« Il y a urgence à agir. En 2013, 121 femmes sont décédées des suites des coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Cela fait un meurtre tous les deux jours et demi », rappelle Claire Serre-Combe, porte-parole d’Osez le féminisme.
Pour combattre le fléau des violences conjugales, le gouvernement a annoncé vendredi la généralisation à l’ensemble du territoire du téléphone « grand danger ».
Expérimenté dans 13 départements depuis 2009, cet outil semble efficace.
À partir de septembre prochain, plus de 500 téléphones d’alerte vont être mis en place.
À ce jour, 157 appareils étaient en service et ont bénéficié à 304 personnes.
Attribution du téléphone
Chaque situation est évaluée par des associations d’aide aux femmes victimes de violence.
Le téléphone est ensuite accordé par le procureur de la République. « L’idée est d’empêcher l’irréparable.
On sait que la violence exercée sur une femme monte crescendo. Le téléphone casse la spirale et permet d’alerter les forces de l’ordre avant le drame.
Ce dispositif qui a été imaginé par les associations de terrain en collaboration avec la justice est une réponse très pragmatique au problème », explique Claire Serre-Combe.
Le fonctionnement
Le téléphone ressemble à un appareil ordinaire et ne peut pas être reconnu par l’agresseur.
En appuyant sur une touche, la femme en danger est mise en relation avec un opérateur qui alerte les forces de l’ordre après évaluation de la situation.
Déjà des résultats
« Ce dispositif a permis de sauver des vies, d’interpeller et de sanctionner les auteurs.
Il repose également sur un accompagnement global de la victime […] qui peut envisager de sortir du cycle de la violence et reprendre confiance en elle », indiquent dans un communiqué commun la garde des Sceaux Christiane Taubira, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem.
« Les femmes qui disposent de ce téléphone peuvent reprendre une vie quasi normale. Certaines, avant le téléphone ‘’grand danger’’, ne voulaient même plus se rendre à l’épicerie en face de chez elle », note Claire Serre-Combe.
66 millions contre la violence
Ce téléphone d’alerte « constitue une des mesures prioritaires du 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.
« Un plan dont le budget aujourd’hui de 66 millions d’euros a doublé », souligne Christiane Taubira.
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