En France, en Provence, les Gorges du Verdon sont un canyon creusé par la rivière le Verdon.
GéographieLe Verdon prend sa source tout près du col d'Allos, dans le massif des Trois Evêchés (2819 m).
Il va se jeter dans la Durance, près de Vinon-sur-Verdon après avoir parcouru près de 175 kilomètres.
Son parcours le plus intéressant se trouve entre Castellane et le Pont du Galetas, sur le lac de Sainte-Croix.
Ce lac était il y a quelques dizaines d’années la grande plaine des Salles-sur-Verdon, avant la mise en eaux du lac artificiel créé par l’édification du barrage de Sainte-Croix.
Lors de la montée des eaux en 1973, le vieux village des Salles a été évacué (de force), détruit et noyé. Son église a été dynamitée, tout comme le village, qui est reconstruit plus haut et plus moderne, au grand dam de ses habitants.
C’est maintenant le plus jeune village de France.
Les Gorges du Verdon constituent sur une bonne distance, la frontière entre les départements du Var au sud et les Alpes-de-Haute-Provence au Nord, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Cette région, entre Castellane et le lac de Sainte-Croix, s’appelle les Gorges du Verdon.
Elle se divise en trois parties distinctes :les Prégorges, qui vont de Castellane à Pont de Soleils ;
les Gorges qui vont de Pont de Soleils à l’Imbut ;
le Canyon qui va de l’Imbut au Pont de Galetas.
Les Gorges du Verdon sont étroites et profondes : de 250 à 700 mètres de profondeur, pour 6 à 100 mètres de large au niveau de la rivière du Verdon, et 200 à 1500 mètres d’un versant à l’autre au sommet des gorges.
Histoire Les gorges du Verdon n’attirent l’attention des voyageurs que tardivement.
Les premières descriptions imprimées datent du tournant des XVIIIe et XIXe siècles, mais restent rares (une en 1782, une autre en 1804).
Malgré le développement de la sensibilité aux beautés naturelles et la vogue du romantisme, ils ne remarquent qu’une coupure et ne s’attardent pas à la description d’un site accessible uniquement par des sentiers muletiers.
Les gorges ne deviennent connues qu’avec la description qu’en fait Élisée Reclus en 1879, et la diffusion des guides touristiques (guides Joanne notamment à partir de 1877, Guide touristique de la Provence, guide Baedeker) à la Belle Époque.
Les gorges sont cartographiées par les Cassini (années 1770) et les ingénieurs géographes du roi, en 1778.
C’est Martel qui dirige la première expédition à descendre de bout en bout le canyon du Verdon (voir sentier Martel) ; cette expression de canyon est d’ailleurs de lui.
Le tourisme se développe lentement dans les années 1880-1900[8] : la route est malaisée et dangereuse, les infrastructures (hôtels, restaurants, routes, sentiers) rares et peu confortables.
De plus, le principal moyen de transport de l’époque, le chemin de fer, s’arrête à Saint-André-les-Alpes, ce qui oblige à louer des voitures pour venir voir les gorges
Dans les années 1890 (et jusqu’aux années 1920), des projets de retenues rendant le canyon navigables voient le jour.
Le premier aménagement date de 1906 : le Touring Club de France (TCF) trace un sentier qui permet de descendre dans les gorges.
Le premier essor touristique des gorges date de la fin des années 1920 et des années 1930, sous l’impulsion du TCF : campagne de presse à partir de 1928, voyages de découverte, reportage diffusé au cinéma, visite de journalistes britanniques.
Cette promotion est complétée par de nouveaux travaux en 1929 et 1930 : amélioration de la viabilité de la route, à l’initiative et en partie sur les fonds du TCF, aménagement de belvédères (Point Sublime), incitation aux compagnies de transport local pour multiplier les dessertes, aménagement de nouveaux sentiers inaugurés en juin 1930, enfin création du refuge de Malines en 1936.
Ces efforts attirent quelques milliers de touristes chaque année.
Le site est devenu un site naturel protégé depuis le 7 mai 1990.
Les barrages hydroélectriques Entre 1929 et 1975, cinq barrages ont été édifiés sur le cours du Verdon, entre Castellane et Gréoux-les-Bains.
Ces barrages correspondent à autant de retenues d’eau :lac de Castillon avec engloutissement du village du même nom ;
lac de Sainte-Croix avec engloutissement du village des Salles-sur-Verdon, du pont romain dit pont de Garuby ou pont d’Aiguines et de la résurgence Fontaine l’Evêque à Bauduen.
D’une couleur merveilleuse et changeante presque tous les jours, il est devenu un haut lieu du tourisme estival. C’est le deuxième plus grand lac artificiel de France ;
lac d'Esparron, il est de couleur verte, comme le Verdon contrairement au lac de Sainte-Croix dans la couleur duquel le bleu domine ;
retenue de Chaudanne ;
retenue de Quinson, parfois improprement nommée « lac de Montpezat », du nom du village qui la domine.
Remarque: le pont romain est l'ancien pont d'Aiguines, le pont de Garuby était un autre pont.
Lac de Sainte Croix
Chronologie1929 : début des travaux du barrage de Castillon
1932 : interruption des travaux
1936 : incendie qui endommage les structures
1948 : fin des travaux du barrage de Castillon
1951 : fin des travaux du barrage de Chaudanne
1967 : fin des travaux du barrage de Gréoux
1973 : mise en eau du du barrage de Sainte-Croix
1973 : reconstruction du village des Salles, 400 m plus haut
1974 : mise en production de l’usine électrique de Sainte-Croix
1975 : mise en eau du barrage de Quinson