L'emphysème est un trouble pulmonaire chronique dans lequel des sacs d'air naturels appelés alvéoles subissent une augmentation de volume alors que leur nombre diminue.
Les tissus qui entourent les alvéoles perdent leur élasticité et ces sacs aériens ne peuvent donc plus se gonfler ni se dégonfler comme d'habitude.
Ce phénomène réduit la quantité d'oxygène que transfèrent les poumons vers la circulation sanguine, ce qui rend votre respiration plus difficile.
L'emphysème résulte habituellement de l'exposition à des toxines provenant des cigarettes ainsi que de la pollution, de la poussière, des vapeurs chimiques et de substances irritantes.
Elle touche plus particulièrement les aînés et la probabilité que les hommes souffrent d'emphysème est 50 % plus élevée que celle des femmes.
Par contre, le nombre de femmes touchées est en hausse parce qu'elles constituent dorénavant un segment plus important de la population qui fume.
Le tabagisme est la principale cause de l'emphysème. Même si la consommation de tabac a diminué en Amérique du Nord depuis 1964, elle reste une source de souci majeur parmi les jeunes.
Environ 20 % des personnes qui ont fumé 1 paquet de cigarettes par jour pendant 20 ans présentent une obstruction des voies aériennes.
Parmi les victimes du cancer du poumon, 5 sur 6 fument.
La majeure partie des personnes qui souffrent d'emphysème étaient auparavant de grands fumeurs.
En brûlant, une cigarette émet plus de 4 000 substances chimiques différentes, dont un grand nombre sont carcinogènes (susceptibles de provoquer un cancer) ou toxiques pour les tissus vivants.
Les infections des voies respiratoires risquent également de détruire les tissus pulmonaires, et par conséquent contribuent à l'apparition ou à l'aggravation d l'emphysème.
En outre, l'emphysème accroît les risques d'infection.
L'hérédité joue parfois un rôle dans l'emphysème.
Les porteurs d'une anomalie génétique spécifique appelée déficience en alpha-1-antitrypsine homozygote courent un risque élevé de contracter l'emphysème.
Cette anomalie est toutefois rare et elle n'explique que moins de 1 % des cas.
Il est essentiel que les personnes atteintes d'une carence en alpha-1-antitrypsine, ne fument pas.
L'âge entraîne naturellement des transformations dans les poumons et les alvéoles, même pour les non-fumeurs.
Il arrive que la perte de l'élasticité soit suffisamment grave pour être considérée comme de l'emphysème.
La pollution atmosphérique peut également irriter les poumons et provoquer de l'emphysème, bien que la pollution soit rarement le seul facteur en cause.
Au début de la maladie, les symptômes sont parfois peu nombreux.
Le dommage subi par les alvéoles cause un essoufflement à l'effort qui est généralement le premier signe d'alarme.
Au fur et à mesure que l'emphysème évolue, l'essoufflement peut être ressenti même au repos.
Cette gêne respiratoire peut influer sur des activités normales comme l'ingestion de la nourriture, et mener à une perte d'appétit et de poids. Parmi les autres symptômes possibles, on note une sensation d'oppression thoracique, de la fatigue et une toux chronique.
À mesure que les alvéoles se distendent, de l'air reste dans des poches appelées bulles qui se forment dans les poumons.
Ce phénomène peut produire le « thorax en tonneau », une forme caractéristique de la poitrine surgonflée.
Il arrive que les bulles éclatent dans la membrane qui entoure le poumon.
L'air qui s'accumule à l'extérieur du poumon peut entraîner une affection appelée pneumothorax susceptible de mettre en jeu la vie de la personne touchée.
Cela fatigue le cœur et cause parfois une défaillance cardiaque droite (le cœur pulmonaire).
L'organisme tentera également de compenser la baisse d'oxygène en augmentant le nombre de globules rouges (une polyglobulie secondaire).
Le médecin qui soupçonne un cas d'emphysème voudra connaître vos antécédents et faire une exploration fonctionnelle pulmonaire.
Les examens sont les suivants :
une spirométrie - le volume expiratoire maximal seconde (VEM1) permet de mesurer la quantité d'air que vous pouvez expulser durant la 1re seconde d'une expiration forcée.
La capacité vitale (CVF) détermine le volume total d'air que peuvent contenir les poumons.
Il s'agit des 2 mesures les plus courantes de la fonction pulmonaire ;
l'exploration fonctionnelle pulmonaire - elle inclut la spirométrie, mais aussi l'évaluation du volume des poumons, de l'oxygénation, de la diffusion de gaz à travers la paroi alvéolaire ;
la radiographie de la poitrine ou tomodensitographie à haute résolution - une tomodensitographie est souvent nécessaire afin d'éliminer la possibilité d'autres troubles médicaux comme la tuberculose ou un cancer du poumon ;
l'oxymétrie - il s'agit d'une méthode employée pour mesurer le taux d'oxygène dans le sang au moyen d'une pince fixée sur un doigt, un orteil ou une oreille ;
la gazométrie sanguine artérielle - des analyses sanguines fournissent des données pertinentes sur le taux d'oxygène et de dioxyde de carbone dans la circulation sanguine.
Le premier traitement contre l'emphysème est l'abandon du tabac.
Les poumons ne pourront pas se régénérer, mais à tout le moins les dommages ultérieurs seront ralentis.
Il n'y pas moyen de réparer les tissus pulmonaires humains emphysémateux, bien que les chercheurs étudient l'emploi de l'acide rétinoïque (un dérivé de la vitamine A) dans ce but.
Le traitement comporte :
l'oxygénothérapie qui permet d'accroître le taux d'oxygène que fournit chaque respiration à l'organisme. Des appareils qui concentrent l'oxygène peuvent être utilisés à domicile ;
les bronchodilatateurs tels que les bêta-agonistes et les anticholinergiques qui contribuent à détendre et à dilater les voies aériennes ;
les corticostéroïdes qui réduisent l'inflammation sont parfois utilisés par un petit nombre de personnes dont l'emphysème a une composante asthmatique, ou dans le cas d'une maladie plus grave et de fréquentes exacerbations passagères ;
les antibiotiques dans le cas d'une infection bactérienne ;
les exercices physiques peuvent contribuer à renforcer les muscles qui entourent les poumons. Lorsqu'ils sont en meilleur état, les poumons apportent davantage d'air et augmentent l'alimentation en oxygène de l'organisme ;
la chirurgie pulmonaire est souvent nécessaire quand un poumon distendu fait pression sur le cœur.
Aux États-Unis, les transplantations pulmonaires dues à l'emphysème sont passées de 2 en 1994, à plus de 800 en 1999.
Au cours d'un nouveau type de chirurgie appelé réduction du volume pulmonaire, la partie la plus atteinte, soit 20 % à 30 % des poumons, est enlevée.
De cette façon, les poumons et les muscles qui sont restés intacts fonctionnent plus efficacement et améliorent la respiration.
Cette technique est plus sécuritaire, plus facile et moins coûteuse qu'une transplantation ;
une chirurgie en cas de pneumothorax est pratiquée en accolant définitivement la paroi pulmonaire et la paroi thoracique situées de part et d'autre de la cavité pleurale.
Un produit irritant comme du talc y est injecté et forme un tissu cicatriciel qui relie les 2 surfaces ;
l'alpha-1-antitrypsine humaine purifiée qui est indiquée dans le traitement de l'emphysème dû à la baisse du taux de l'alpha-1-antitrypsine.
Une thérapie génique est à l'étude contre cette carence, mais elle ne sera d'aucune utilité contre l'emphysème provoqué par le tabagisme ;
les vaccinations contre la grippe et la pneumonie, comme recommandées par votre médecin pour aider à prévenir les infections respiratoires.
Pour la grande majorité des personnes qui ne présentent pas une prédisposition génétique à cette maladie, la meilleure façon de prévenir l'emphysème est, bien sûr, de ne pas fumer.
Cette mesure est de loin la plus importante.
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