LE CAS DE LA CHIENNE
La chienne présente habituellement deux périodes de chaleurs par an.
Ceci ne va pas sans inconvénients :
elle attire les mâles et une colonie d'ardents étalons va envahir les environs.
Elle risque bien évidemment de se faire saillir :
les mâles développent des trésors d'ingéniosité pour parvenir à leurs fins.
On en a vu s'accoupler au travers d'un grillage !
Deux choses peuvent alors se passer soit le propriétaire a assisté à cette saillie intempestive, et il pourra faire avorter la chienne chez son vétérinaire.
Il existe aujourd'hui des produits très efficaces et pratiquement sans danger. Mais si cette saillie est passée inaperçue, quelque 63 ou 64 jours plus tard,
une nichée au devenir incertain va envahir la maison : il n'est pas facile de placer ces animaux.
La chienne en chaleurs est aussi difficile au point de vue comportemental, et les pertes qui se produisent à cette période causent des inconvénients purement domestiques mais désagréables.
Une alternative à la stérilisation chirurgicale est la contraception médicale. Si la chienne ne doit jamais reproduire, la plupart des vétérinaires s'accordent à la déconseiller.
Au total, les injections coûteront plus cher que l'intervention chirurgicale et la répétition de ces traitements n'est pas sans risque.
Cette méthode peut cependant, pour un éleveur, être utilisée de manière à retarder un cycle et mettre la chienne au repos.
La stérilisation chirurgicale ne présente que des avantages : elle prévient l'apparition de toutes sortes de maladies.
On sait que la chienne est très sujette aux tumeurs de la mamelle qui sont souvent sous influence hormonale.
La moitié de ces tumeurs sont malignes.
La stérilisation avant les premières chaleurs supprime totalement le risque d'apparition de ces tumeurs.
A chaque cycle, le risque de développer plus tard une tumeur mammaire est multiplié par 10.
De méme, tout risque ultérieur d'infection de l'utérus (appelée métrite ou pyomètre) est écarté.
Ces maladies sont graves et nécessitent une intervention sur une chienne affaiblie par cette affection.
Enfin, la stérilisation supprime totalement les "grossesses nerveuses" appelées par les vétérinaires lactations de pseudogestation.
Ce sont des maladies au cours desquelles la chienne se comporte comme si elle allait avoir des chiots, maternant un jouet et produisant une sécrétion de lait qu'il faut couper par des traitements médicaux.
QUAND ET COMMENT?
L'idéal, répétons-le, est de pratiquer l'ablation des ovaires ou ovariectomie avant les premières chaleurs.
Selon l'habitude des praticiens, on peut pratiquer l'opération vers l'âge de 8-9 mois.
La chienne entre en clinique le matin, et ressort le soir-même ou après une nuit d'observation.
Plusieurs techniques chirurgicales sont possibles :
certains vétérinaires enlèvent les ovaires en pratiquant des incisions sur les côtés, d'autres préfèrent ouvrir l'abdomen et ôter ces organes par cet abord. Les suites opératoires sont généralement bénignes, et les fils sont retirés une dizaine de jours plus tard.
Le risque est celui de toutes les interventions chirurgicales : problème d'anesthésie essentiellement, mais cela est heureusement très rare.
LE CAS DU CHIEN
Culturellement, la stérilisation du chien semble poser plus de problèmes à nos contemporains : notre culture latine, un peu "macho" voit en la castration une mutilation inacceptable.
Il est amusant de constater que ce sont surtout les hommes qui s'opposent à cette intervention, alors que leurs épouses ou compagnes n'y voient nul inconvénient.
Les avantages, à l'instar de ce qu'on peut dire pour la femelle sont également nombreux: notre chien castré ne cherchera plus à fuguer pour saillir des compagnes dont il peut repérer la présence à plusieurs kilomètres !
Une chienne en chaleurs l'attire pendant environ 3 semaines et il devient comme fou.
Médicalement, le chien castré évitera plus tard les tumeurs testiculaires, rares mais souvent malignes, ainsi que des problèmes de prostate assez courants comme on les rencontre chez l'homme.
L'imprégnation hormonale mâle a aussi des effets comportementaux: un chien castré sera généralement plus calme, il aura moins tendance à développer toute une litanie de troubles agressifs ou anxieux.
La castration, bien entendu, ne dispense pas d'apporter au chien une éducation adéquate, mais on aura affaire à des animaux plus faciles.
Cette intervention, simple et rapide, peut être envisagée vers l'age de 6 mois. Elle est plus bénigne que la stérilisation de la chienne dans la mesure où on n'ouvre pas l'abdomen : seule une incision est faite sur le scrotum.
Enfin, il existe une indication absolue à la castration : c'est l'ectopie testiculaire (quand un ou deux testicules ne sont pas descendus).
Cette anomalie se transmet de manière héréditaire, et donc ces chiens ne doivent pas reproduire, et, par ailleurs, les testicules non descendus ont un risque très élevé de tumorisation ultérieure.
ALIMENTATION
Un chien ou une chienne stérilisée deviennent-ils forcément obèses ? La réponse est non.
On sait aujourd'hui que ces animaux ont un métabolisme de base inférieur à celui des animaux intacts.
Pour parler plus simplement, ils dépensent moins d'énergie pour plusieurs raisons : leur activité physique diminue quelque peu, et toutes sortes d'interactions hormonales font qu'ils utilisent mieux les nutriments qui leur sont donnés.
Dès lors, une restriction alimentaire s'impose par rapport à un animal intact. Elle peut se faire de manière quantitative mais aussi qualitative : des aliments de maintenance parfaitement équilibrés sont désormais disponibles pour les chiennes et les chiens stérilisés.
Pour une meilleure intégration du chien dans la société, la stérilisation est sinon la panacée mais au moins une solution.
Les bénéfices qui en découlent profitent aussi bien au chien qu'à son maître.
Sujet: LA STÉRILISATION DE LA CHIENNE ET DU CHIEN 
