A chaque instant, nous disséminons notre ADN où nous sommes.
Des cheveux qui tombent, des postillons de salive, des cellules mortes de la peau etc.
Sans nous en rendre compte, nous laissons un traceur caractéristique. Mais si, pour nous, cela paraît anecdotique, pour la police scientifique c'est un matériau de luxe pour l'identification.
Des indices génétiques
Nous sommes tous différents, et notre ADN s'en ressent.
Impossible d'avoir les mêmes molécules d'ADN chez deux personnes.
Les molécules d'ADN sont très résistantes, les informations génétiques sont enfermées dans chaque noyau de chaque cellule.
l'ADN est donc abondant.
Pour identifier une victime ou un criminel par cette méthode, il faut absolument en avoir une quantité importante exploitable et non dégradée.
Les tests ADN consistent à retrouver le code génétique d'une personne, car il est unique.
Pour ce faire, à partir d'échantillons divers (cheveux, poils, sang, sperme etc.), on extrait l'ADN des cellules.
Ensuite, on compare les longueurs des différentes séquences ADN des échantillons à celles obtenues par prélèvements sanguins, préalablement effectués sur les membres de la famille de la personne recherchée.
Comparer la longueur des segments d'ADN est une méthode qui nécessite de grosses quantités d'ADN.
Mais une autre technique peut être appliquée lorsque les quantités sont insuffisantes, on parle alors d'amplification génique.
En gros, cela permet de multiplier les quantités contenues dans un échantillon.
La méthode présente un double avantage : d'une part, on n'a plus besoin de grosses quantités d'ADN, de l'autre, les résultats sont obtenus sous 24 à 48 heures contre huit jours pour la première technique.
Fiabilité totale
A première vue, on pourrait penser que ces méthodes sont infaillibles. Toutefois, les échantillons, lors des prélèvements, peuvent être pollués par l'ADN du préleveur, ou celui des enquêteurs qui sont passés avant. De cette manière, l'ADN est rendu inexploitable.
Les méthodes de prélèvements
Avant les prélèvements : Sur les lieux d'un crime, il ne faut absolument rien toucher avant que les experts des différents départements de la police scientifique n'arrivent.
Pourquoi ? Parce que sans le savoir, on pourrait totalement polluer le site avec notre propre ADN.
En n'y perdant qu'un seul cheveu on peut perturber les analyses et rendre invalides les résultats.
Les prélèvements : Les experts sont arrivés.
Pour ne pas polluer les lieux, ils endossent une combinaison intégrale en plastique et se munissent d'un calot, d'une paire de gants et de couvre-chaussures.
Fin prêts, ils vont commencer à prélever leurs échantillons.
Tous les moyens sont bons pour ne pas laisser passer un micro-indice.
Ils ont, d'ailleurs, à leur disposition en plus des pinces, grattoirs etc., des tamponnoirs.
Ce sont de petits objets très efficaces.
Il s'agit de pastilles d'aluminium recouvertes d'un adhésif double-face qui permet de récolter toutes les particules.
Aucune pollution n'est possible car ils sont à usage unique et dès que le prélèvement est fait, il se rangent dans des tubes hermétiques.
Les prélèvements conservatoires : Ils sont effectués, idéalement après le crime sur le terrain, pendant une autopsie ou directement sur les suspects.
Cela consiste à prendre quelques cheveux, curer les ongles, relever les empreintes digitales, conserver les vêtements et objets ensanglantés.
Le but et de constituer un catalogue avec toutes les références biologiques des individus.
Prélèvements pour micro-analyse : Il s'agit de récolter tous les indices qui vont être analysés rapidement pour identifier la victime et dater la mort.
On va alors se concentrer sur les récoltes d'insectes nécrophages, les études dentaires, l'analyse des plaies, les données anthropométriques etc. Pour cela, les départements de la police scientifique possèdent des véhicules d'intervention équipés de tout le matériel nécessaires (pinces, tamponnoirs, réfrigérateur etc.).