Pyrénées-Orientales : maltraitée en institution, il s’occupe de sa femme malade d’Alzheimer

Après avoir tenté de placer sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer dans plusieurs institutions,Giuseppe Garofalo a fini par décider de la garder à ses côtés.

Plusieurs fois victime de maltraitance,il préfère s'en occuper lui-même.



Qu’importe si les appareils reliés au lit médicalisé de sa femme Jacqueline bipent tout au long de la nuit et l’empêche de fermer l’œil.

Giuseppe Garofalo n’ose pas aller dormir dans une autre chambre.

"Si elle se réveille et a besoin de moi,je dois être là pour calmer ses angoisses".

Son épouse est atteinte de la maladie d'Alzheimer

jour et nuit,ce retraité de Sorède dans les Pyrénées-Orientales,veille sur son épouse,atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis 13 ans et dont l’état s’est considérablement dégradé ces dernières années.

Depuis un an,il est aidé d’infirmiers,mais longtemps,il a assuré seul les gestes du quotidien.

Ils sont effectivement bien loin les souvenirs de ces années heureuses où le couple gravissait le Néoulous ou partait en vacances en Sicile...

Depuis que la maladie s’est installée,il doit la nourrir,lui brosser les dents,la laver,la changer,la coucher et la relever...

Ses enfants étant exilés aux Etats-Unis et au Canada,il assume seul.

Giuseppe veille sur elle à chaque instant et cette situation n’est pas près de changer.

En établissement spécialisé : "Je la retrouvais en train d’errer dans les couloirs,la couche sale"

Car il ne fait plus confiance aux institutions

"On m’avait dit que je devais la placer dans un établissement spécialisé pour pouvoir relâcher un peu la pression.

Elle est partie en accueil de jour et ça s’est très mal passé.

Le soir,quand j’allais la récupérer,je la retrouvais en train d’errer dans les couloirs,la couche sale".

Une mauvaise expérience qui ne l’a pas empêché de la placer dans une autre maison d’accueil en Cerdagne.

Pour être aux côtés de sa femme,il n’hésite pas à louer un gîte rural à proximité et passe ainsi toutes les après-midi avec elle.

Tout se passe bien jusqu’au moment où il accepte,de nouveau,de prendre un peu de distance.

"Quand je suis revenu quelques jours plus tard,elle avait perdu son dentier et avait des marques sur le corps.

Les sangles qui la maintenaient droites étaient visiblement trop serrées".

Escarres et plaies après un mois en institution

Insupportable pour Giuseppe qui rapatrie immédiatement sa femme au domicile conjugal.

Avant de lui trouver une place dans un nouvel établissement perpignanais spécialisé dans l’accueil des personnes âgées dépendantes et dont on lui avait vanté les mérites.

Où l’enfer a continué.

"Elle n’y est restée qu’un mois parce que j’ai découvert qu’elle avait des escarres dont certaines étaient profondes de trois centimètres,une entorse au genou et un pied abîmé".

Sortie en urgence en juin dernier de l’institution,Jacqueline Garofalo est encore soignée pour ces plaies apparues lors de son séjour perpignanais.

Son mari, lui,ne désarme pas.

Certificats médicaux en main,il frappe à toutes les portes pour dénoncer "la maltraitance" dont a été victime sa femme.

Une réunion de la commission des plaintes à l’ARS est prévue le 16 décembre pour étudier son dossier.

Il ne décolère pas.

D’autant plus que la maison de retraite lui avait surfacturé le séjour de son épouse...

"Avant qu’elle n’entre dans cette maison de retraite,je leur avais écrit un mot avec quelques consignes pour bien s’occuper de Jacqueline.

Ils ne l’ont même pas lu !".

Jacqueline vivra ses derniers jours à ses côtés

Alors,malgré les années qui passent et qui l’usent à lui aussi,il a décidé que Jacqueline vivrait ses derniers jours à ses côtés à la maison.

"J’ai tellement culpabilisé de l’avoir envoyée dans ces institutions...

D’ailleurs,je culpabilise encore,lâche-t-il.

Pour elle,c’est trop tard,mais je veux faire passer un message aux proches des malades.

Ne les lâchez pas du regard s’ils sont placés en institution !"


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