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 "Pas une castration,une libération"

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mimi
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MessageSujet: "Pas une castration,une libération"   "Pas une castration,une libération" EmptyMar 17 Nov - 21:02:35

Enquête

"Pas une castration,une libération"


La première fois,c'était avec le fils de ses patrons.

Antoine avait alors 25 ans,et sa victime 15 ans et demi.

"Il cherchait des renseignements sur la sexualité,raconte-t-il.

Il n'avait jamais embrassé quelqu'un ni vu un sexe."

Au bout de deux mois de liaison clandestine,l'adolescent confie à Antoine qu'il préfère les filles,mais,pour ce dernier,la rencontre a été "déterminante".

Antoine,qui s'est choisi un prénom d'emprunt,se dit "homosexuel depuis toujours",et avait jusque-là entretenu des relations avec des personnes de son âge,recherche alors "systématiquement la compagnie d'adolescents".

Aujourd'hui,il a 47 ans.

Libéré en mars 2007 après avoir été condamné à deux ans de prison ferme et trois années de suivi socio-judiciaire pour détournement de mineur,il suit un traitement inhibiteur de la libido,dit "castration chimique".

L'Assemblée nationale doit,à partir du 17 novembre,débattre du projet de loi sur la récidive,incluant un amendement sur la "castration chimique".

Tous les mois depuis décembre 2007,Antoine se rend donc dans le service de psychiatrie d'un hôpital francilien pour y recevoir une injection qui,dit-il,lui a ouvert une "nouvelle vie".

Il se ronge encore à l'idée qu'on le reconnaisse,"J'ai fait plein de victimes",confesse-t-il.

Cheveu ras,visage doux,lunettes à monture stricte,il ne sait pas encore très bien pourquoi il accepte de témoigner.

"Je me demande ce que je fais là,à vous parler...",lâche-t-il.

Il s'était déjà longuement confié,par téléphone.

"C'est plus facile",dit-il.

Au fond,il sait bien que,se raconter,c'est aussi,"balayer l'énorme quantité de bêtises que l'on entend sur le sujet".

Alors,il se livre.

La violence n'a jamais été le mode opératoire d'Antoine.

"Je parvenais à mes fins gentiment,par la persuasion,en offrant des cadeaux ou en payant,explique-t-il.

Il y en a toujours qui veulent un nouveau mlkjh ou une console de jeux.

Et pour justifier leur déviance,les pédophiles se persuadent qu'ils rendent service,qu'ils sont dans une démarche de formation du jeune."

Antoine décrit des pulsions "telles" qu'on ne pense plus qu'à "expédier son travail pour partir à la chasse".

Rentrer "bredouille" est plus infernal encore que la culpabilité.

"On se masturbe trois à huit fois dans une journée,on ne dort plus et on ne pense qu'à ça,poursuit Antoine.

C'est tellement puissant qu'on n'hésite pas à se mettre en danger et à ruiner la vie des autres."

Travaillant "dans le commerce artisanal au contact avec de jeunes apprentis",il avoue avoir parfois profité de sa position hiérarchique pour en amadouer certains.

"Au moins trois en quatre ans",se souvient-il.

Durant des années,Antoine a mené impunément sa vie de pédophile,entrecoupée de relations sans lendemain avec des adultes.

L'homme a souvent déménagé.

"Parfois je ne restais pas plus de deux mois au même endroit,raconte-t-il.

Je bougeais quand je sentais que j'étais allé trop loin ou que les jeunes victimes s'apprêtaient à parler.

J'étais incapable de ne pas recommencer ailleurs."

La plainte d'un jeune,en 2001,débouche sur une enquête de deux années.

Les gendarmes remontent le fil de l'existence d'Antoine.

"Une vie épouvantable",juge-t-il aujourd'hui.

Neuf semaines de détention provisoire amorcent alors une prise de conscience.

Il profite de sa libération conditionnelle pour commencer une psychothérapie.

"J'ai été orienté vers une psychiatre,dit-il.

J'ai enfin mis des mots sur ce que j'avais fait.

J'ai commencé à parler de victimes,sans plus me mentir."

Son procès au tribunal correctionnel,début 2005,lui ouvre définitivement les yeux sur son "problème" quand une ancienne victime vient témoigner.

"C'est très douloureux de se rendre compte qu'on a fait du mal,se souvient Antoine.

Il parlait posément,alors qu'il vivait encore une souffrance atroce,il m'en voulait beaucoup."

Antoine s'est hâté d'indemniser le jeune homme.

"Les dommages et intérêts ne réparent rien,dit-il,mais c'était important pour moi."

D'abord condamné à un an de prison ferme,Antoine est rejugé en novembre 2005 sur un appel du parquet.

La peine est alourdie : deux ans d'emprisonnement pour "détournement de mineur".

Une condamnation antérieure pour "incitation de mineurs à la débauche" et qui l'avait conduit un mois derrière les barreaux,l'avait laissé intact.

"Je n'avais rien compris,dit-il.

J'ai pris ça comme un mois de vacances,sans voir de psychologue."

Cette deuxième incarcération le marque profondément.

Il devient,à son tour,une victime.

Il "subit les assauts" de son codétenu en attente de jugement pour violences graves.

"Il était plus fort que moi et je n'avais pas envie de me battre",dit simplement Antoine.

Il finit par obtenir "au bout de deux semaines" une autre cellule,avec des pensionnaires "tellement abrutis par les médicaments qu'ils ne risquaient pas de m'embêter",dit-il.

Ses deux "colocataires" suivants sont un violeur d'enfant et un délinquant sexuel.

Avec eux,il évite soigneusement toute discussion.

"On ne peut pas échanger avec quelqu'un qui a autant besoin d'un traitement et d'un psychiatre que soi",estime Antoine.

Au bout de six mois,il travaille dans les cuisines de la prison,mais fuit la cour de promenade pour sauver sa peau de "pointeur",c'est le terme employé en prison pour qualifier les agresseurs sexuels.

Son expérience l'a "convaincu" qu'il faut aux délinquants sexuels "une peine de privation de liberté suffisamment longue pour réaliser la portée de leurs actes".

"Mais il n'est pas nécessaire de se faire violer pour comprendre",ajoute-t-il.

Avec les remises de peine,Antoine n'a finalement passé que treize mois en maison d'arrêt.

Grâce au soutien d'employeurs,il peut retravailler dès sa sortie,fin mars 2007.

Mais sa vie d'homme libre prend d'abord un mauvais tour.Sa condamnation étant assortie de trois années de suivi socio-judiciaire obligatoire,Antoine avait lui-même trouvé un psychothérapeute pour se faire aider.

"Mais il n'était pas psychiatre et j'avais aussi besoin d'un traitement chimique",raconte Antoine.

Les séances de divan bihebdomadaires ne lui apportent rien et celles collectives imposées par le thérapeute lui inspirent un profond malaise.

Il se renferme dangereusement.

"Je ne sortais plus,dit-il.

Le regard des autres m'était devenu insupportable.

C'était comme s'ils savaient,tous.

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MessageSujet: Re: "Pas une castration,une libération"   "Pas une castration,une libération" EmptyMar 17 Nov - 21:42:47

Il se renferme dangereusement.

"Je ne sortais plus,dit-il.

Le regard des autres m'était devenu insupportable.

C'était comme s'ils savaient,tous.

Je me sentais sale,monstrueux.

Il se réfugie alors sur Internet : "Je passais mon temps sur les sites X illégaux."

Cette nouvelle prison dans le monde des gens libres lui inspire un tel dégoût de soi qu'il décide d'en finir.

"J'avais prévu de me tuer le jour de mon anniversaire,pour le symbole",explique-t-il.

Un mois avant cette mort programmée,on lui indique le service de psychiatrie d'un hôpital francilien,expert dans les traitements inhibiteurs de la libido.

Antoine va alors si mal qu'il est prêt à tout.

Les effets secondaires qu'on lui décrit,tels que "les seins qui peuvent pousser ou la pilosité qui s'affaiblit" sont un pis-aller.

"Seul un médecin peut juger de la capacité d'un condamné à accepter un médicament "castratif"",dit-il aujourd'hui.

Ce traitement commencé en décembre 2007 lui fait l'effet d'un miracle.

Au cours des deux premiers mois,ses besoins ont "ralenti".

Au bout de trois mois,Antoine,qui a "seulement pris 10 kilos",se sent un autre homme.

"Pour moi, ce n'est pas une castration mais une libération,explique-t-il.

Je n'ai plus de besoin impérieux.

Le désir n'est pas absent mais le physique ne suit pas souvent.

" Certains soirs,Antoine pense aller consulter des sites X autorisés,pour vérifier l'état de sa virilité,puis il "oublie" et cela le rassure.

"Avant,ma vie était dirigée par mon sexe,maintenant c'est moi qui dirige ma vie,se réjouit-il.

Je n'ai pas changé,j'ai simplement cessé d'être bouffé par mes pulsions.

J'avais besoin d'une aide physiologique autant que d'une aide psychologique."

Délié de "l'urgence de (ses) pulsions",il a même trouvé le temps de s'investir dans une association d'aide aux personnes âgées.

"C'est un peu comme racheter ma vie,dit-il. Je me rends utile et j'ai retrouvé une dignité.

On me salue dans la rue et je me sens aimé comme jamais avant."

Il a récemment convenu avec son psychiatre et sa psychothérapeute de se sevrer progressivement,sous un contrôle strict,du traitement qu'il prend depuis deux ans.

"Comme on ne peut pas réduire le médicament,on réintroduit progressivement de la testostérone pour voir",dit-il.

Antoine aimerait savoir s'il est "guéri",s'il peut "mener une vie sexuelle et affective normale avec un autre adulte,car à moins d'être malade,un adulte doit savoir se contrôler".

Son obligation de suivi socio-judiciaire prendra fin au printemps 2010,mais il compte poursuivre la psychothérapie qu'il estime "indispensable" pour les agresseurs sexuels,au même titre que la possibilité "de se reloger et de retravailler".

Antoine a aujourd'hui identifié les signes annonciateurs d'une possible rechute.

"Je sais par exemple,que je n'ai pas à parler à un adolescent",dit-il.

Conscient de sa fragilité,il ne va nulle part sans le numéro de son psychiatre en poche.

"J'ai aussi celui de l'hôpital où,en cas de besoin,on m'accueillera 24 heures sur 24,dit-il.

Car je préférerais un traitement à vie plutôt que de repasser par mon existence d'avant."

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