Mon ex-mari a enlevé mes enfants : je me bats contre une justice mexicaine corrompueDeux ans et trois mois. Maude Versini n'a pas revu ses enfants depuis le mois de décembre 2011 Cela fait deux ans et trois mois que Maude Versini n’a pas revu ses enfants.
Sofia,Adrian et Alexi ont été enlevés par leur père,l’ex-gouverneur mexicain Arturo Montiel,en décembre 2011.
Depuis tout ce temps,leur mère se bat avec la justice mexicaine pour les récupérer en vain.
Quand j’ai rencontré Arturo Montiel,en 2002,il était gouverneur de l’État de Mexico.
C’était un homme charismatisme,intelligent,brillant et attentionné.
Jamais je ne l'aurais jamais cru capable de kidnapper nos trois enfants.
En 2007,nous avons divorcé et j’ai obtenu la garde de Sofia,Adrian et Alexi.
Quand je l’ai quitté,il est devenu très agressif et au mois de juillet de la même année il a enlevé nos enfants et a pris la fuite au Mexique.
J’ai eu très peur,mais il me les a ramenés très rapidement,tout en s’excusant.
Il m’a expliqué qu’il était triste et qu’il avait eu un coup de folie.
J’ai naïvement accepté ses excuses,car j’étais persuadée que cela ne se reproduirait pas.
Je n’ai pas décelé la malice de mon ex-mariPendant quatre ans,tout s’est bien passé.
Mon ex-mari m’avait simplement demandé d’accueillir des jeunes filles au pair mexicaines chez moi,pour qu’elles s’occupent de nos enfants.
Il me disait que cela le rassurait.
Je n’ai pas vu qu’il faisait entrer le ver dans la pomme.
En décembre 2011,une des jeunes filles au pair est partie au Mexique avec mes trois enfants sans me prévenir.
Un mois plus tard,deux des anciennes nounous m’accusaient de "maltraitance" envers eux.
Heureusement,ces accusations ont donné lieu à un classement sans suite en 2012.
Mais je n’avais pas réussi à déceler la malice de mon ex-époux : il avait fait entrer ces jeunes femmes chez moi pour mieux préméditer l’enlèvement des enfants.
Mes enfants m’appellent par mon prénomDepuis le mois de décembre 2011,je n’ai pas revu Sofia,Adrian et Alexi.
Je les ai au téléphone une fois par mois,mais nos rapports ont totalement changé.
Au début,ils me disaient :
"Maman,quand est-ce que tu viens ?
Tu nous manques".Aujourd’hui,ils sont distants,froids et m’appellent par mon prénom.
Je sais que c’est leur père qui les a manipulés.
Quand nous avons divorcé,nos enfants étaient encore des bébés.
Ils ne se souviennent donc pas de nous avoir vus ensemble un jour.
Pourtant,aujourd’hui,ils me parlent de ma relation avec leur père et me demandent pourquoi je l’ai quitté.
Seul Arturo Montiel peut être à l’origine d’un tel discours.Et il ne s’est pas arrêté là : il a réussi à faire leur faire croire que je ne les aimais pas.
Aujourd'hui,mes enfants me disent que je suis une sorcière qui les a abandonnés.
C’est ce qu’on appelle le syndrome d’aliénation parentale.
Conditionnés par leur père,ils inventent des souvenirs et tiennent un discours négatif à mon égard.
Tout ce qu’il fait depuis notre divorce n’est que pure vengeance.
Il est même capable de mentir pour arriver à ses fins.
Il fait partie des personnalités les plus corrompues du MexiqueMalheureusement,j’ai très vite compris qu’Arturo Montiel se servirait de son statut d’ex-gouverneur de l’État de Mexico pour me nuire.
Il faut savoir que cet homme apparaît dans le classement Forbes des personnalités les plus corrompues du Mexique.
Il a été accusé de détournement de fonds en 2005 et il a très mauvaise réputation.
Il s’est donc servi de son influence auprès des juges et en 2013,j’ai perdu tous mes procès,alors que j’avais gagné tous les précédents.
Il ne respecte pas les droits de visite qui m’ont été accordésA cause de ça,j’ai mis deux ans à obtenir un droit de visite.
On m’a accordé deux misérables heures.
Je suis arrivée les bras chargés de cadeaux,de dessins et de souvenirs.
Mais mon ex-mari ne s’est jamais présenté avec les enfants et n’a jamais été inquiété pour cela.
Trois mois plus tard,le même scénario s’est reproduit,toujours sans aucune poursuite.
C’est honteux.
Du coup,je n’ai eu d’autre choix que de me présenter à plusieurs reprises devant l’école de mes enfants,à Mexico.
Le directeur de l’établissement était lui aussi corrompu par mon mari,puisqu’il n’a pas voulu me donner d’informations sur leur scolarité,leurs notes ou leur comportement.
Il m’a simplement répondu :
"C’est votre mari qui paye l’école,donc je ne dis rien".
J’avais beau lui expliquer que c’était moi qui avais la garde officielle de mes trois enfants,il n’a rien voulu entendre.
Et quand j’ai tenté de faire le pied de grue devant l’établissement,il m’a éjectée.
Je suis la délinquante,il est le hérosAu Mexique,les gens ont peur de mon ex-mari.
Il est vu comme un héros et c’est moi qu’on traite comme une délinquante.
Pourtant,c’est bien lui qui devrait être derrière les barreaux.
Je sais que s’il n’était pas l’ex-gouverneur de l’État le plus puissant du Mexique,les choses ne se seraient jamais passées ainsi.
L’Autorité centrale du Mexique aurait simplement demandé l’application de la convention de la Haye,qui stipule que les enfants doivent être rendus au parent qui en a la garde.
Mais je ne contrôle plus rien et je n’en peux plus de me battre seule.
La visite de François Hollande au Mexique est mon dernier espoir.
nouvel observateur