Le dimanche 23 novembre à 19 h 34, heure locale, la secousse principale (6,9 sur l'échelle de Richter) se déclenche, suivie au bout de 40 secondes d'une deuxième secousse de magnitude 5.
L'ensemble dure près d'une minute et demi.
Le tremblement de terre est extrêmement puissant (et ressenti dans tout le pays).
Il touche majoritairement la Campanie, la Basilicate et les Pouilles.
Le 24 novembre en milieu d'après-midi, on recense déjà 800 morts. Le gouvernement déclare la Basilicate et la Campanie en état de catastrophe naturelle.
Le 25 novembre, le pape Jean-Paul II lui-même se déplace et survole la zone sinistrée.
Les Napolitains, pris de peur, dorment dans les rues.
Le tremblement de terre a touché énormément de villages de montagne isolés.
Les dégâts s'annoncent colossaux dès les premières heures. Sant'Angelo dei Lombardi 14 000 habitants à l'époque, est détruite à 80 %.
La tragédie de Balvano dans la province de Potenza frappe tous les esprits : pendant la secousse, le toit de l'église s'effondre alors même que l'on est en train d'y célebrer la messe.
Une faille longue de 30 km court de Sant'Angelo à Balvano.
Les secours sont longs à arriver et le ravitaillement fait vite défaut. Leur organisation est complètement à revoir.
On manque de tout ; d'eau, de couvertures, de vivres, de médicaments. La colère gronde parmi les réfugiés.
Le 27 novembre au soir, on annonce 200 000 réfugiés.
Les conditions climatiques sont épouvantables : c'est l'hiver, il pleut, il neige, il gèle, la boue envahit tout.
Six jours après la catastrophe, on dénombre plus de 2 000 morts.
Les journaux italiens s'émeuvent : La Repubblica titre le 26 novembre 1980 : « Il y a plus de 3 000 morts, pour les vivants, l'aide manque ».
Il Mattino le même jour titre : « Faites vite ! Pour sauver ceux qui sont encore vivants et aider ceux qui n'ont plus rien. »
Si les secours ont beaucoup tardé, c'est sans doute parce que l'on ne connaît pas tout de suite l'épicentre, et donc la région la plus touchée.
De plus, il est malaisé d'accèder aux villages car les routes sont encombrées, et, souvent, les ponts voire les tunnels, ont été endommagés par les secousses.
Enfin les conditions météorologiques freinent aussi les secours, notamment les vols en hélicoptères, parfois faits dans des conditions extrêmes.
Le séisme provoque une véritable crise politique dans le pays. Le président de la République Sandro Pertini intervient à la télévision. Le préfet d'Avellino est limogé.
Le ministre de l'interieur présente sa démission, laquelle est refusée.
La lenteur des secours est dénoncée entre autres par Bettino Craxi.
Le secrétaire du PCI pour la province Michele D’Ambrosio dénonce les prix plus qu'excessifs pratiqués sur des produits de première nécessité : on parle de tasse de café à 500 lires.
Très vite on se mobilise à l'étranger. D'après la protection civile, les États-Unis (où vivaient beaucoup d'immigrés de la région) donnent 70 millions de dollars. L'Allemagne 32 millions.
Les dons et les secours arrivent de toutes parts.
Le gouvernement italien paie le voyage aux émigrés originaires de la région.
On comptabilise venant de l'étranger près de 500 milliards de lires de dons.
Les sinistrés n'ont jamais oublié ceux qui vinrent leur porter secours. Ils les appelèrent les « anges du tremblement de terre » (Gli angeli del terremoto).
le bilan définitif est d'après la protection civile de 2 735 morts et environ 8 850 blessés.
Environ 300 000 personnes sont sans abri