cumulent souvent les délits routiers et restent hermétiques aux messages de prévention.

Peu nombreux, ils sont toutefois responsables de la moitié environ des 5800 accidents corporels causés chaque année par des conducteurs non assurés.

Bientôt un fichier des véhicules non assurés ?


Depuis 2011, le Fonds réclame la création d’un fichier des véhicules assurés, comme celui qui existe dans un grand nombre de pays européens.

En Suisse et en Allemagne, il est impossible d’acheter, d’immatriculer ou de sortir une voiture de fourrière sans prouver qu’on est assuré.

La France a décidé à son tour de se doter de cet outil pour faire la chasse aux conducteurs non assurés.

Le principe adopté par le Comité interministériel de la sécurité routière en octobre dernier doit maintenant être inscrit dans la loi.

Les véhicules non assurés pourront alors être détectés et immobilisés, y compris après avoir été repérés par les lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation qui fleurissent un partout en France.



ledauphine