La simplification entre en vigueur progressivement, avant la dématérialisation prochaine des 300 millions de bulletins de paie diffusés chaque année.
On n’y croyait plus…
La fiche de paie simplifiée, annoncée depuis des années, arrive enfin.
Avec deux fois moins de lignes, et des libellés censés être plus compréhensibles.
Elle sera envoyée début avril aux plus de 100 000 salariés des dix entreprises pilotes, comme Saint-Gobain ou BNP Paribas (1).
Puis, à partir du 1er janvier 2017, aux salariés des entreprises de plus de 300 personnes, enfin 2018 à tous les salariés, précisent le décret et l’arrêté publiés hier au Journal officiel.
l'ancien bulletin de paie
le nouveau bulletin de paie
Moins de lignesLe nombre de lignes sur la fiche de paie "a été divisé par deux", se félicite le nouveau secrétaire d’État à la Simplification, Jean-Vincent Placé, qui la présentait hier avec sa collègue Clotilde Valter (Formation, et ex-titulaire du dossier).
"On passe d’environ 40 à 20 pour les cadres, et 35 à 15-20 pour les non-cadres", précise un conseiller
."Chez nous, deux pages n’en font plus qu’une"», résume Jean-Christophe Sciberras, DRH de Solvay, et auteur en juin dernier d’un rapport sur le sujet.
Bel effort. Ceci dit, nos voisins font mieux, en Allemagne (15 lignes) comme en Belgique (16 lignes).
Plus compréhensible"Le plus important, c’est de clarifier les libellés, car ils résument le système français de solidarité", souligne Clotilde Valter.
Les prélèvements sont rangés en grandes catégories (Assurance retraite, Assurance santé…), tandis que sont abandonnés certains détails – par exemple, la cotisation AGFF, qui finance la retraite complémentaire des salariés n’ayant pas le taux plein.
Pas moins cherChaque bulletin de paie coûte 13,10 euros à établir chez Solvay, et "ce coût ne devrait pas vraiment diminuer", reconnaît Jean-Christophe Sciberras. Heureusement, la transition entre les deux présentations "n’est pas très compliquée à gérer, juste un petit travail de reclassement", assure Jean-Michel Fuchs, responsable de la paie chez Arkema, qui figure parmi les dix entreprises pilotes.
Mais il faudra bien l’expliquer aux salariés, insiste Jean-Christophe Sciberras, qui en a longuement discuté avec les partenaires sociaux, opposés à une simplification trop radicale.
Plus de papier ?Prochaine révolution, la dématérialisation.
Elle est autorisée à partir de début 2017 par l’article 24 de l'avant-projet de loi de Myriam El Khomri.
"On peut espérer une économie de 300 à 400 millions d’euros", se réjouit déjà Jean-Christophe Sciberras.
(1) Arkema, AFPA, BNP Paribas, Daher, Inovyn, Safran, Saint-Gobain, Société générale, Sopra Steria, Solvay.
ledauphine