Marie-Josèphe-Rose Tascher de La Pagerie est la fille aînée de Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie (1735-1791), chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose Claire des Vergers de Sannois (1736-1807), issue d'une famille de riches colons martiniquais.
Elle tiendrait son prénom de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe (belle-fille de Louis XV et mère de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) dont son père a été page.
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, un ami de la famille, propose à Joseph-Gaspard de Tascher de La Pagerie d'unir deux de leurs enfants : le vicomte Alexandre de Beauharnais et Catherine Désirée de La Pagerie.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose, qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand.
Si Alexandre cherche à se faire un nom, Rose, elle, est reçue dans les cercles de la noblesse et même aux chasses du comte d'Artois, frère du roi Louis XVI, les Tascher de la Pagerie étant d'extraction suffisamment ancienne pour avoir le droit de fréquenter la famille royale quand les Beauharnais ne le sont pas.
Le mariage de Rose et d'Alexandre ne fut pas heureux, Alexandre multipliant les liaisons et faisant injustement porter à sa femme l'échec de leur mariage.
Le couple se sépara à l'amiable en décembre 1785.
le couple donna naissance à deux enfants :Eugène-Rose (1781-1824), vice-roi d'Italie, il épousa en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et fut à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants épousèrent des monarques européens.
Hortense Eugénie Cécile (1783-1837), qui épousa en 1802 un frère de Napoléon Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et fut la mère de Napoléon III et du duc de Morny.
Épouse du Premier Consul puis ImpératriceC'est dans la maison de Joséphine, rue Chantereine, que se prépara le coup d'État du 18 brumaire qui mena au Consulat.
En attendant, tâchant de se concilier sa belle-famille, elle marie sa fille à son beau-frère, Louis Bonaparte (1802).
En tant qu'épouse du Premier Consul, elle assume ses fonctions de
« première dame » avec une aisance qui charme ses invités
Le 18 mai 1804, le Sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant Napoléon empereur héréditaire des Français.
Royaliste dans l'âme, elle suppliera Napoléon de renoncer au trône (« Je t'en prie, Napoléon, ne te fais pas roi ! »), paroles peut-être aussi motivées par sa stérilité supposée.
Après avoir épousé religieusement et discrétement Joséphine le 30 octobre au palais des Tuileries [Joséphine, croyant éviter divorce ou répudiation, avait habilement profité de la présence du pape Pie VII pour glisser qu'ils n'étaient pas mariés religieusement], celui qui s’appelle désormais Napoléon Ier est - le 2 décembre 1804 - sacré empereur en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
C’est lui-même qui posa la couronne impériale sur la tête de son épouse Joséphine et qui la proclama impératrice.
Joséphine ayant déjà deux enfants, Napoléon croyait être stérile, jusqu’au jour où une suivante de sa femme lui donna un fils, le comte Léon.
Il se décida alors à répudier son épouse pour asseoir son pouvoir en fondant une dynastie.
Le divorce fut prononcé en 1809, et le mariage religieux fut annulé en 1810.
Napoléon conserve néanmoins à Joséphine le titre d’impératrice et la fit duchesse de Navarre.
Ce majorat, constitué autour du domaine de Navarre à Évreux, fut transmis à son fils Eugène.
Joséphine se retira au château de Malmaison, qu'elle avait acheté en 1799 et où toutes les têtes couronnées d'Europe, vainqueurs, défilèrent au printemps 1814.
Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette (elle possédait des centaines de robes), elle continua après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon; et Louis XVIII, revenu sur le trône, acceptera même à la mort de Joséphine de régler les dernières dettes.
Passionnée de botanique, elle contribua à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison.
C’est pour avoir souhaité montrer au tsar Alexandre Ier son jardin, vêtue d’une simple robe d’été, qu’elle prit froid et contracta la pneumonie qui devait l’emporter, le 29 mai 1814.
Elle est enterrée dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.
Parmi ses petits-enfants, on compte d'illustres souverains.
En effet, par sa fille Hortense, elle est la grand-mère de l'empereur Napoléon III.
Mais par son fils Eugène, marié à la fille du roi de Bavière, elle est la grand-mère d'une reine de Suède (la reine Joséphine), d'un prince consort de Portugal (le prince Auguste), d'une impératrice du Brésil (l'impératrice Amélie), d'un grand-duc de Russie (le grand-duc Maximilien) et l'ancêtre par voie féminine de beaucoup de têtes couronnées européennes actuelles (rois actuels de Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg, Danemark et Grèce).