mimi administratrice
Nombre de messages : 44587 Age : 59 Date d'inscription : 26/07/2007
| Sujet: Anne,miraculée après sa sixième greffe de rein Lun 8 Juin - 12:36:22 | |
| Victime d'une maladie rare,une patiente de 46 ans a bénéficié d'une sixième greffe rénale,réalisée par des médecins de l'AP-HP : une première en France.
« J'ai repris du poids et je pète la forme ! »
De l'avis de ceux qui la côtoient,ses médecins y compris,Anne est un petit bout de femme d'une vitalité étonnante.
A 46 ans,cette habitante du Pas-de-Calais,debout à 5 h 30 chaque matin pour ouvrir la poissonnerie familiale est une miraculée.
« J'ai beaucoup souffert dans ma vie mais aussi eu beaucoup de chance »,sourit-elle.
La prouesse médico-chirurgicale dont elle a aussi bénéficié,qui l'autorise désormais à planifier quinze jours de vacances dans le Sud en juillet avec son mari et sa grande fille de 14 ans,remonte à quatre mois,mais ne sera rendue publique qu'aujourd'hui.
Le 31 janvier,dans la nuit,Anne entrait en salle d'opération à l'hôpital Necker.
Elle remettait son sort aux mains de l'équipe du professeur Arnaud Méjean,chef du service de chirurgie urologique à l'hôpital Pompidou (HEGP-APHP),pour une opération jamais encore tentée en France et trois fois seulement dans le monde : la sixième transplantation rénale réalisée sur un même patient.
Une greffe dont le chirurgien n'était pas sûr qu'elle pourrait être menée à bien.
« La patiente,de petit gabarit,ayant déjà été opérée cinq fois,faire de la place au greffon et accéder à des vaisseaux fragilisés par les cicatrices antérieures était dangereux et délicat »,confie Arnaud Méjean.
Victime d'une maladie rare
Cinq heures d'intervention ont été nécessaires,au lieu de deux.
Anne en connaissait les risques,mais n'envisageait pas de « lâcher l'affaire ».
Elle avait 5 ans lorsqu'on lui a diagnostiqué un syndrome hémolytique et urémique atypique (SHU atypique),qui avait déjà emporté ses deux sœurs,à 2 et 8 ans.
« Une maladie rare,qui touche environ 100 enfants par an »,explique le professeur Christophe Legendre,chef du service de transplantation rénale de Necker,où on suit Anne depuis l'enfance.
Le mal détruit les reins.
« Il a cette particularité de récidiver très vite,y compris sur un rein greffé »,résume le médecin.
Sauf si l'on traite le patient,comme Anne,avec un anticorps monoclonal (l'éculizumab),traitement innovant,à l'étude duquel les deux hôpitaux ont contribué.
Mis sur le marché il y a deux ans,il ouvre beaucoup d'espoir : « Neuf de nos patients sont toujours sans récidive »,souligne le docteur Legendre.
Anne ne rêve,elle,que d'une chose : voir grandir sa fille.
la parisienne | |
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