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 Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure

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MessageSujet: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 9:07:03

Retour sur 15 heures historiques qui changèrent la configuration de la deuxième guerre mondiale.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Le-6-j10

Le 6 juin 1944,les soldats débarquent sur les plages normandes lors de l'opération Overlord

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944,156.115 hommes des forces alliées débarquèrent sur les plages de Normandie,durant l'opération Overlord,prenant les Allemands par surprise.

Le 5 juin

22H00 : à Londres,le général Dwight Eisenhower,commandant en chef des forces alliées,assiste, grave,à l'embarquement des parachutistes au visage noirci.

45 minutes auparavant,Radio Londres a alerté la Résistance française du lancement de l'opération en diffusant un extrait d'un poème de Verlaine: "Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone..."

Petite filmographie du D-Day

"Le Jour le plus long" : Un film de Darryl Zanuck qui présente à sa manière l'histoire du débarquement de Normandie dans sa globalité.

"Il faut sauver le soldat Ryan" : Un film (1998) de Steven Spielberg qui raconte l'histoire d'une escouade américaine à la recherche du soldat Ryan en pleine bataille de Normandie.

"Band of Brothers - Frères d'Armes" : Une mini-série de 10 épisodes (2001) inspiré du livre de Stephen Ambrose qui relate l'histoire d'une compagnie d'infanterie parachutiste américaine pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale.

"Storming Juno - A l'assaut de Juno" : Un film canadien qui raconte l'épopée des soldats qui ont débarqué sur Juno Beach et qui ont été parachuté au dessus de la Normandie le 6 juin 1944 dans le cadre de l'opération Overlord.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 15768610

La carte des plages du débarquement

Le 6 juin

00H05 : la lune est presque pleine quand plus de 5.000 tonnes de bombes sont lâchées par les avions alliés sur les batteries allemandes le long de la côte.

00H07 : les premiers paras anglais et américains touchent le sol français.

00h11 : les parachutistes allemands de la 13ème compagnie du Fallschirmjäger-Regiment 6 rendent-compte de la présence de parachutistes ennemis

00H15 : un millier de planeurs atterrissent pour décharger hommes et matériel.

Certains s'empalent sur les pieux que Rommel a fait dresser sur les plages ou s'enlisent dans les marais.

Les Alliés parviennent toutefois à prendre dans la petite commune de Bénouville le contrôle d'un pont stratégique,"Pegasus bridge",près du café Gondrée,souvent cité comme la première maison libérée de France.

De 00H50 à 2H30 : des milliers de parachutistes anglais et américains sont largués sur les côtes normandes.

A Sainte-Mère-Eglise,l'un d'eux passera la nuit suspendu au clocher de l'église.

En moins de six heures,quelque 23.000 hommes parviennent à tenir les voies de communication vers les plages du débarquement.

01H00 : le QG du maréchal Rommel à La Roche-Guyon est informé des mouvements de troupes alliées

01H15 : des unités allemandes sont mises en alerte,mais le maréchal Rommel rentré en Allemagne pour l'anniversaire de sa femme,dort.

Il ne sera prévenu que vers 10H00 du matin.

De 2 à 3 H : les Allemands détectent l'arrivée de la flotte alliée.

Cette nuit-là seules 28 installations radar fonctionnaient,la plupart ayant été détruites par les bombardements alliées au mois de mai.

02H30 : les paras anglais prennent Ranville,au nord de Caen,dans le même temps,Hitler se couche à Berchtesgaden sans avoir été mis au courant.

Les premiers des 8.000 navires de guerre prévus pour l'opération Neptune jettent l'ancre à 18 kilomètres d'Utah Beach.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 15768611

Dans un avion,des parachutistes prêts à sauter pour le débarquement,le 6 juin 1944

2H40 : le maréchal von Rundstedt,qui dirige les forces de l'ouest,signale par radio à la VIIe armée allemande qu'il ne croit pas en un débarquement de grande envergure.

3H05 : les attaques aériennes débutent sur les batteries côtières d'Omaha et Utah Beach.

3H15 : la majorité des planeurs anglais atterrissent.

4h05 : les premiers soldats de la force O (Omaha Beach) montent sur les barges du débarquement.

05H00 : Hitler dort et son entourage ne juge pas utile de le réveiller.

Attendant les alliés à Calais (nord),les Allemands ne croient pas à un débarquement massif en Normandie.

5h36 : les tirs alliés depuis les navires débutent à Utah Beach,Sword Beach et Omaha Beach.

05H58 : le jour se lève,la marée est basse: le plan prévoit que les Américains débarquent de quelque 5.000 navires sur les plages de la côte de Nacre rebaptisées "Utah" et "Omaha",les troupes anglaises et canadiennes vers l'est sur celles de "Gold","Juno" et "Sword".

6H35 : Radio Berlin est la première radio à annoncer le débarquement nouvelle reprise par les agences de presse.

06H45 : à Omaha Beach,dominée par des falaises,le débarquement tourne au cauchemar.

La mer est très agitée,glaciale,des chars,péniches et soldats lourdement harnachés coulent à pic.

D'autres périssent sous les tirs allemands.

Plus de 34.000 Américains sont débarqués: 2.500 seront tués ou blessés.

07H30 : 53.000 soldats britanniques débarquent à Gold et Sword (un millier de morts et blessés),les hommes du lieutenant-colonel Rudder s'emparent de la pointe du Hoc (Omaha).

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 710

Guerre 1939-1945 - Débarquement du 6 juin 1944

07H45 : à Utah,23.250 hommes débarquent (200 tués et blessés).

08H00 : à Juno,les Canadiens perdent 878 hommes sur 21.400.

9H15 : le général Bradley songe à suspendre les opérations sur Omaha Beach.

09H30 : Eisenhower peut annoncer,soulagé,"le débarquement des armées alliées sur la côte nord de la France".

Il avait aussi préparé un communiqué annonçant le repli des troupes en cas d'échec de l'opération.

Le 6 juin 1944 en chiffres : 156.115 hommes débarquent,dont 94.400 Anglais et Canadiens,59.000 Américains,132.715 soldats par bateau,23.400 aéroportés.

On comptabilise 10.500 pertes alliées (tués,blessés,disparus,prisonniers) et 10.000 pertes allemandes

10H00 : Hitler est réveillé par son entourage,"Enfin,on va pouvoir en découdre !"

10H46 : les premières bonnes nouvelles arrivent d'Omaha.

12H00 : à Londres,Winston Churchill annonce le débarquement au parlement.

15H00 : les ultimes défenseurs allemands quittent Omaha,dernier verrou à sauter.

18H00 : "La bataille suprême est engagée !",déclare à Londres le général Charles de Gaulle.

Minuit : en une journée,156.115 soldats alliés ont été débarqués,dont 10.500 sont tués,blessés ou disparus.

Des milliers de civils ont été victimes des bombardements.

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sud ouest

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 9:39:27

Ces vétérans racontent «leur» débarquement à Utah Beach

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 20140614

Jean Bénazet conduisait des tanks

Il n'est pas bien grand,Jean Bénazet,mais il se tient droit comme un I.

Car Jean est un soldat,un vrai,qui a tout fait,tout subi,tout vécu,qui s'est faufilé entre les bombes,les balles et les mines entre la France,l'Afrique,l'Angleterre ou le Proche-Orient !

«Je suis né à Suc et Sentenac en Ariège le 8 février 1919 !» déclare-t-il en préambule.

Et les ânes des vallées ariégeoises l'inspirent.

Il aime les chevaux,il va devenir cavalier.

Dès l'âge de 12 ans,il suit la préparation militaire à cheval,à 17 ans,et à 18 ans,il s'engage au 2e régiment de hussards à Tarbes.

Deux ans plus tard,c'est la guerre…

«J'ai été fait prisonnier dans la forêt de Vouzeron,dans le Cher.

On a été transférés au camp de Montargis.

Là, on nous a mis dans un train pour les mines de sel de Silésie (dans le sud de la Pologne).

Avec deux autres copains,on a décidé de s'évader.

J'ai sauté en premier,dans la nuit…»

Pendant plusieurs jours,de nuit,à pied ou en vélo,Jean va suivre les chemins de halage du rail,pour gagner la zone libre.

Une fuite bourrée d'anecdotes,d'ampoules aux pieds,de coups de feu dans la nuit,de vélo lancé sur un soldat allemand.

«J'ai retrouvé mon régiment à Tarbes.

Et je suis…parti en Syrie,dans le groupe Tcherkess,comme cavalier.

On assurait la police du désert !».

Là,il s'est retrouvé dans un de ces incroyables imbroglios de l'Histoire,puisque sur ce territoire,en 1941,les troupes vichystes se sont retrouvées opposées aux troupes alliées… et de la France Libre !

«On a fait se battre des Français contre des Français» s'étonne encore aujourd'hui Jean.

Il est rapatrié en France.

Il va repartir,et repartir loin !

On l'envoie au 12e régiment de chasseurs d'Afrique.

Là,Jean va laisser les chevaux pour les motos.

Et son régiment va devenir une des unités de la fameuse 2e division blindée du général Leclerc.

Cette fois,Jean est du côté de la France Libre !

Débute alors un incroyable périple, qui passe par Gibraltar,Alger,puis la Tunisie.

En l'écoutant,on pense au fameux «Taxi pour Tobrouk» et on plonge dans les sables du désert.

Là aussi,Jean aurait des milliers d'histoires à raconter.

Une partie de cache-cache avec un Messerschmitt qui mitraillait sa moto ou comment il a bien failli finir écrabouillé avec sa moto sous les chenilles d'un char allié.

Et c'est lui qui a fait prisonnier le général Hans-Jurgen von Arnim,commandant de l'Afrika Korps après Rommel : un exploit qui lui a valu la Croix de Guerre !

Jean débarque comme sergent-chef de char avec la 2e DB le 1er août 1944,sur «Utah Beach»,puis Sainte-Mère l'Église…

Il participe à la bataille de la forêt d'Ecouves,où s'étaient cachés les blindés de la 9e panzer division.

Puis,c'est la route vers Paris.

L'épopée de la 2e DB se poursuit.

«Après la bataille de Baccarat,j'ai été nommé adjudant !»

En 1994,pour le cinquantenaire,il se souvient que les Parisiens,qui pour la plupart n'avaient pas connu la guerre,le remerciaient de les avoir libérés…

Jean a évité les obus,les balles,et même si son véhicule a sauté sur une mine,il s'en est tiré avec quatre jours de coma.

Son heure n'était pas arrivée.

Vraiment pas.

Il a fêté il y a trois mois ses 95 ans !

Raymond Ciucci,de Montaigu de Quercy (tarn-et-garonne),24 ans le 6 juin 1944,ancien de la 2e DB

«On a presque pleuré en touchant le sol français»

Coup dur pour Raymond Ciucci,en cette fin de mois de mai 2014 : il était invité aux commémorations d'hier et d'aujourd'hui,et devait même recevoir,70 ans après son fabuleux périple,

les insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur.

Mais un méchant pépin cardiaque l'a expédié à l'hôpital et les médecins le gardent en chambre.

«Je me demande bien comment on va pouvoir me remettre cette légion d'honneur…» soupire-t-il,dans le joli petit hôpital de Penne-d'Agenais où il a été admis en convalescence…

Cette médaille,il la mérite largement,Raymond !

Et peut-être même qu'on pourrait en glisser une à son épouse Geneviève qui partage sa vie depuis 71 ans,et qui a tant pensé à lui pendant cette incroyable aventure.

Raymond est né à Bône,en Algérie française en 1920.

«On devait se marier avec Geneviève,le 9 novembre 1942 : mais ce jour-là,les Anglais ont débarqué !

Aussi,j'ai été mobilisé dans le 67e régiment d'artillerie de Constantine !»

Il ne pourra se marier qu'à la faveur d'une permission en février 1943.

Juste le temps de donner le top départ pour une jolie petite fille,aujourd'hui sexagénaire !

«Au moins,s'il ne revenait pas, 'aurais eu un souvenir !» confie Geneviève.

Raymond se retrouve à Rabat au Maroc.

Là, pendant plusieurs mois,il voit la 2e DB se constituer,se charpenter,s'entraîner : «Il y avait des gars qui arrivaient de France,ils étaient passés par l'Espagne.»

Mais il y a aussi des Marocains,des Tunisiens,des Polonais,des Anglais…

En décembre 1943,des dizaines de bateaux prennent la mer,direction l'Angleterre.

«Il faisait un temps épouvantable !

Tout le monde était malade,sauf moi.

Du coup,les officiers me demandaient de faire le quatrième au bridge !»

Par moments,l'armada,qui va contourner toutes les îles britanniques pour revenir vers l'Écosse est harcelée par les Stukas ou les sous-marins.

Raymond voit des bateaux couler,des navires en feu.

«En Angleterre,nous nous sommes retrouvés à Driffield.

Le soir,on allait parfois danser le swing,avec des femmes militaires en uniforme !»

Cela ne va pas durer.

Le 1er août 1944,avec la 2e DB,Raymond débarque à Utah Beach.

«On s'est jeté à terre pour embrasser le sable !

C'était une émotion énorme.

On a presque pleuré de toucher enfin le sol français libéré !»

La situation est toujours très confuse.

Il faut délivrer à nouveau des poches reprises par les Allemands.

«En forêt de Carrouges,c'est là que j'ai vu mon premier mort.

Un char,devant nous,qui flambait.

Les hommes en sortaient en flammes.

Sur le moment,on était en guerre,on n'y pensait pas !

Mais ces images-là,je les ai gardées toute ma vie en moi…»

Raymond participe à la Libération de Paris,puis de Strasbourg dans un déluge de feu…

«J'ai eu la chance d'avoir une permission pour rentrer chez moi en mars 1945.

Ma fille avait presque un an et je ne l'avais jamais vue !»


















la depeche

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 9:59:03

Soixante-dix ans après : les 12 mystères du Débarquement

L'opération Overlord recèle encore des zones d'ombre,des épisodes mal connus ou volontairement occultés.

Voici les derniers secrets du jour le plus long.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 810

Des soldats américains sur une plage de Normandie,le 6 juin 1944

On croit tout savoir de l'opération Overlord,l'une des batailles les plus célèbres de l'histoire.

Chacun se souvient de ces jeunes soldats jetés sur les plages de Normandie par une matinée grise et venteuse sous le feu meurtrier des bunkers allemands.

Chacun vénère leur héroïsme et leur sacrifice,longuement célébrés par le cinéma.

Pourtant,soixante-dix ans après,cette croisade de la liberté recèle encore des mystères,des zones d'ombre,des épisodes ignorés,mal connus ou volontairement occultés.

Contrairement à ce qu'on pense souvent et malgré l'énormité des moyens déployés 5.000 navires,10.000 avions,quelque 155.000 hommes,l'assaut du 6 juin 1944 fut à deux doigts d'échouer.

Dans les semaines qui suivirent le jour J, la bataille de Normandie fut l'une des plus dures de la guerre,et les Alliés rencontrèrent des difficultés qu'ils avaient largement sous-estimées.

C'est le hasard de la météorologie qui a le mieux servi les assaillants le 6 juin.

C'est l'initiative de quelques hommes qui a sauvé la situation au moment crucial.

C'est l'opération de désinformation la plus importante du siècle,menée par un groupe d'espions baroques,qui a permis la victoire finale.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 610

Les soldats américains débarquent en Normandie,le 6 juin 1944.

Nourrie par les commémorations officielles,la légende a transfiguré la réalité du combat pour en donner une image à la fois héroïque et édulcorée.

En fait,les défaillances furent fréquentes,la violence mise en œuvre effrayante,et les exactions commises envers les civils nombreuses,à commencer par des bombardements massifs à l'utilité contestée.

En s'appuyant sur le travail des meilleurs historiens,notamment Olivier Wieviorka et Antony Beevor ("D-Day et la bataille de Normandie",Calmann-Lévy),qui ont brisé les tabous et mis au jour les réalités cachées,"l'Obs" vous livre les derniers secrets du jour le plus long.

La bataille des glaces

L'opération Overlord a peut-être commencé trois années avant le 6 juin,dans les solitudes gelées du Spitzberg,de l'Islande et du Groenland.

Dans ces contrées de neige et de froid,des commandos britanniques et américains ont été débarqués discrètement pour une guerre dans la guerre : celle de la météo.

Il s'agissait de prendre d'assaut les stations d'observation établies par les Allemands à partir de 1940 dans l'Atlantique Nord,ce que ces soldats venus dans le froid réussirent sans coup férir.

L'enjeu semblait mineur.

Il était décisif.

Grâce à ce réseau de stations conquis par les armes,loin à l'ouest de l'Europe,les Alliés disposèrent en 1944 d'informations interdites aux météorologistes allemands.

C'est ainsi que James Martin Stagg,conseiller de l'état-major allié,put fournir à Dwight Eisenhower,commandant suprême du corps expéditionnaire,des prévisions exclusives qui lui donnèrent un avantage stratégique.

Le 4 juin,Stagg fut l'oiseau de mauvais augure.

Une tempête se préparait dans l'Atlantique,qui rendrait dangereuse la navigation des péniches de débarquement,disperserait les parachutistes et provoquerait le naufrage des chars amphibies prévus pour l'assaut.

La mort dans l'âme,Eisenhower dut reporter l'opération Overlord,alors même que plus de 150 000 soldats s'étaient mis en route pour le combat suprême.

Ce contretemps fut une bénédiction pour les Alliés.

Privés des précieuses stations,les Allemands ne virent pas que la tempête se calmerait pour trente-six heures à partir du 6 juin.

Pour eux,le mauvais temps continuerait,empêchant tout débarquement pour les quatre ou cinq jours à venir.

Commandant en chef des troupes de Normandie,Rommel décida de partir pour l'Allemagne,où il voulait fêter l'anniversaire de sa femme.

A Rennes,l'état-major convoqua les principaux officiers de la région pour un exercice de simulation.

Au jour J,le commandement allemand était absent.

Au même moment,Stagg,fort des bulletins envoyés des stations nordiques,pouvait annoncer à Eisenhower que le vent s'apaiserait pour un jour et demi le long des côtes normandes,avant de souffler de nouveau en tempête.

Cette pause dans la dépression venue de l'Atlantique rendait possible l'opération prévue.

Eisenhower écouta Stagg,le regarda droit dans les yeux,garda le silence trente secondes,puis,devant son état-major interdit,laissa tomber son verdict : "Let's go."

Le héros inconnu

Il fut un des hommes clés de l'opération.

Pourtant, parce qu'il était homosexuel,il fallut attendre plus de soixante ans pour qu'on lui rende justice.

Alan Turing était sans doute le mathématicien le plus doué de sa génération.

Chercheur à Cambridge,c'était un jeune homme excentrique qui était saisi par des obsessions infantiles.

Il avait par exemple vu quarante fois "Blanche-Neige et les sept nains",dont il connaissait chaque plan et chaque réplique par coeur.

En dépit de ses névroses,il s'était rendu célèbre dans les cercles académiques en imaginant le principe d'une machine universelle,qu'on appellerait bien plus tard un ordinateur.

Quand la guerre commença,Turing fut engagé dans une équipe bizarre,composée de mathématiciens,de germanisants,de linguistes,de spécialistes des codes et d'amateurs de mots croisés.

Réunie dans des huttes en tôle élevées dans le parc du manoir de Bletchley non loin de Londres,elle avait pour but de décrypter les communications secrètes de la Wehrmacht.

Ces messages radio étaient cryptés par un appareil compliqué appelé Enigma,une sorte de machine à écrire à laquelle on avait ajouté trois rouleaux de métal qui tournaient dès qu'on tapait une lettre.

Ces trois rotors garantissaient le secret : grâce à la rotation automatique,les lettres n'étaient jamais codées de la même manière,ce qui rendait les messages indéchiffrables par les crypto-analystes.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 73920410

La machine allemande Enigma cryptait les messages radio.

Son code a été découvert par Alan Turing.


La machine recelait une faille,et c'est là qu'Alan Turing entra en jeu.

Les services secrets britanniques avaient réussi à se procurer un exemplaire d'Enigma,ainsi que plusieurs manuels de codage saisis dans des bateaux ou sur des sous-marins coulés par la Navy.

Les crypto-analystes détectèrent quelques régularités dans le codage des messages et comprirent qu'en mettant en oeuvre le principe de Turing,et donc en construisant grâce à lui l'un des premiers ordinateurs de l'histoire,capable de tester des milliers de combinaisons en quelques minutes,on pouvait déchiffrer en temps réel des messages qu'on aurait normalement mis des semaines à comprendre.

Dès 1940,les équipes de Bletchley Park furent en mesure de transmettre chaque jour à Churchill le texte en clair des communications allemandes les plus confidentielles.

Turing et ses crypto-analystes apportèrent une aide décisive à la victoire dans plusieurs batailles,notamment celle d'ElAlamein et celle de l'Atlantique.

Ils firent arrêter tous les espions envoyés en Grande-Bretagne par les nazis.

Pendant la préparation d'Overlord,ils surveillèrent jour après jour les efForts de défense déployés par la Wehrmacht.

Grâce à eux,enfin,les Britanniques purent vérifIer la bonne marche de l'opération Fortitude,destinée à tromper Hitler sur le lieu et la date du Débarquement.

Turing avait donné à Churchill l'un de ses atouts maîtres.

Son aventure se termina en tragédie.

Turing était homosexuel dans une Grande-Bretagne où les relations intimes entre personnes du même sexe étaient réprimées par la loi.

La paix revenue,sa maison fut un jour cambriolée,et la police vint enquêter chez lui.

Elle constata qu'il avait des relations avec un homme.

Il fut arrêté,jugé et condamné à subir un traitement médical à base d'œstrogènes.

Cette médication forcée aggrava ses névroses.

Martyrisé par le pays qu'il avait contribué à sauver,il devint dépressif.

Un jour,il prit une pomme et,comme l'avait fait la sorcière de Blanche-Neige,l'enduisit de poison.

Puis il la croqua.

Sa mort passa inaperçue.

Il fallut attendre soixante ans pour que la reine consente à le gracier à titre posthume et que le gouvernement britannique,par la voix du Premier ministre Gordon Brown reconnaisse sa dette envers lui.

Aujourd'hui,le prix le plus prestigieux en science de l'informatique s'appelle le prix Turing.

Le mystère du "Daily Telegraph"

Au mois de mai 1944,les services de sécurité britanniques furent pris de panique.

Ils venaient de constater que les mots croisés du quotidien conservateur "The Daily Telegraph" avaient donné depuis quelques jours,comme solution à des définitions,les mots de "Omaha","Overlord","Neptune" ou "Sword".

Autrement dit,les noms de code attribués aux plages normandes ou bien aux opérations destinées à établir une tête de pont en France,toutes choses évidemment ultrasecrètes.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 73921310

Le nom de code ultrasecret "Overlord" apparaît avant l'opération dans les mots croisés du Daily Telegraph".

L'auteur des mots croisés,un professeur respectable et connu du public,fut interrogé.

Il plaida la coïncidence.

Depuis la guerre,des amateurs de statistiques ont calculé que la probabilité de voir apparaître dans ces grilles les quatre ou cinq mots en question par le seul jeu du hasard était inférieure à une chance sur plusieurs millions.

Aujourd'hui encore le mystère reste entier.

On suppose que l'auteur des grilles s'était adressé à ses étudiants pour trouver des mots et des définitions nouvelles.

Ces étudiants fréquentaient des militaires stationnés en Grande-Bretagne : ils auraient entendu les noms de code au cours de conversations sans savoir ce qu'ils désignaient.

Mais c'est une hypothèse...

Les comanches attaquent à l'aube

Comment se parler par radio quand les Allemands sont à l'écoute ?

Pour assurer la sécurité des communications,il fallait surmonter un dilemme.

Si les opérateurs radio intégrés aux troupes d'assaut se parlaient en clair,pour orienter l'attaque ou guider l'aviation,par exemple,il suffisait à un Allemand parlant anglais de se mettre sur la même longueur d'onde.

Mais s'ils se parlaient en code,les communications s'en trouvaient fortement ralenties : il fallait à chaque fois crypter et décrypter les messages.

A ce problème classique dans les armées,les Américains ont trouvé une solution originale.

Sur Utah Beach,treize Indiens comanches enrôlés dans l'US Army et formés à la radio figurèrent parmi les premiers attaquants.

C'est l'un d'entre eux qui envoya le premier message,en langue comanche,à son correspondant en mer,qui le traduisit immédiatement pour le commandement : "Le Débarquement a réussi mais nous sommes au mauvais endroit."

Sécurité totale : l'armée américaine s'était assurée au préalable que personne en dehors des Etats-Unis ne comprenait la langue comanche.

Comme certains termes techniques n'existaient pas dans cette langue,il fallut recourir à des métaphores.

"Char d'assaut" fut traduit par "tortue de fer".

Pour le mot "Hitler",les Comanches avaient trouvé une locution expressive : "le Blanc fou".

Le débarquement va échouer !

Le 5 juin dans l'après-midi,Dwight Eisenhower écrit ces lignes : "Les forces que nous avons débarquées en Normandie n'ont pas réussi à établir une tête de pont suffisante.

J'ai donné l'ordre de les retirer.

Si des erreurs ou des fautes ont été commises,j'en porte seul la responsabilité.

" Le commandant en chef du corps expéditionnaire allié n'eut pas à publier cette lettre,écrite en prévision d'un éventuel échec.

Mais il avait bien mesuré les risques que comportait l'opération Overlord.

Un film comme "le Jour le plus long" donne l'image d'un assaut irrésistible,appuyé sur une machine de guerre américaine invincible.

En fait,tout fut infiniment plus dur.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 212

Des soldats dans une barge des garde-côte américains,à l'approche des plages de Normandie,le 6 juin 1944.

Le mur de l'Atlantique opposait des obstacles redoutables à l'invasion.

Il fallait débarquer en une journée quelque 150 000 hommes et leur matériel,sous le feu des mortiers,des canons et des mitrailleuses.

Pour y parvenir,il fallait réduire au silence,par des bombardements puis par un assaut de vive force,les batteries et les défenseurs des plages.

Il fallait en même temps,par un lâchage massif de parachutistes,sécuriser les abords d'une zone immense,située entre l'Orne et le Cotentin,pour prévenir l'inévitable contre-offensive des blindés allemands.

Sur quatre des cinq plages choisies,Utah,Gold,Juno et Sword,l'attaque fut une réussite.

Mais sur la cinquième,Omaha, dans le secteur américain,les Alliés frôlèrent la catastrophe.

Ce fut le résultat d'une succession d'erreurs.

L'aviation manqua son but,et les bombes lancées contre les bunkers allemands tombèrent dans la campagne.

Le bombardement naval rata sa cible,et les obus de marine se perdirent à l'intérieur des terres.

Les chars amphibies nécessaires à la destruction des défenses allemandes furent mis à l'eau trop tôt,dans une mer encore secouée par la tempête de la veille.

La plupart coulèrent sur le trajet.

Si bien que les premières vagues d'assaut,débarquées vers 6h30 du matin,durent affronter avec des armes légères des lignes de défense pratiquement intactes.

Le résultat fut un massacre effrayant,bien reconstitué par Steven Spielberg dans "Il faut sauver le soldat Ryan".

Les rares survivants se retrouvèrent cloués au sol pendant des heures,terrorisés et paralysés,au milieu des cadavres et des hurlements des blessés,à court de munitions et privés de commandement,à quelques mètres d'une eau rouge de sang.

A midi,le général Bradley qui commandait le secteur américain,faillit donner l'ordre de rembarquement.

Les survivants d'Omaha durent leur salut à quelques individus d'exception,comme le général Norman Cota,qui les rassembla sous le feu et les convainquit par l'exemple d'avancer vers l'ennemi.

A force d'héroïsme individuel,la plage fut conquise dans l'après-midi.

Mais ce fut au prix de 1 500 morts et 2 000 blessés chez les assaillants.

Sans Cota et les autres,les Allemands auraient pu revenir en force sur le rivage et couper en deux le corps expéditionnaire,compromettant toute l'opération...

Stalingrad dans le bocage

La bataille de Normandie,qui suivit l'assaut des plages,fut bien plus cruelle que prévu.

Les Alliés échouèrent à prendre Caen et son aéroport le premier jour.

Il fallut attendre un mois pour s'emparer de la ville après deux opérations sanglantes et ratées pour l'essentiel,Goodwood et Epsom.

Plus à l'ouest,la difficulté de la guerre dans le bocage avait été sous-estimée.

Les Allemands possédaient des armes plus perfectionnées que celles des Alliés notamment les canons de 88 millimètres et les chars Tigre,plus puissants que les Sherman américains.

Ils se battaient avec acharnement,protégés par des haies innombrables et épaisses embusqués dans les clochers et les fermes face à une infanterie qui devait avancer à découvert.

On a calculé que la concentration des divisions blindées et les pertes en hommes furent comparables à celles qu'on rencontrait sur le front de l'Est.

C'est seulement au mois d'août,grâce à leur supériorité aérienne écrasante et à l'arrivée de renforts massifs que les divisions américaines du général Patton purent percer le front vers l'ouest et déborder les défenses allemandes.

La Wehrmacht contre Hitler

C'est l'un des aspects souvent méconnus de la bataille de Normandie : pendant qu'ils se battaient contre les Alliés,de nombreux officiers allemands complotaient aussi contre Hitler.

Hans Speidel,par exemple,chef d'état-major de Rommel,était l'un des principaux conjurés.

Ces généraux et colonels avaient des itinéraires variés.

Certains,plutôt rares,étaient opposants au nazisme depuis toujours d'autres,plus nombreux,n'avaient jamais été gênés par la nature du régime,jusqu'au moment où la Wehrmacht subit de graves revers en Russie.

Après Stalingrad,une partie du commandement estima que Hitler menait l'Allemagne à la catastrophe et qu'il fallait s'en débarrasser.

Effrayés à l'idée de voir l'Armée rouge occuper leur pays,ils voulaient renverser le régime et conclure une paix séparée avec les Alliés.

Ils comptaient se tourner ensuite contre les armées de Staline avec l'approbation sinon la participation des Anglo-Saxons.

La conspiration atteignit son paroxysme le 20 juillet 1944,quand le colonel Claus von Staufenberg,convié à une réunion d'état-major,réussit à poser une bombe dissimulée dans une serviette de cuir à quelques mètres du Führer.

Comme on sait,l'explosion épargna Hitler et le complot fut ensuite réprimé avec une cruauté inouïe.

Plusieurs officiers généraux combattant en Normandie furent arrêtés ou contraints de se suicider.

Le complot,toutefois,n'eut guère d'influence sur la bataille : les conjurés estimaient qu'il fallait de toute manière se battre le mieux possible pour inciter les Alliés à traiter.

La sale guerre

La violence des combats provoqua l'apparition d'atrocités dont les Alliés n'avaient pas l'idée en débarquant.

Des parachutistes pendus dans les arbres furent émasculés.

Plusieurs fois,les SS exécutèrent leurs prisonniers.

Ils fusillèrent nombre de résistants,tout en épargnant relativement la population civile pour éviter d'avoir à combattre une insurrection en plus des forces alliées.

Sur les plages,des prisonniers allemands furent exécutés,d'autres furent contraints de pénétrer en tête sur les champs de mines pour ouvrir la voie.

Les Allemands laissaient derrière eux toutes sortes de pièges destinés à tuer ou à mutiler leurs adversaires cadavres cachant des explosifs,mines antipersonnel qui explosaient à la hauteur de l'entrejambe,bombes dissimulées dans les maisons ou dans le matériel abandonné.

En représailles,les soldats alliés ne ménageaient pas leurs ennemis,usant de lance-fammes pour les débusquer ou bien disséminant des tireurs d'élite munis de fusils à lunette dans la campagne.

Les chasseurs-bombardiers étaient omniprésents et s'attaquaient systématiquement aux véhicules isolés.

Plusieurs généraux furent tués ou blessés par ces attaques aériennes ciblées.

Au total,la bataille de Normandie fit quelque 30 000 morts chez les Alliés et autant chez les Allemands.

La mort dans la tête

Beaucoup d'hommes ne purent pas supporter la dureté de la bataille.

Olivier Wieviorka a décrit le calvaire moral enduré par les combattants.

Les jours étaient longs,les combats sans fin,le sommeil rare.

Les abris étaient précaires,les rations froides,l'habillement insuffisant.

Les pluies de l'été 1944 furent les plus fortes du siècle.

La couverture aérienne fut intermittente,et les trous où l'on se terrait pour la nuit étaient souvent inondés.

L'abondance des haies et des chemins creux renforçait le sentiment de vulnérabilité.

Les embuscades étaient fréquentes et meurtrières.

Faute d'effectifs,les unités étaient rarement relevées,et beaucoup de soldats débarqués au début de juin combattirent sans trêve jusqu'au mois d'août.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 910

Des soldats américains aident leurs camarades épuisés pendant le débarquement à Utah Beach,le 6 juin 1944

Ces conditions terribles mirent à l'épreuve les nerfs des fantassins.

Les désertions et les mutilations volontaires furent nombreuses.

Plusieurs milliers de soldats furent victimes de troubles psychiatriques qui les empêchèrent de continuer la guerre.

Un tiers des blessés environ n'étaient pas touchés physiquement,mais atteints de psychonévrose ou d'épuisement au combat.

Le commandement allié dut admettre la réalité de ces maladies traumatiques et hospitaliser ceux qui craquaient.

Les mêmes phénomènes frappèrent évidemment les combattants allemands.

Mais la Wehrmacht ne reconnaissait pas ces troubles mentaux.

Ceux qui craquaient étaient fusillés.

La bataille du sexe

Universitaire américaine,Mary Louise Roberts vient de lever le voile sur un aspect jusqu'ici occulté de la bataille de Normandie : l'attitude d'une partie du corps expéditionnaire américain envers les femmes françaises.

Certes,dans leur immense majorité,les GI traitèrent avec respect les populations qu'ils étaient venus libérer.

Mais une minorité d'entre eux crurent trop aux préjugés en cours aux Etats-Unis sur la France et les Français.

Pour la presse, pour une partie du commandement,la France était le pays de la bonne vie et du sexe libre.

La prostitution était légale et,plus généralement,les femmes françaises avaient la réputation injustifiée de céder facilement aux avances des vainqueurs.

Nombre de liaisons entre soldats et jeunes Françaises ne prêtaient à aucune critique.

Mais les agressions sexuelles furent fréquentes et les plaintes des autorités civiles françaises nombreuses.

Dans les cas extrêmes,152 fois,il fallut répondre à des accusations de viol formulées par des Françaises à l'encontre de soldats américains.

Plusieurs dizaines de GI condamnés par la justice militaire furent pendus.

Ces affaires reflétaient aussi l'une des particularités du corps expéditionnaire : la ségrégation dont étaient victimes les Noirs dans l'armée américaine.

La grande majorité des condamnations pour viol frappèrent des soldats afro-américains,alors qu'ils représentaient à peine 10% des effectifs.

Pour le commandement,cette surreprésentation confortait un préjugé : les Noirs avaient une sexualité exubérante qui les conduisait au crime.

Mais Mary Louise Roberts montre aussi que les tribunaux militaires américains avaient une fâcheuse tendance à sévir surtout contre les soldats noirs et à traiter avec beaucoup plus de légèreté les mêmes faits quand ils étaient imputés à des soldats blancs.

L'analyse des procès révèle que souvent les condamnations des soldats noirs étaient prononcées sans preuves,sur la foi de témoignages contestables.

Ainsi,l'armée américaine,qui agissait au nom de valeurs universelles et qui a libéré l'Europe,gardait aussi certaines pratiques dont les Etats-Unis n'allaient se débarrasser que beaucoup plus tard...

Messieurs les Anglais...

Quand les Français se remémorent ces mots : "Ils ont débarqué !",ils pensent évidemment aux GI américains et non aux tommies britanniques.

Pendant que défile le générique du "Jour le plus long",produit par un Américain Darryl Zanuck,on voit en gros plan un casque abandonné sur une plage,qui symbolise la souffrance des soldats.

Le casque est américain.

Les trois meilleurs films consacrés au D-Day "Au-delà de la gloire" de Samuel Fuller,"Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg et "Frères d'armes" de Tom Hanks et Steven Spielberg,mettent en scène des unités américaines.

Pourtant ce sont les Britanniques qui auraient mérité la première place dans la légende.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 310

Les troupes britanniques et canadiennes débarquent à Juno Beach,le 6 juin 1944.

Sur les 155 000 hommes du jour J,la moitié sont britanniques,et d'autres sont canadiens.

Sur cinq plages,trois ne sont pas américaines,Gold,Juno et Sword.

Si le commandant en chef,Eisenhower,est américain,le chef des troupes à terre Bernard Montgomery,est anglais.

L'assaut des plages confiées aux Britanniques fut mieux préparé et mieux exécuté que celui des plages américaines.

Les opérations avaient été étudiées très à l'avance en Grande-Bretagne sous la direction de lord Mountbatten,membre de la famille royale et chef des opérations combinées.

Les ports artificiels qui ont permis d'acheminer des renforts,les "Mulberries",étaient une invention de Winston Churchill.

Un officier britannique,le général Hobart,avait mis au point des chars spécialisés qui permettaient d'ouvrir les champs de mines sans pertes ou de cisailler les haies du Bocage normand.

La Royal Navy et la Royal Air Force prirent une part décisive à l'assaut.

Enfin,l'opération Fortitude,qui a trompé les Allemands de manière magistrale,a été conçue et réalisée par l'Intelligence Service et l'état-major britannique.

C'est seulement par la suite que l'armée américaine prit l'ascendant sur les troupes britanniques,grâce à la force de l'industrie des Etats-Unis et parce que l'Empire britannique avait épuisé ses ressources en combattant seul contre Hitler pendant plus d'un an.

Et les Français ?

Par masochisme ou par ignorance,on daube fréquemment sur la minceur extrême des effectifs français engagés le 6 juin : les 177 membres du commando Kiefer certains parachutistes des équipes Jedburgh largués sur la Bretagne,les marins des deux navires présents au large des plages.

C'est tout.

La moquerie est injuste.

D'abord,les hommes de Kiefer,intégrés dans les troupes d'élite de lord Lovat férocement entraînés pendant deux ans par leur chef,ont atteint tous leurs objectifs notamment le casino d'Ouistreham,transformé en bunker par les Allemands et pris au matin du 6 juin.

Sur les 177 hommes de Kiefer,153 furent tués ou blessés pendant la bataille de Normandie.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 8810

Le commando Kieffer progresse dans Ouistreham,après les combats du 6 juin 1944.

Ensuite,il était convenu que les soldats français,recrutés surtout en Afrique du Nord combattraient en Italie,avec l'armée qui affrontait les Allemands dans la péninsule.

Nombreux,bien entraînés,bien commandés,mélangeant troupes coloniales et combattants musulmans,ces soldats jouèrent un rôle important dans la Libération.

Beaucoup se couvrirent de gloire à la bataille du Monte Cassino ou pendant le débarquement de Provence.

La Résistance française,enfin, aida au succès d'Overlord.

Sa force militaire était réduite.

En revanche,les actions de renseignement et de sabotage effectuées par l'"armée des ombres" furent précieuses.

Grâce aux résistants,les Alliés connaissaient en détail les fortifications du mur de l'Atlantique.

Au jour J,la coupure des communications et le sabotage des chemins de fer désorganisèrent la riposte allemande.

Enfin,l'insurrection,souvent prématurée,lancée dès le 6 juin dans toute la France gêna l'acheminement des renforts allemands vers les plages normandes.

Aux Glières,sur le plateau du Vercors,à Oradour ou à Tulle,maquisards et civils payèrent le prix du sang.























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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 11:05:07

Marie-Claire Chamming’s venait d’avoir 21 ans



"Ils viennent de partir et ce sont des Français", c'est par ces quelques mots que Charles de Gaulle révélait à son fils Philippe que le D-Day était arrivé.

C'était au-cours d'un dîner outre-Manche, dans la soirée du 5 juin 1944.

"Ils" : les 36 parachutistes français du SAS, venus de Nouvelle-Calédonie, de Tahiti, de Corse ou de Madagascar, tel un certain Georges Chamming's parti de la lointaine Tamatave en 1943 pour rejoindre Londres et les troupes françaises libres.

Le but de ces commandos était d'empêcher les troupes allemandes présentes en Bretagne de rejoindre le nouveau front ouvert en Normandie.
Ce furent les premières troupes alliées engagées sur le territoire français dans le cadre de l'opération Overlord.

Pour l'arrivée de ces premiers libérateurs, la résistance s'organise aussi. Louis Krebs, armateur à Concarneau, est un des chefs de cette résistance bretonne.

"Quand je reviens vers mon vélo, il est entouré par un groupe de miliciens." se souvient Marie-Claire

Et sa fille est nourrie de cette même fibre patriotique.

Après avoir participé pendant un an à un réseau de résistance parisien, elle est revenue en Bretagne afin de rejoindre le colonel Bourgoin et ses paras.

"J'ai sillonné la Bretagne dans tous les sens, pour porter des messages (...) Des centaines et des centaines de kilomètres. Il est arrivé bien souvent que je sois à deux doigts d'être prise, mais je devais avoir comme un sixième sens", se souvient-elle aujourd'hui.

"J'apprenais toujours tout par cœur mais un jour, un officier a insisté pour que j'emporte un message sur papier.
Je l'ai caché dans ma pompe à vélo. Je fais une halte dans un village et quand je reviens près de ma bicyclette, il y avait tout un groupe de miliciens.
Après avoir vérifié mes papiers, leur chef me fait remarquer que mon pneu est dégonflé et se propose de s'en occuper.
Impossible de le faire changer d'avis. J'ai tremblé tout au long de l'opération, mais il ne s'est rien passé et j'ai pu repartir livrer mon message."

"C'était la guerre, on ne savait pas de quoi le lendemain serait fait..."

Des anecdotes comme celle-ci, Marie-Claire peut en raconter des tas, elle en a d'ailleurs fait un livre : J'ai choisi la tempête (éd. France-Empire), dans lequel elle évoque les presque trois mois d'opérations menées par les parachutistes et la Résistance en Bretagne.

Et la Normandie ?

"On avait quelques informations grâce aux messages que nous recevions. Mais ce qui m'a le plus marquée, c'est que nous entendions le bruit des canons et des bombardements", se souvient-elle.


Marie-Claire apprend également à coder et décoder les messages-radio, en compagnie de Georges Chamming's.

Un soir, dans une tente improvisée avec des parachutes, Georges ose enfin se déclarer : "J'ai dit que j'allais réfléchir. C'était la guerre, on ne savait pas de quoi le lendemain serait fait... J'ai dit oui mais il fallait rejoindre Concarneau pour voir mes parents et les paras repartaient quelques jours plus tard. Nous sommes partis et c'est à ce moment-là que j'ai appris que mon père avait été tué, la veille de la libération de Concarneau".

Malgré la tristesse, malgré l'absence de papiers officiels, malgré les combats qui se poursuivent, c'est dans une robe taillée dans un parachute que Marie-Claire épouse Georges, en cette fin août 1944.

midi libre

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 11:10:12


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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 14:35:02

Comment Capa a pris des photos historiques et comment elles ont presque toutes disparu

Le 6 juin 1944,à Omaha Beach,Robert Capa prend plus de 100 clichés au péril de sa vie.

Une maladresse dans un laboratoire les détruira presque toutes.


Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 01610

Robert Capa

Récit.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 73940110

Le célèbre "visage dans les vagues",Huston Riley

À 6h30 du matin,quand les barges américaines acheminent les premiers soldats vers Omaha Beach au rythme des remous et des vomissements,un photojournaliste est présent.

Un seul.

Robert Capa.

En dehors du futur confondateur de l'agence Magnum,aucun photographe civil n'est assez fou pour débarquer avec les Boys non seulement au Jour J,mais aussi à l'Heure H,dans la salve d'assaut inaugurale.

De fait,le témoignage réalisé par Capa dans la grisaille du 6 juin 1944,entre les balles et les obus,est historique,unique,précieux.

Ce témoignage,en grande partie,personne ne l'a jamais vu.

Personne ne le verra jamais.

Sur les 106 photos prises par Robert Capa à Omaha Beach,97 n'ont jamais vu le jour purement et simplement détruites.

11 seulement nous sont parvenues dont celle,mythique,du "visage dans les vagues".

Récit d'un épisode parmi les plus rocambolesque de l'histoire de la photographie.

Une pluie de plomb accueille Capa en Normandie

"Si tes photos ne sont pas bonnes,c'est que tu n'es pas assez près."

Robert Capa doit s'appliquer son célèbre conseil à lui-même lorsqu'il choisit,à la veille du D-Day,de se joindre à la compagnie E du 116e régiment d'infanterie américaine.

Destination : Easy Red,l'un des secteurs d'Omaha,plage surplombée par les blockhaus allemands.

"Le correspondant de guerre a son sort et sa vie entre ses mains,il peut parier sur ce cheval-ci ou ce cheval-là,ou remettre sa mise dans sa poche à la dernière minute",déclare Capa dans ses mémoires.

"Je suis un joueur.

Je décidai de partir avec la compagnie E dans la première vague."

La flotte alliée mouille à Weymouth,dans le sud de l'Angleterre.

Dans la nuit du 5 au 6 juin,Capa et 300.000 Alliés traversent la Manche dans une opération logistique d'ampleur inédite.

Atteint par la tension ambiante,le reporter écrit une dernière lettre à ses proches (il ne la postera jamais),joue au poker avec des soldats,ignore enfin son petit déj' "pré-débarquement" composé de petits pains,d'œufs et de saucisses.

Au ventre,rien d'autre que la peur.

"Le soleil,ignorant que ce jour serait différent de tous les autres,s'est levé à l'heure habituelle",décrit Capa.

Les vedettes sont alors mises à l'eau,avec à bord les premières centaines de soldats voués à participer à la boucherie.

15 kilomètres plus loin,à l'approche du mur de l'Atlantique érigé par les Allemands,une pluie de plomb les accueille en Normandie.

Lorsque les barges de débarquement touchent le fond,les hommes sautent pour parcourir les 100 derniers mètres à pied.

Robert Capa commence à mitrailler non avec une arme,mais avec l'un de ses Contax.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 112

Ma belle France était repoussante et horrible.

Les hommes de mon bateau pataugeaient dans l'eau jusqu'à la table,leurs fusils prêts à tirer,les poteaux jaillissaient de la mer et la plage fumait en arrière-plan tout cela était parfait pour la photographie." (Robert Capa)


Entouré par les projectiles,et bientôt par les cadavres,Robert Capa trouve refuge derrière l'un des pieux d'acier de la défense nazie.

Ainsi adossé,il photographie les combattants américains alourdis par leur équipement,qui tentent péniblement,parfois vainement,de maintenir la tête au-dessus de la surface de l'eau.

Le soldat de première classe Huston "Hu" Riley est l'un d'eux.

Ironie du sort : l'homme occupe dans sa compagnie le poste d'instructeur pour la natation.

Seulement voilà,il vient de recevoir quatre balles à l'épaule.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 213

Deux gars m’ont aidé à sortir de l’eau,un sergent et un photographe avec un appareil autour du cou.

Ce devait être Robert Capa.

Il n’y en avait pas d’autre. Je me souviens très bien m'être dit : mais que diable ce dingue de photographe fait-il ici ?" (Huston Riley,via "Slate")


Le Private First Class,ensuite pris en charge par un infirmier est alors à mille lieues nautiques de soupçonner que son visage deviendra "The Face in the Surf" ("le visage dans les vagues"),l'icône du Débarquement,à l'aura d'autant plus légendaire qu'il faudra un demi-siècle pour déterminer son identité avec exactitude un autre soldat, Edward Regan,a affirmé être le héros immortalisé par Capa,avant de se faire contredire par des vérifications approfondies.

Pour l'heure,à Omaha Beach,Robert Capa continue d'employer toute son énergie à se maintenir en vie.

Abandonnant finalement son pieu d'acier,le photoreporter s'abrite derrière un tank amphibie.

L'opération Neptune lui rappelle un autre enfer,la guerre d'Espagne.

"Es una cosa uy seria.

Es una cosa muy seria" ("la situation est grave"),répète-t-il comme un mantra.

D'après son récit,Capa abandonne ensuite son imperméable Burberry,qui pèse une tonne.

Il rejoint la plage en se plaçant dans le sillage de deux militaires.

Tente brièvement de creuser un trou avec une pelle.

Tremble tellement qu'il n'arrive plus à changer de pellicule.

Fait marche arrière,s'engouffre dans un bateau dans lequel un obus fait exploser les gilets de sauvetage.

C'est à bord de cette barge,en fin de compte,que le photographe épuisé est ramené vers l'USS Chase.

Il fait partie des 10% qui sont ressortis indemnes de la première vague d'assaut sur Omaha la sanglante.

Les 90% restants sont blessés ou tués.

"Les légendes expliquaient que les photos étaient floues parce que les mains de Capa tremblaient trop"

De retour dans le sud de l'Angleterre,le photojournaliste expédie sa production au bureau londonien du magazine "Life" : 4 rouleaux de 36 poses qui contiennent le plus grand moment de sa carrière.

Faisant confiance à sa baraka,Robert Capa reprend le premier bateau militaire en partance pour la France,rejoint la tête de pont,où on le croyait mort,puis commence à couvrir la campagne de Normandie.

Parallèlement,à Londres,ses négatifs atterrissent entre les mains d'un laborantin nommé Dennis Banks.

Dans la précipitation,ou l'excitation,le jeune homme commet une erreur.

Il ferme la porte du séchoir à films.

Témoignage historique ou pas,la chaleur fait implacablement son effet sur les pellicules : elles fondent.

Le directeur photo de "Life",John G. Morris,parvient à sauver en catastrophe 11 négatifs d'un des quatre rouleaux (il n'en reste aujourd'hui plus que 8).

Les pertes s'élèvent à environ 90%.

Le même chiffre que les pertes de la première vague américaine à Omaha Beach !

Lorsqu'il est informé de la catastrophe,Capa se lamente :

Le peu qui reste imprimable n'est rien par rapport au matériel gâché."

L'accident de laboratoire n'empêche pas "Life magazine" de publier le 11 juin les images épargnées.

Épargnées... mais défigurées.

"Les légendes expliquaient que les photos étaient floues parce que les mains de Capa tremblaient trop",note placidement le photographe d'origine hongroise.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 73949810

Le rescapé du Débarquement n'a pas tout perdu.

Outre les négatifs sauvés de la destruction,qui deviendront avec la postérité les "Magnificent Eleven" ("les onze magnifiques"),Robert Capa se fait embaucher définitivement par "Life".

En compagnie du rédacteur Christian Wertenbaker,il suit la progression des Alliés en France,voit la Libération de Paris,"le plus beau jour du monde".

En 1947,Robert Capa prend la plume,il s'est toujours rêvé écrivain et raconte sur un ton détaché ses aventures de reporter de guerre.

Il choisit un titre symbolique : "Slightly Out of Focus","Juste un peu flou".























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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 18:08:17

Débarquement: l'hommage des nations aux Braves

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 113

La grande photo de famille devant le château de Benouville où les hôtes s'apprêtent à déjeuner.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 214

Le regard contemplatif,deux hommes savourent un moment de complicité dans l'intimité d'une colline battue par les vents.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 311

Dans le cimetière américain de Colleville-sur-Mer,Barack Obama se recueille,entouré de vétérans.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 410

Un Dutch B-25 Mitchell et un Spitfire volent au-dessus d'Arromanches-les-Bains.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 510

On ne rencontre pas Barack Obama tous les jours.

Pour cette vétérante,c'est avec un grand ravissement.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 611

La reine d'Angleterre se recueille devant la stèle commémorant le Débarquement du cimetière de Bayeux.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 711

Sur Gold Beach,à Asnelles,des hommes en uniforme britannique d'époque posent devant une mer de petits drapeaux du Royaume-Uni.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 811

La grande émotion que ressentent certains vétérans au moment de la commémoration est visible.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 911

Barack Obama applaudit François Hollande avant de prendre la parole à son tour.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1010

On ne voit plus Manuel Valls ni le prince Charles tant une chose,et une seule,retient l'attention: ce tendre vert pomme qu'arbore fièrement Elizabeth II.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1110

Fred Roberts et Owen Butcher,deux vétérans anglais, prennent place dans un bus à Basildon,Essex.

Rempli d'anciens de la bataille de Normandie,ce bus s'apprête à traverser la Manche pour participer à l'hommage.

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Barack Obama a rejoint Hollande pour un court discours conjoint louant le courage des soldats qui ont participé et donné leur vie dans cette bataille.

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L'une des personnalités les plus attendues de la cérémonie arrive dans son hélicoptère Marine One: Barack Obama.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1410

Devant le Mémorial de Caen,le chef de l'Etat a rappelé le "sacrifice des civils" dans la bataille de Normandie.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1510

De nombreux soldats sont aussi présents à Arromanches.

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Certains adoptent une position plus confortable... mais pas de panique,ce sont des visiteurs déguisés en uniforme d'époque.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1710

C'est Manuel Valls qui accueille le prince Charles à son arrivée.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1810

David Cameron,Premier ministre britannique,le prince Charles et sa femme Camilla assistent au service donné dans la cathédrale de Bayeux.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 1910

Pendant ce temps-là,à l'Elysée,François Hollande rencontre Vladimir Poutine,avant d'aller à Arromanches.

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Auprès de l'archevêque de Paris,monseigneur André Vingt-Trois,et de l'évêque de Lisieux Manuel Valls accueille les invités au service donné dans la cathédrale de Bayeux.

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Des passants se promènent sur la plage d'Arromanches,entre les navires installés là pour l'occasion.

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Parmi les premiers invités de marque arrivés sur place,la duchesse britannique Camilla est accueillie par Manuel Valls.

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La garde d'honneur est,elle,mobilisée à l'aéroport Charles-de-Gaulle pour accueillir Vladimir Poutine.

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James Cameron,le Premier ministre britannique,salue la foule,accompagné de sa femme.





















BFMTV


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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 18:14:50


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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 18:16:35


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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 21:12:32

Un vétéran s’échappe de sa maison de retraite pour aller en Normandie

Un vétéran britannique,bravant l’interdiction de sa maison de retraite de se rendre aux commémorations du Débarquement,s’est échappé de l’établissement et a été retrouvé douze heures plus tard en Normandie.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Photo-10

Le pensionnaire de 89 ans,dont l’identité n’a pas été révélée,avait décidé d’ignorer les ordres des aides-soignantes pour se rendre,coûte que coûte,auprès de ses anciens camarades.

Il s’est échappé jeudi matin,avec ses médailles cachées sous son imperméable,pour rejoindre un bus de vétérans qui se rendait à Ouistreham en Normandie,a rapporté lke Daily Telegraph.

Le personnel de la maison de retraite de Hove,au sud-est de l’Angleterre,a donné l’alerte en début de soirée.

La police du Sussex a alors fouillé toute la zone,vérifié auprès des hôpitaux,des compagnies de bus et de taxis,sans rien trouver.

Le fugueur a finalement été localisé le soir même,sain et sauf,au milieu de ses camarades du Débarquement en Normandie.

«La maison de retraite a reçu un appel d’un autre vétéran assurant que le pensionnaire se portait bien et qu’il rentrerait en toute sécurité une fois les cérémonies terminées»,a rapporté un porte-parole de la police.





















le dauphiné

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyVen 6 Juin - 23:08:50


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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptySam 7 Juin - 13:37:25

Le vétéran fugueur est rentré dans sa maison de retraite

Le vétéran britannique qui s’était échappé de sa maison de retraite jeudi pour se rendre aux commémorations du Débarquement était de retour samedi et s’est dit prêt à repartir l’année prochaine s’il est «toujours là».

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Bernar10

Bernard Jordan,89 ans,avait rejoint un bus de vétérans qui se rendait à Ouistreham en Normandie

«La grande évasion» titrent les tabloïds britanniques qui rapportent que Bernard Jordan,89 ans,a fait preuve «d’une détermination aussi importante que lors du jour du Débarquement».

L’ancien maire de la ville de Hove,au sud-est de l’Angleterre,s’était échappé jeudi matin de sa maison de retraite.

Ses médailles cachées sous son imperméable,il avait rejoint un bus de vétérans qui se rendait à Ouistreham en Normandie.

«J’ai passé un très bon moment.

Je suis vraiment très content de l’avoir fait»,a déclaré l’ancien officier de la Royal Air Force,en arrivant à Portsmouth,au sud de l’Angleterre samedi matin.

Le personnel de la maison de retraite avait donné l’alerte jeudi en début de soirée.

La police du Sussex avait alors fouillé toute la zone,vérifié auprès des hôpitaux,des compagnies de bus et de taxis,sans rien trouver.

Le fugueur avait finalement été localisé le soir même,sain et sauf,au milieu de ses camarades du Débarquement en Normandie.

Après sept heures de traversée,il est rentré dans sa maison de retraite.

«Je sais que je vais maintenant devoir affronter les conséquences»,a-t-il ajouté.

«Il est très fatigué.

Il doit reprendre des forces et rester au repos»,a déclaré à l’AFP Debbie McDonald,la directrice de l’établissement.

Un responsable de la maison de retraite a souligné que «le personnel de l’établissement a essayé d’obtenir une invitation» pour le vétéran,qui lui a été refusée en raison d’une demande trop tardive.

Il avait été rapporté dans un premier temps que la maison de retraite lui avait interdit de se rendre en Normandie.





















le dauphiné

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptySam 7 Juin - 23:06:39

Agen. La mémoire de son père

James Hubbard est Anglais et Agenais d'adoption depuis 30 ans.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure 20140617

Chacune des médailles reçues par le père de James représente une des étapes de sa campagne.

Entre 1944 et 1945,il a contribué à la libération de la France,de la Belgique et des Pays-Bas.


Ce n'est pas le premier de sa famille à venir en France : le 6 juin 1944,son père débarquait sur les plages de Normandie…

à en croire James,il serait le portrait craché de son père.

Il suffirait presque d'imaginer ce sujet de sa majesté avec 23 ans en moins pour avoir devant soi Eustache Harvey Hubbard,jeune soldat britannique volontaire,prêt à débarquer sur les plages normandes.

«C'est le premier membre de la famille qui a débarqué sur le continent européen,et de façon fulgurante !»

Sergeant Major Hubbard

Avec les forces alliées,Eustache prend position sur Sword Beach.

Comme le résume son fils : «On ne va pas dire que c'était une partie de plaisir mais ils ont eu un avancement plus rapide que les Américains sur Omaha.»

Même s'il est intégré au régiment de transmission, le jeune «Sergeant Major» Hubbard «mon père aurait pu être officier mais a préféré rester avec ses hommes» la campagne n'a rien d'une sinécure.

Sa troupe est chargée d'installer les lignes nécessaires à la communication avec les hommes en première ligne.

Parfois,il faut s'approprier les installations de l'ennemi,jamais loin.

«Une fois,alors qu'ils étaient en train de travailler en haut d'un poteau,mon père et ses hommes ont vu passer des soldats à 50 m ce n'était pas les bons.»

Traumatisme

L'anecdote est une des seules qu'Eustache a racontées à James.

Il n'est jamais allé jusqu'à Berlin,mais ses missions à Caen,en Belgique et surtout au Pays-Bas ont laissé des séquelles : «Il y a 30 ans,mon père avait encore des blessures psychologiques.
Quand on vivait aux Pays-Bas et que l'on passait devant Knokke,il disait : voilà c'est Knokke.

Et quand on lui demandait ce qu'il s'y était passé,un silence s'installait.»

James n'a appris que plus tard que la ville avait été le théâtre d'une boucherie.

Devoir de mémoire

Mobilisé en Jamaïque,peu avant la fin de la guerre,Eustache ne reviendra au pays qu'à la fin de l'année 1945 pour commencer une nouvelle vie,reprendre ses études et fonder une famille.

Son travail de chercheur à la British Petroleum,le fait revenir brièvement en France,avant de faire le tour du monde.

Lorsqu'il décède en 1983,le traumatisme de la guerre n'est toujours pas résorbé,mais même s'ils n'en ont pas beaucoup parlé ensemble,sa lutte contre le nazisme et pour la liberté a profondément marqué James,devenu un fervent défenseur de l'Europe : «Je suis anglais,j'ai vécu aux Pays-Bas,je me suis marié avec une Française et je travaille pour une société belge»,rigole-t-il,«On ne peut pas faire plus Européen.

Pour l'instant,il ne s'est pas encore rendu sur les traces de son père,en Normandie.

Un jour,il fera le pèlerinage.

En attendant,quand il voit les cérémonies de commémoration,il ne peut pas s'empêcher de penser : «Si mon père avait vécu plus longtemps,je pense que les blessures seraient guéries aujourd'hui.

Il serait même allé sur les plages cette année.

Et forcément,j'aurais été à ses côtés pour le soutenir.»





















la depeche

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyDim 8 Juin - 15:59:36

Pézenas : Odette Quentin n'a rien oublié de la nuit du 6 juin 1944

A 94 ans,la Piscénoise Odette Quentin livre,avec émotion,ses souvenirs.

70 ans après,elle n'a rien oublié de la nuit du 6 juin 1944.


Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Odette10

Odette n’a rien perdu de ses nombreux souvenirs...

À droite,au volant du camion,son mari Albert faisait partie de la Résistance.


Odette Quentin n'oublie pas.

Vendredi,pour cette journée commémorative du débarquement,ses yeux sont restés rivés sur le petit écran et tous ses membres se sont mis à trembler.

À 94 ans (elle est née le 3 juin),Odette se souvient…

"J'étais là-bas ce jour-là ",dit-elle,la voix pleine d'émotion.

Cette sympathique mamie,connue de tous les Piscénois pour avoir été leur institutrice de 1958 à 1980,raconte son histoire.

En 1939,elle quitte son Ariège natale pour un premier poste d'enseignante dans le Cotentin,à Créance-le-Buisson,pour faire face au déficit des instituteurs mobilisés.

S'en est suivie une période difficile,sous l'occupation allemande,à partir de 1942.

Sa seule bouffée d'oxygène : son mariage avec Albert,un homme du cru,et leur installation dans une petite maison,tout près de l'hôtel de ses beaux-parents,à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

"Autour de moi des corps,de la chair,des lambeaux d'habits,du sang..."

Résistance

Odette et Albert Ballottée d’un poste à l’autre dans diverses écoles du département Odette a assuré les cours aux enfants dans des conditions inimaginables.

Quelque fois,elle n’avait même pas de quoi faire travailler ses élèves,car il n’y avait plus ni cahier,ni livre,ni crayon.

Et le plus souvent,les cours se faisaient au fond des tranchées.

Ses premiers faits d’armes se sont déroulés à Chef-du-Pont.

Car Odette était enseignante mais aussi secrétaire de mairie.

C’est par cette fonction qu’au moment de la mise en place des cartes de ravitaillement elle a eu l’idée de déclarer le double de la population.

De ce fait,toutes les cartes supplémentaires ont servi à alimenter le maquis dont faisaient partie son mari et ses deux beaux-frères.

Dans la Résistance,Albert Quentin sera très actif jusqu’à la fin de la guerre.

Il sera démobilisé en 1945,mais avant cela il s’enrôlera en novembre 1944 avec le 3e groupe auto-transport à Paris,dans le ravitaillement de la population.

Revenant sur cette nuit,Odette explique : "Les jours précédant le débarquement les bombardements se sont intensifiés.

Ce soir-là,mes beaux-parents étaient partis à Paris chercher mes beaux-frères et mon mari.

Ma belle-sœur,restée seule chez elle avec sa petite bonne,m'a suppliée de venir la rejoindre.

J'ai pris ma petite fille qui avait quatre mois et je me suis rendue chez elle.

Durant toute la nuit,les avions descendaient en piquet sous la mitraille de la DCA et les bombes éclataient.

On y voyait comme en plein jour.

Blotties dans la cave,nous jetions un œil à l'extérieur de temps en temps et avons vu qu'un parachutiste avait atterri sur un arbre du jardin !

L'aube venue,je suis sortie.

Le parachutiste était mort.

Une colonne de 300 soldats allemands qui franchissaient le pont avait été bombardée.

La route était coupée et ma maison écroulée.

L'hôtel était éventré et un lavabo pendait au bout de ses tuyaux.

Autour de moi,des corps,de la chair,des lambeaux d'habits,du sang.

Les avions,comme de gros éperviers,tournaient toujours et sur les routes,les Allemands tiraient au jugé…"

Parmi quatre-vingts réfugiés

Après cette terrible nuit,les habitants ont décidé de fuir en campagne.

Le garagiste du village en tête de cortège,tous allèrent se réfugier au “Manoir des maires”, une ferme à proximité.

"J'avais mis mon bébé dans son petit lit en bois que je transportais sous le bras et nous avons suivi ma belle-sœur et sa petite bonne.

Sur la route,je me suis retrouvée avec la petite main d'un enfant de 6 ans dans la mienne…

Ses parents l'avaient perdu dans la débâcle.

Nous avons été accueillis,logés et nourris durant plus d'un mois.

Nous étions quatre-vingts réfugiés.

Enfin,mon mari,ses parents et ses frères sont venus nous rejoindre.

Durant cette période,nous essayions de récupérer les colis envoyés par parachutes.

Nous avions repéré trois couleurs : les blancs pour les parachutistes,les bleus pour le ravitaillement et les camouflages pour les armes.

Saint-Sauveur-le-Vicomte était toujours dans la poche de l'occupation,car les alliés étaient partis sur Caen."

Le chocolat,les cigarettes et le chewing-gum des libérateurs

La région n'étant pas entièrement libérée,des actes terribles continuaient à s'y produire.

"Un jour que nous allions chercher du linge dans la maison d'un ami,nous avons vu la ville en feu.

Mes cils,sourcils et quelques-uns de mes cheveux ont été brûlés par la chaleur.

Puis un jour,nous avons vu les parachutistes alliés arriver,tous barbouillés de suie,avec des casques recouverts de feuilles,et des pantalons plein de poches remplies de chocolats cigarettes et chewing-gum.

Nous avons été délivrés puis occupés six ou sept fois ensuite,sous les bombes et la mitraille des uns ou des autres".

Enfin,quand la kommandantur de Cherbourg céda,ce fut un déferlement de tanks chenillettes,motos et jeeps aux couleurs des alliés qui envahirent le territoire,au grand soulagement de ses habitants et d'Odette qui put regagner Saint-Sauveur avec sa famille pour essayer de tout reconstruire.























midi libre

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyLun 9 Juin - 10:16:46

Qui est Bernard Jordan,le vétéran fugueur ?

Echappé de sa maison de retraite pour assister aux célébrations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie,Bernard Jordan,89 ans,est devenu la coqueluche des médias en un week-end.

Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Le-vet10

Portrait d'un homme que rien n'arrête.

De retour à la maison de retraite des Pins,à Hove,dans le Sussex,où il réside habituellement,Bernard Jordan a été accueilli en héros !

En son honneur,le personnel agitait des fanions de l'Union Jack et a applaudi chaleureusement,même si l'homme leur a causé une réelle inquiétude.

"Je pourrais avoir des ennuis,a admis le vieil homme dans un éclat de rire,mais j'espère que ça ne sera pas le cas."

En fait,il a surtout été accueilli avec un solide petit-déjeuner anglais,et il ne s'est pas fait prier pour le déguster !

C'est jeudi en fin de journée que le personnel de la maison de retraite a donné l'alerte,constatant la disparition de Bernard Jordan.

L'homme avait fait savoir qu'il souhaitait assister aux commémorations du D-DAY à Ouistreham,en France,mais sa demande,trop tardive,avait été refusée.

Pas du genre à se laisser arrêter par des tracasseries administratives,l'ex-officier de la Royal Navy a donc décidé de s'y rendre par ses propres moyens.

"Quand il a décidé de faire quelque chose,il le fait",confirme sa nièce,Susan Knowles interrogée par la chaîne britannique Sky News.

Marié depuis de longues décennies à l'élue de son cœur,Irène,qui réside dans la même maison de retraite que lui,le vétéran avait prévenu son épouse avant de s'échapper, prenant soin d'accrocher toutes ses médailles sur son tout nouveau blazer.

"Quand on lui a dit où se trouvait son mari,raconte l'un des dirigeants de la maison de retraite à la BBC,ses premiers mots ont été : je ne suis pas du tout surprise.

Elle n'a jamais été vraiment inquiète pour Bernie,vous savez,il a fait des choses bien plus dangereuses que ça au cours de sa vie."

Dangereuses ou pas,les actions de celui qui est l'un des chouchous du personnel,ont un fil conducteur : l'engagement.

L'homme, qui a servi de longues années dans la Royal Navy,a rejoint,à la fin de la guerre sa ville de Hove dans le Sussex et s'est alors mis au service de ses concitoyens en tant qu'élu local durant 34 ans.

Il fut également maire de la ville,il y a près de 20 ans.

" J'ai eu la chance de faire un travail que j'adorais tout en servant les gens de ma ville expliquait-il,en avril sur le blog de Gracewell Healthcare,la société qui gère la maison de retraite.

Je suis très fier de ce que j'ai accompli".

Célébrité locale,Bernie,grâce à son escapade,est désormais connu dans le monde entier !



















tf1 news

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MessageSujet: Re: Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure   Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure EmptyLun 9 Juin - 22:02:33

Bagnols-sur-Cèze : Damian Ruiz,ce résistant de l’ombre rescapé de Dachau

L e 10 juin 1944,le matricule 23 819 fut interné dans ce camp de concentration en Allemagne.

Un an plus tôt,ce Bagnolais d'à peine 18 ans,rejoignait le maquis et ses frères d'armes.


Débarquement : le 6 juin 1944,heure par heure Le-bag10

Le Bagnolais Damian Ruiz découvrait l’enfer de Dachau,en Allemagne,alors qu'il n’avait pas encore 20 ans.

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De gauche à droite : Danielle,Didier,Pierre,Annie et Alain,les enfants de Damian Ruiz.

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Damian Ruiz fut porte-drapeaux

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Pierre Ruiz et Élian Cellier portent le dossier





















midi libre




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