L’arrivée d’un enfant modifie-t-elle la répartition des tâches domestiques au sein du couple ?
En France, les tâches ménagères demeurent inégalement réparties dans le couple.
Il s’avère que les femmes en assument souvent la plus grande partie, même si on admet que des évolutions sont perceptibles pour les jeunes générations.
Selon la récente étude Ined, les hommes ne participent pas davantage au travail domestique lorsque survient une naissance, selon Arnaud Régnier-Loilier qui répondait à la question grâce à la vaste enquête « Étude des relations familiales et intergénérationnelles » (Erfi).
Les femmes assumeraient près de 80 % des tâches ménagères en France, selon l’Institut national d’études démographiques (Ined).
L’enquête Étude des relations familiales et intergénérationnelles (Erfi) montre que le déséquilibre est d’autant plus prononcé qu’il y a d’enfants dans un couple et que le dernier est jeune.
Les inégalités persistent dans ce domaine comme le montre cette vaste enquête Erfi.
Parmi les femmes en couple âgées de 20 à 49 ans interrogées en 2005, au moins 8 sur 10 s’occupaient « toujours » ou « le plus souvent » du repassage des habits, 7 sur 10 de la préparation des repas de la famille, la moitié de l’aspirateur et des courses d’alimentation et environ 4 sur 10 de la vaisselle et de la tenue des comptes.
L’enquête Erfi a réinterrogé les mêmes personnes l’an dernier, trois années après le premier entretien.
Il en ressort qu’une naissance accentuerait le déséquilibre du partage des tâches entre le mari et sa femme. Celui-ci serait plus prononcé chez les couples ayant déjà des enfants au premier entretien de 2005 et qui se retrouvent avec un enfant supplémentaire de moins de 3 ans en 2008.
Cette étude permettant de mesurer l’évolution de la répartition des tâches entre conjoints et le degré de satisfaction montre que le déséquilibre se creuse pour la plupart des tâches ménagères: organisation de la vie sociale du ménage, courses alimentaires, préparation des repas, tenue des comptes et aspirateur.
On distingue trois types d’évolution entre les enquêtes de 2005 et 2008 : « aucun changement » : pour une tâche donnée, les réponses sont strictement identiques aux deux dates ; (2) « défavorable à la femme » : les réponses diffèrent entre les deux dates dans le sens d’une dégradation de la situation de la femme ; « défavorable à l’homme » : cas contraire. Concernant l’évolution de la satisfaction, on considère que : la satisfaction est « identique »
lorsque la note donnée aux deux dates d’enquête est la même ou qu’elle ne varie que de plus ou moins un point ; la femme est « moins satisfaite en 2008 » si la note est d’au moins deux points inférieure à celle de 2005 ; la femme est « plus satisfaite en 2008 » si la note est d’au moins deux points supérieure à celle de 2005, précise l’Ined