Nombre de messages : 46715 Age : 58 Date d'inscription : 20/02/2005
Sujet: la castrophe de Seveso Sam 29 Juil - 16:53:19
La catastrophe de Seveso s'est produite le 10 juillet 1976.
Un nuage contenant de la dioxine s'est échappé d'un réacteur de l'usine chimique Icmesa, située dans la commune de Meda, et s'est répandu sur la plaine lombarde en Italie.
Quatre communes, dont Seveso, ont été touchées.
Le 12 juillet, le travail reprenait normalement dans l’usine.
Après la mise en grève du personnel le 16 juillet, l’usine ferme le 18.
Les laboratoires Hoffmann-Laroche ne communiquent l’émission de TCDD aux autorités que le 19 juillet.
Jusqu’au 23 juillet, la population continue à vivre dans un milieu contaminé.
L’alarme est tirée ce jour par le Centre de recherche médicale de Roche, à Bâle.
Ce dernier déclare que la population doit être évacuée, qu’il faut détruire les maisons et enterrer l’usine.
Le 26 juillet, les premiers habitants sont évacués : 225 personnes quittent leur maison.
Les jours suivants, on se rend compte que la zone touchée est plus vaste et 500 nouvelles personnes sont évacuées.
Le directeur général de Givaudan reconnaît qu’il n’existait aucun plan d’urgence.
La quantité de TCDD relâchée par l’accident est sujette à de nombreux débats: selon les différentes études, la quantité estimée de dioxine rejetée à l’atmosphère est comprise entre 0,2 et 40 kg
Cet accident industriel est dû à la surchauffe d'un réacteur fabricant du 2,4,5-trichlorophénol qui a libéré un nuage toxique contenant plusieurs produits mal identifiés sur le moment.
On a d'abord pensé qu'il s'agissait seulement de 1,2,4,5-tétrachlorobenzène et de polyéthylène glycol, les réactifs de départ.
C'est seulement au bout de quatre jours, quand apparurent les premiers cas de chloracné, que les laboratoires Hoffmann-Laroche identifièrent l'agent responsable, le 2,3,7,8-TCDD, produit plus connu sous le nom de dioxine de Seveso.
L'usine Icmesa, située à Meda, commune limitrophe de Seveso appartient à la société Givaudan.
À l'époque, la connaissance de la toxicité de la dioxine est limitée par l'absence quasi complète de données scientifiques.
On sait en revanche que l'une des substances libérée est composante des défoliants utilisés au Viêt Nam par l'armée américaine (L'Agent orange). La question de dangers éventuels pour la santé est rapidement posée.
Peu après l'accident, les feuilles des arbres jaunissent et les animaux domestiques meurent par dizaines. Seveso est alors considérée comme « la plus grande catastrophe depuis Hiroshima » et non plus seulement comme une « catastrophe environnementale ».
Le bilan exact sera connu sept ans plus tard, au moment de l'ouverture du procès des responsables des différentes sociétés incriminées. 193 personnes, soit 0,6 % des habitants de la zone concernée, ont été atteintes de chloracné, essentiellement des enfants.
Aucune n'est décédée, un petit nombre seulement a gardé des séquelles.
La moyenne des cancers et des malformations fœtales n'a pas augmenté de manière significative.
La seule victime indirecte fut Paolo Paoletti, le directeur de l'usine, qui a été assassiné par Prima Linea, groupe proches des Brigades rouges, le 5 février 1980
En revanche, sur le plan écologique, les effets de la catastrophe sont tangibles : outre les 3 300 animaux domestiques morts intoxiqués, il faut abattre près de 80.000 têtes de bétail.
Par ailleurs, les sols agricoles et les maisons nécessiteront de lourds travaux de décontamination
Cet accident, qui a donné son nom depuis à tous les sites de production classés à risques en Europe (1 249 rien qu'en France), a exposé les dangers des activités industrielles chimiques en milieu urbain.
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la castrophe de Seveso
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