Le scam (« ruse » en anglais) sévit grâce à plusieurs procédés sur Internet, tous aussi frauduleux les uns que les autres.
Cette fois-ci, l'arnaque est assez spectaculaire. À l'aide d'un simple e-mail, un seul homme a réussi à détourner 6 millions d'euros (8 millions de dollars) à une entreprise pendant plusieurs semaines. Pas n'importe laquelle qui plus est.
Il s'agit, en effet, du grand groupe américain d'édition Condé Nast : géant de la presse qui publie notamment les titres à gros tirages tels que Vogue, le New Yorker ou encore Glamour.
La grosse arnaque a été rendue possible « grâce » aux propres salariés de la maison d'édition, tombés dans le panneau d'un homme de 57 ans, Andy Surface.
Début novembre, Condé Nast reçoit un e-mail « d'autorisation de paiement électronique » dans ses bureaux de New York.
Le formulaire est au nom de Quad Graph, ce qui ressemble à Quad/Graphics Inc, la société qui imprime la plupart des magazines de la maison d'édition.
Certainement sans y voir l'entourloupe et sur ordre d'un supérieur, un employé du service comptabilité a donc rempli le document requis pour autoriser la banque à réaliser ces versements, de manière régulière, pensant ainsi régler les comptes de la société.
Au bout du compte, l'arnaque qui s'élève à 6 millions d'euros et aurait pu continuer des mois si la vraie société de tirage Quad/Graphics Inc n'avait pas réclamer son dû deux mois plus tard.
Ce jour, le 30 décembre, sur avertissement de son sous-traitant par courriel, Condé Nast fait donc appel aux Services Secrets américains.
Ces derniers détectent la fraude : fin septembre, Andy Surface a ouvert à la BBVA Compass Bank au Texas un compte se faisant passer pour le propriétaire de Quad/Graphics Inc avec documents officiels factices à l'appui.
Les Services Secrets ont pu retrouvé une grande partie du butin à temps. La plus grosse somme séjournait encore sur le compte de Quad Graph et l'autre, sur celui d'Andy Surface en personne.
Les heureux propriétaires Si et Donald Newhouse ont pu récupérer leur argent qui n’avait pas encore été transféré au Niger comme prévu par l’arnaqueur, arrêté dans la foulée.