Pierre Augustin LascombesNé le 27 juin 1897 et décédé le 16 décembre 1916,Pierre Augustin Lascombes a retrouvé sa terre natale près de 100 ans après son dernier combat.Ses trois neveux seront bien évidemment présents pour l’hommage rendu à leur aïeul en ce jour anniversaire de l’Armistice.
Il avait 19 ans,sans nul doute des rêves,comme n’importe quel jeune homme de son âge.
Celui d’aimer et d‘être aimé,de faire carrière qui sait,ou bien pousser du blé.
Mais c’est bien loin de chez lui,comme des millions d’autres,qu’il a été enterré.
Dans la force de l’âge.
Par le souffle d’un obus un jour sombre de 1916,à deux pas de Verdun.
Du fond de son grand sommeil,et de ce cliché désuet où il bombe le torse,posant fièrement,pour l’éternité,il nous regarde,le soldat Pierre Augustin Lascombe.
Et aujourd’hui,près de 100 ans après sa mort,il va enfin pouvoir retrouver les siens.
Reposer en paix.
Certains diront sans doute que c’est un fait du hasard.
D’autres y liront des traces plus subtiles de la vie qui règle ses comptes,mais c’est la veille de son anniversaire de naissance que ses ossements ont été mis à jour,quelque part,dans la Meuse.
« Son nom a toujours été gravé sur le monument aux morts,mais la tombe était vide »
À Besonvaux plus exactement.
Une de ces villes fantômes,que la Grande Guerre a presque effacée de nos cartes géographiques.
Mais dont les sols portent encore les stigmates et couvent des squelettes qui parfois remontent à la surface.
Les restes de Pierre A ugustin ont été découverts le 28 juin 2011.
Un morceau de crâne,un tibia,une gourde…
Et fort heureusement,sa plaque d’identification qui aura permis de retrouver la trace de ses descendants.
Pierre Raymond qui se prénomme ainsi en mémoire de l’oncle autrefois disparu au combat est un de ceux-là.
C’est d’ailleurs lui qui a été alerté le premier.
« Grâce au numéro matricule,l’armée a retrouvé le nom et l’adresse de mon oncle.
La mairie de Portes a été prévenue,ils ont d’abord cherché au cimetière,mais ils n’ont pas vu la plaque en sa mémoire sur la tombe de mes grands-parents. »
C’est pourtant bien là que l’énigme va se résoudre.
Puisqu’aux côtés des grands-parents reposent également les parents de Raymond,Auguste et Andrée, la sœur du poilu disparu.
Alors bien sûr,avoue Raymond en triturant la petite plaque “miracle” porteuse du numéro matricule,ça lui a fait un peu bizarre de savoir que cet oncle fantôme avait été retrouvé.
Et même s’il la cache,l’émotion est là,juste dessous.
Lui qui a aussi fait la guerre…
Lui qui a « toujours vu ce portrait dans la maison des grands-parents »…
Il n’est pas mécontent de pouvoir enfin rendre les hommages militaires au soldat tombé pour la France.
Un hommage avec les officiels,et la famille.
« Nous sommes trois frères,les trois neveux,Michel l’aîné né en 1934,Jacques le petit dernier,né en 1945,et moi,qui ai 73 ans ».
Et tous bien entendu,seront là,ce matin,pour assister à la cérémonie.
« Son nom a toujours été gravé sur le monument aux morts,mais la tombe était vide.
On n’en parlait jamais.
Tout ce qu’on sait c’est qu’apparemment il avait été blessé et que ses copains ont voulu le sortir de la tranchée,mais un obus est tombé et les a tous enterrés »,explique Michel.
Enterré,le soldat de 19 ans,le sera à nouveau très bientôt,lors d’une cérémonie privée.
Auprès des siens,enfin.
le dauphine