La cornée est la membrane transparente située à l'avant de l’œil. Lorsqu'elle devient opaque, l’œil devient non-voyant (20% des cécités).
Le traitement ne peut alors être que chirurgical
Le but de l’intervention est de remplacer la cornée malade par une cornée saine et transparente prélevée plusieurs jours auparavant sur un donneur décédé. Au cours de cette intervention, le chirurgien peut associer d’autres gestes chirurgicaux : chirurgie de la cataracte, changement d’implant intra-oculaire, vitrectomie, chirurgie du glaucome…
La greffe de cornée peut être réalisée le plus souvent sous anesthésie locale et nécessite une hospitalisation de 2 à 6 jours suivant les habitudes des différentes équipes médicales.
Les suites opératoires ne sont pas douloureuses et le traitement postopératoire se résume le plus souvent à l’instillation de collyres antibiotiques, anti-inflammatoires et cicatrisants.
Un pansement oculaire est mis en place pendant 2 à 3 jours puis remplacé par une coque oculaire ou des verres teintés.
La cicatrisation est cependant lente et il faut 3 à 6 mois, voire parfois un an dans certains cas pour apprécier le résultat visuel définitif.
Le pronostic de l’intervention est bon avec 90% de greffons transparents, 5 ans après la chirurgie
Avant de pouvoir être greffée, la cornée est d’abord prélevée sur un donneur décédé puis conservée obligatoirement dans le laboratoire d’une Banque de Cornées agréée.
Ces différentes activités doivent respecter un certain nombre de grands principes prévus par les lois dites " bioéthiques " du 29 juillet 1994, à savoir : respect du corps humain, gratuité du don, anonymat donneur-receveur avec cependant traçabilité, consentement préalable et présumé du donneur, sécurité sanitaire.
Si ces contraintes rendent difficile l’activité de prélèvement et expliquent souvent la pénurie des greffons , elles ont cependant l’avantage de respecter les donneurs tout en protégeant les receveurs.
La première étape est l’inscription sur la liste des patients à greffer. L’attente dépend du nombre de boutons cornéens prélevés et de la demande pouvant varier considérablement d’un centre hospitalier à l’autre.
Une batterie de tests est réalisée sur le greffon et sur le patient qui reçoit le greffon de façon à écarter le risque de transmission de maladies infectieuses.
Cette période de validation est dite de quarantaine.
Une fois l’inscription enregistrée, le patient doit rester contactable car l’opportunité d’un greffon est possible à tout moment.
Une consultation en vue de l’anesthésie générale est organisée et un document de consentement éclairé doit être signé après explications par le chirurgien.
En cas d’appel, le délai de prise en charge est de quelques jours.
Le jour « J »le patient arrive à jeun.
Le geste chirurgical est bien codifié. Il dure entre 1 heure et 1h30 selon la technique.
Une ou deux nuits d’hospitalisation sont en général nécessaires.
Un arrêt de travail d’un mois est souvent prescrit.
Un traitement antibiotique et anti-inflammatoire est prescrit en collyres à dose dégressive pour une durée de 3 à 12 mois selon la technique.
Le suivi post-opératoire est ensuite prévu presque tous les mois pendant 6 à 12 mois puis il est espacé régulièrement.
La durée de vie du greffon dépend du risque de rejet de greffe, de la qualité initiale du greffon (densité de cellules), des complications inflammatoires et tensionnelles possibles.
Le risque de rejet de greffe est d’autant plus grand que l’endothélium est greffé, que le sujet est jeune et que la greffe est de grand diamètre.
Il est maximum la première année mais existe toute la vie.
Pris à temps, un rejet de greffe peut être inhibé par des perfusions de cortisone à forte dose durant 3 jours.
Pris trop tard il implique une nouvelle greffe.
En moyenne un greffon transfixiant dure 20 à 30 ans.
Un patient greffé très jeune peut donc avoir besoin de deux ou trois greffes par œil dans sa vie.
Certaines complications sont à connaître suite à la greffe de cornée : la cataracte peut être induite par le stress chirurgical et par la prise prolongée de collyre à la cortisone, elle induit une baisse de vision que seule la chirurgie peut résoudre.
Un glaucome secondaire lié aux mêmes paramètres peut survenir.
Un traitement adapté par collyres, la diminution de la cortisone et éventuellement une chirurgie du glaucome permettent de stabiliser la situation.
La méthode de greffe pré-descemétique réduit les risques de cataracte et de glaucome car c’est une chirurgie à œil fermé et car la corticothérapie est très courte.
Les résultats visuels sont globalement bons (en moyenne 5/10) mais la rapidité de réhabilitation visuelle lente.
:arrow:
voir l'anatomie de l'oeil