Un Chinois, qui fut le premier homme à bénéficier d'une greffe du pénis, a invoqué un "grave problème psychologique" pour se le faire enlever, seulement deux semaines après son opération.
Selon l'équipe chirurgicale du département d'urologie de l'Hôpital général de Canton, l'homme et son épouse ont renoncé à l'organe et demandé qu'il soit sectionné en dépit des progrès notoires et de l'absence de signes de rejet.
"Le patient pouvait uriner normalement debout au bout du dixième jour (après l'opération)", indiquent les médecins.
"Au quatorzième jour après l'opération, en raison d'un grave problème psychologique, le pénis transplanté a dû malheureusement être enlevé", ajoutent-ils.
Le patient, dont l'identité n'a pas été divulguée, avait été victime d'un grave accident et s'était fait greffer huit mois plus tard le pénis d'un homme de 22 ans en état de mort cérébrale par des chirurgiens d'un hôpital de Canton, selon un article publié mardi sur le site internet de la Revue européenne d'urologie.
L'épouse impliquée
Dans un article paru dans la même publication et commentant les résultats de ses confrères chinois, le professeur français Jean-Michel Dubernard, qui avait réalisé l'année dernière la première greffe partielle de visage, estime qu'"il est clair que, dans le cas chinois, l'échec au 14e jour découle d'un problème psychologique".
"Il impliquait l'épouse du patient et a soulevé beaucoup de questions", écrit-il, tout en notant que les médecins chinois ne donnent aucune information sur l'accident initial.
Clint Hallam, un Néo-Zélandais qui avait bénéficié d'une greffe de la main sous la direction du Pr Dubernard en 1998, n'avait jamais pu s'habituer à sa nouvelle main dont il s'était fait amputer en février 2001 dans un hôpital privé de Londres.