Après des mois de tests, les premiers appareils de surveillance vont flasher, avant l’été, les automobilistes qui grillent les feux rouges.
Quatre radars seront opérationnels d’ici deux mois, « avant l’été », promet Michelle Merli, déléguée à la sécurité routière. Depuis 2004, plusieurs dispositifs ont été expérimentés à Paris, en banlieue et en province (Nantes, Nancy, Toulouse.
Les premiers radars séviront aux carrefours accidentogènes de ces villes.
Ils prendront deux clichés, l’un par l’arrière du véhicule ciblé avant le franchissement du feu, et un second de face une fois le feu franchi… au rouge.
Comme pour les 2 327 cabines automatiques surveillant les excès de vitesse, l’infraction sera transmise au centre de traitement des amendes de Rennes (Ille-et-Vilaine).
L’automobiliste flashé recevra, par courrier, une amende de 135 € à laquelle s’ajoutera le retrait de quatre points de permis.
« Le nombre de personnes qui avouent s’accommoder du passage au feu rouge est en recrudescence, explique Michèle Merli. Avec des conséquences dramatiques sur le nombre de victimes d’accidents en ville, souvent des piétons. L’objectif est d’inciter à une nouvelle prise de conscience sur l’importance des feux, comme l’ont fait les radars sur la vitesse. Tout le monde doit comprendre qu’il ne s’agit pas d’embêter les automobilistes, mais de diminuer le nombre de morts, de blessés. »
Un orange clignotant
Chantal Périchon, présidente de la Ligue contre la violence routière, émet toutefois quelques réserves sur l’efficacité du système.
« Il y a 36 000 carrefours à surveiller, et le nombre de victimes à ces endroits ne justifie peut-être pas l’investissement. Nous aimerions plutôt voir fonctionner les radars de contrôle de vitesse de troisième génération, ceux qui sont embarqués dans un véhicule banalisé. »
A terme, 150 radars « feux rouges » doivent être mis en service dans les mois qui viennent. En parallèle, la sécurité routière réfléchit à la modification du fonctionnement des feux.
Comme dans les pays anglo-saxons, le feu orange pourrait bientôt clignoter en même temps que le vert quelques secondes avant que le rouge n’apparaisse.
« Cela permettrait d’alerter plus facilement les automobilistes qu’ils doivent bientôt s’arrêter », précise Michèle Merli.