La carte était partie d'Angoulême à destination de Voulgézac. Une enquête doit être menée pour expliquer ce délai Claude Perrot et la carte postale,qui figure au recto l’ancienne Poste centrale d’Angoulême,place Francis-Louvel. La carte n'était pas perdue,juste en retard.
Près de 90 ans après son envoi,elle est arrivée à la bonne adresse : la Croix-Maigrin à Voulgézac.
Pas à sa destinataire,Célestine Perrot,décédée il y a une soixantaine d'années,mais à son neveu,Claude.
Le retraité et son épouse,Reine,habitent la maison familiale à la Croix-Maigrin,à proximité du cimetière communal.
Le 21 novembre dernier,Reine va relever le courrier,comme tous les jours.
« Quand j'ai aperçu cette carte,je n'ai pas compris sur le moment,je croyais que la factrice avait fait une erreur. »
Le lendemain,Claude Perrot interroge la préposée aux lettres.
« Une enquête devait être menée au centre de tri postal pour savoir pourquoi la carte a mis autant de temps pour faire une vingtaine de kilomètres et surtout comment elle est réapparue… »
AnachronismesToujours sans réponse,le septuagénaire né à Voulgézac et féru d'histoire locale a mené sa petite enquête.
Il a étudié de près la carte.
Côté recto,on distingue l'immeuble de l'ancienne Poste centrale d'Angoulême,place Francis-Louvel.
Et côté verso,le cachet de la Poste en date du… 20 novembre 2014.
Ce n'est pas l'unique anachronisme visible sur la missive.
« Le timbre a disparu mais une abréviation écrite au stylo bille prouve que la carte a été timbrée »,pointe Claude Perrot.
Toujours au stylo bille,ont aussi été ajoutés le code postal et le chef-lieu de canton,Blanzac.
« Le nom ne comporte qu'un seul ‘‘r'' mais dans la famille,on a longtemps écrit Perrot avec un ou deux ‘‘r''.
Pour le prénom,qui est indiqué par son initial,un C,j'en ai déduit qu'il ne pouvait s'agir que de ma tante Célestine. »
Balances à écrevissesLa lecture du texte,rédigé dans une très belle écriture,a fini de convaincre Claude Perrot que la carte avait bien pour destinataire sa grande-tante Célestine,mariée à un frère de son grand-père,Louis Perrot.
« Dans un coin de la carte,on lit un message pour sa fille Marguerite de la part d'Henriette.
Les deux gamines ont bien été amies,un jardin séparait leur maison. »
Plus tard,cette même Henriette a enseigné le catéchisme au petit Claude.
« Son père était fonctionnaire à la préfecture d'Angoulême et il possédait une maison de campagne à Voulgézac,où son épouse venait régulièrement avec sa fille avec pour distraction préférée la pêche aux écrevisses dans la Boëme. »
Dans sa missive,elle demande à Célestine de récupérer les balances à écrevisses laissées sur le toit des voisins de la famille Dalidet.
Ultime détail qui permet à Claude Perrot de dater la carte avant 1927.
« Les Dalidet ont emménagé dans une nouvelle maison sur la place du village en face de l'église,qui a été construite en 1927. »
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