Médicaments : attention aux enfants

La moitié des cas d'intoxications chez les plus petits est due aux médicaments.
Surtout chez les enfants entre 18 et 36 mois. Inattention ou erreurs de dosage des parents, produits ou préparations laissés à portée, flacons sans système de sécurité... l'origine de ces accidents est multiple.



une plaquette de gélules qui traîne, un effervescent dissous dans un verre d'eau posé sur le coin d'une table... il suffit parfois de quelques minutes d'inattention pour que l'enfant s'en empare et l'absorbe.
« Dans 75 % des cas, ces accidents concernent les enfants entre 18 à 36 mois », constate le Dr Robert Garnier, du Centre Antipoison de Paris.
« À cet âge, ils partent à l'exploration du monde qui les entoure et prennent dans la main ou portent à la bouche tout ce qui est à leur portée. » Sur les 200 000 intoxications recensées chaque année par les CAP, les médicaments sont à l'origine de plus de 50 % de ces accidents, contre 28 % pour les produits domestiques chez les plus petits.
Elles surviennent le soir entre 18 heures et 21 heures ou entre 11 heures et 13 heures lorsque les parents sont occupés.
Parfois c'est dans la salle de bain, parfois dans la chambre des parents qui ont laissé sur la table de nuit somnifères et pilules anticonceptionnelles.
Attention aussi chez les grands-parents qui préparent souvent le soir leurs traitements à l'avance.

Comme des bonbons

Les enfants sont d'autant plus attirés que les médicaments ont des couleurs attractives ou un goût séduisants.
Notamment les produits pédiatriques. « Les parents ne doivent pas dire que ceux-ci sont bons comme des bonbons pour les inciter à les prendre.
Sinon ils auront tendance à les consommer à n'importe quelle occasion », prévient le Dr Robert Garnier.
Dans la liste des produits incriminés, on retrouve en tête les médicaments ORL et les sirops antitussifs, suivis par les psychotropes et les antipyrétiques.
« Dans 5 % des cas, on compte aussi les fluorures de plus en plus prescrits pour la croissance. »
Or, ils sont conditionnés en vrac.
Pour le Dr Patrick Harry du CAP d'Angers, un conditionnement inadéquat est aussi à l'origine d'accidents.
« Il n'y a pas encore suffisamment de bouchon de sécurité sur les sirops ; certaines gélules sont toujours vendues en flacon ».
Avec une présentation en blisters, opaques de préférence, l'absorption est limitée.
« Il faut retirer les comprimés un à un de la plaquette. Cela prend du temps. »
Enfin, le Dr Harry souligne les erreurs d’administration « trop fréquentes ».
« On se trompe en donnant à avaler un produit destiné à être inhalé.
Ou bien en soignant le plus petit avec le médicament qui vient d’être utilisé pour le grand frère ».
Les parents doivent donc éviter de pratique ll’automédication.



les premiers gestes


Lorsqu'on découvre que son enfant vient d'absorber des comprimés ou d'avaler le contenu d'un sirop, il faut garder son calme et ne pas se précipiter dans les services d’urgences.
Appelez d'abord le médecin de famille, le15 ou bien le centre antipoison et donnez des indications très précises sur les circonstances de l'intoxication (âge et poids de l'enfant, nom du produit absorbé, quantité prise).
Au pire, surviendront quelques vomissements ou maux d'estomac.