Votre enfant dormait si bien... jusqu’à maintenant !
Et le voilà qui vous appelle, vous demande de rester, de laisser la lumière allumée, voire de dormir dans votre lit. Il vous explique qu’il y a des monstres dans sa chambre, qu'il fait d'horribles cauchemars…
Comment l’aider à ne plus avoir peur et à retrouver un sommeil serein ?
D'abord en recherchant la source de ses frayeurs, puis en l'aidant à apprivoiser le monde étrange de l'obscurité.
Enfin, piochez dans une sélection ludique de livres et dessins-animés .
Chaque histoire confronte un enfant à cette peur. Cela produit souvent un véritable effet cathartique.
Même plus peur !
Il est totalement compréhensible d'avoir peur dans le noir. N'avez-vous jamais eu peur de vous retrouver dans l'obscurité ?
La peur du noir apparaît chez le petit enfant vers 2 ans et dure en moyenne jusqu’à 5 ans.
Cette frayeur trouve sa source dans la perte de ses repères mais elle est aussi liée à des angoisses plus profondes.
Une perte de repères
C'est d'abord une Perte des repères.
La peur de l’obscurité exprime, bien sûr, d‘autres craintes chez l’enfant.
Dans l’obscurité, les points de repères habituels disparaissent et la chambre, si rassurante, si proche du giron maternel, devient le lieu de l’étrange et de l’inquiétant.
Le peignoir accroché à la porte se transforme en sorcière, les petites voitures deviennent des gnomes...
S’il tente de se lever, l’enfant ne trouve plus le chemin de la porte ou celui de l’interrupteur… bref, il est en milieu hostile.
Et voilà : le soir, il a peur d’éteindre la lumière
Ses nouvelles angoisses
Derrière la désorientation simple, d’autres causes plus profondes explique l’apparition d'angoisses chez les petits : l’obscurité, c’est aussi la disparition.
- Celle de la chambre, mais aussi celle des proches.
Maman n’est plus là, Papa est loin…L’enfant est alors renvoyé à la crainte primitive de la mort.
Cette peur, si profonde, réactive le sentiment de vulnérabilité de l’enfant : il n’a plus prise sur le monde.
C’est donc le monde hostile qui a prise sur lui.
Par ailleurs, l’apparition des peurs nocturnes coïncide avec la période de l’Oedipe, période indispensable à la croissance psychique de l’enfant.
Durant la traversée de l’Œdipe, le petit enfant désire se marier avec le parent de sexe opposé et éliminer le parent du même sexe. Ce qui entraîne, bien sûr, un fort sentiment de culpabilité.
Cette culpabilité, cette violence, vont trouver leur expression symbolique dans l’apparition fantasmatique de monstres de la nuit !
Autrement dit, l’enfant transforme sa propre agressivité…en monstres qui s’en prennent à lui.
Comment l'aider ?
Identifiez l'ennemi
Ne niez pas le problème, cela ne sert à rien !
Un enfant à qui on expliquait que les monstres n’existaient pas, a eu cette réponse magnifique : «Moi, je le sais bien qu’ils n’existent pas, mais les monstres, eux, ne le savent pas !»
Et tout est là : savoir est une chose, s’en sortir en est une autre !
Parlez ouvertement et expliquez-lui le processus : «Ta peur existe mais les monstres n’ont pas une "vraie" existence. Ils sont créés par ton imagination.»
Demandez-lui de décrire le plus précisément possible les raisons de sa peur du noir :
que craint-il ?
de se perdre ?
de l’apparition de méchants, de monstres ?
Au besoin, faites-le dessiner.
Une fois la nature de la peur mieux identifiée, dites-lui que vous et lui allez faire le nécessaire pour faire disparaître sa peur.
Les petits trucs pour l'aider
Installez une veilleuse ou proposez-lui une lampe de poche.
L’important consiste à lui donner le contrôle de la lumière : c’est lui qui pourra allumer en cas de besoin.
La reprise en main de la situation peut suffire à faire rentrer les choses dans l’ordre, sans même qu’il se serve de la fameuse lampe !
Il préfère la veilleuse à la lampe de poche ? OK, mais pas question d’avoir les deux sinon, vous risquez d’entrer dans une surenchère -une lumière, puis deux, la lumière dans le couloir, la porte grande ouverte-, qui déplacera le problème, sans le régler. Laissez la porte entrouverte et de la lumière dans le couloir.
Balisez le chemin en posant des sticks fluorescents sur les points stratégiques, afin de l’aider à se repérer : la poignée de la porte, l’interrupteur. Créez un petit chemin par terre ou sur le mur jusqu’à la porte.
Posez-les ensemble, faites-en un jeu.
Proposez-lui de tester ce parcours : avant de le coucher, restez avec lui dans la chambre, volets fermés, lumière éteinte et repérez les points fluo, en suivant le chemin jusqu’à la porte, main dans la main.
Puis asseyez-vous à côté de la porte et demandez-lui de vous rejoindre.
Vous lui faites ainsi apprivoiser l’obscurité !
Votre enfant vous appelle, en larmes, sort de son lit et vous rejoint dans le vôtre. Il a fait un cauchemar et a besoin d'un câlin.
Vous êtes fatiguée, certainement attendrie... il est tentant de le garder avec vous mais ne cédez-pas !
Remettez-le dans son lit, restez près de lui, consolez-le... et retournez vous recoucher sans lui.
Votre enfant a besoin pour se structurer et, en pleine période d'Oedipe, de connaître les limites entre son territoire et le vôtre.
Votre lit n'est pas le sien ; symboliquement, il ne doit pas prendre la place du papa.
Cela lui rendra service plus tard.
Sujet: maman j'ai peur du noir........ 
