C'est la première fois qu'il comparaît devant le tribunal correctionnel de Béziers.
Ce jeune m ajeur il fêtera cet été ses 19 ans a pourtant déjà eu affaire à de multiples reprises au tribunal pour enfants.
Son casier fait état de quatorze condamnations, dont sept pour lesquelles il a toutefois fait opposition.
Celles-ci avaient été prononcées en son absence.
« C'est une anguille, on n'arrive pas à mettre la main dessus », souligne le substitut du procureur, Nicolas Béréziat.
La défense met, elle, cet absentéisme répété à la barre sur le compte d'un acte de malveillance dans son entourage - un vol de convocations répété dont il serait victime.
Une chose est sûre : hier, c'est encadré par les policiers que le jeune homme a fait son entrée dans la salle d'audience du tribunal correctionnel pour être jugé en comparution immédiate.
Les faits remontent au 24 mai dernier (Midi Libre d'hier).
Ce jour-là, à Agde , une patrouille de police repère un étonnant bric-à-brac sur la banquette arrière d'une voiture (tondeuse, débroussailleuse, outillages...).
A sa vue, la Fiat Brava commence à se faufiler dans la circulation.
Le gyrophare est actionné.
La voiture s'arrête.
Le contrôle commence.
Il va être fructueux.
L'automobiliste n'a pas le permis, son passager ne porte pas la ceinture.
Et puis il y a tous ces objets.
D'où proviennent-ils ?
Les deux jeunes sont entendus.
Et leurs versions divergent quelque peu...
La panoplie du parfait cambrioleur est, de plus, retrouvée dans le véhicule.
Ce n'est pas tout : les policiers vont découvrir, en relevant les empreintes du conducteur, qu'elles ne correspondent pas à l'identité qui leur a été communiquée. Celui-ci étant recherché, il a préféré donner le nom d'un ami d'enfance.
Placé en garde à vue, il s'énerve, brisant la vitre de sa cellule.
« Il est claustrophobe », assure Me Anne Seillier, pour la défense, en jugeant un travail d'intérêt général plus approprié qu'une peine d'emprisonnement.
Mais l'avocate met surtout en avant sa personnalité, celle d'un tout jeune homme déjà père de famille, qui vit dans sa caravane avec son épouse enceinte.
Le ministère public avait d'ailleurs décidé d'en tenir compte, en requérant en deçà de la peine plancher, un an ferme avec mandat de dépôt.
Le tribunal correctionnel, présidé par Claire Ougier, retenant la récidive pour la conduite sans permis et le vol aggravé, l'a finalement condamné à huit mois ferme, avec un mandat de dépôt.
Il devra en outre indemniser la partie civile, pour les objets volés et les dégradations commises lors des effractions.