Ce film raconte l'histoire vraie de Chow Ching Lie, écrivain, pianiste et femme d'affaires née en 1936 à Shanghai, en Chine, pendant la seconde guerre sino-japonaise.
Mariée de force à 13 ans, elle a connu la guerre civile et l'arrivée au pouvoir de Mao.
Devenue veuve, elle peut reprendre sa destinée en main
Elle se met à travailler le piano, instrument dont elle était virtuose dans le passé.
Le film s’attarde principalement sur l’enfance et l’adolescence de Chow Ching Lie à une époque où être femme en Chine équivalait souvent à se soumettre à un mari pas forcément désiré et à accepter un destin tout tracé.
Le film débute donc durant l’occupation japonaise à Shanghaï dans les années 30 quand elle n’est encore qu’une petite fille de 7 ans issue d’une famille trés pauvre mais vouant à son père, et réciproquement, un fervent amour.
Elle découvre le piano lors d’un spectacle donné à son école et réussit à convaincre son père de lui acheter un instrument et de lui offrir des cours malgré les difficultés familiales.
Une voyante lui prédit pourtant un brillant avenir mais aussi qu’elle sera « mise en cage » par ses parents….
Cette cage, ce sera un mariage forcé à l’age de 13 ans avec le fils, sérieusement malade,d’une riche famille shanghaienne.
Mais arrive la prise du pouvoir par les communistes , son mari part avec sa famille s’exiler à Hong-Kong. Chow Ching Lie les rejoindra avec son fils lorsqu’elle apprendra que son mari est mourrant, un mari à qui elle parvint à s’attacher au fil du temps.
Celui ci mort, elle s’exilera à Paris et dévouera alors une majeure partie de sa vie au piano.
Jacques Dorfmann eu l’autorisation de tourner son film en Chine même avec d’importants moyens mis à sa disposition; 20000 figurants, trois années de préparation….. même l’armée chinoise fut mise à contribution!
Et le résultat est splendide, l’on assiste à une fresque grandiose sur fond de vicissitudes d’histoire chinoise du XXième siècle.
Comment ne pas être ému et sensible face à la détermination forcenée de l’héroïne, confrontée aux traditions mais qui à force de courage et de volonté parviendra à forcer la forteresse d’un destin qu’elle refuse?
L’on est aussi conquis par la performance de la jeune et belle Tu Huai Qing dans le rôle principal qui n’avait pourtant aucune expérience dans le cinéma mais qui avait l’avantage de parler parfaitement l’anglais.
Dans le rôle du père, c’est le célèbre acteur et réalisateur chinois Jiang Wen (Les démons à ma porte…) qui donne une composition exemplaire.
Les reconstitutions d’époque permettent de nous projeter instantanément dans ce Shanghaï vivant l’un des tournants de sa mouvementée histoire