Michèle Alliot-Marie a présenté ce mardi un "plan global" pour lutter contre les escroqueries, en particulier celles commises via internet, qui vise à "prévenir, détecter et réprimer".
En prélude à ce plan, qui entre en vigueur "dès aujourd'hui", a assuré la ministre, le ministère a présenté à la presse deux petits films d'animation, avec des marionnettes, montrant deux escroqueries différentes, pour sensibiliser le public. Ces vidéos seront mises en ligne dès mardi après-midi sur divers sites spécialisés, comme YouTube et Dailymotion, ainsi que sur celui du ministère
Parallèlement, outre une plaquette informative diffusée à "3 millions d'exemplaires dans tous les services de l'Etat recevant du public et téléchargeable sur internet" un numéro de téléphone "info escroqueries" 0811 02 02 17, "au coût d'un appel local", a souligné la ministre, est mis à la disposition du public.
"Du lundi au vendredi, toute personne suspectant une escroquerie pourra recevoir, en appelant ce numéro, des informations, des conseils concrets et l'indication des démarches à suivre", a précisé la ministre.
Un officier de police ainsi que "des réservistes de la police et de la gendarmerie" seront responsables de cette ligne.
Lundi, la ministre avait annoncé la création d'un portail internet, "hébergé par la police judiciaire, de signalement d'escroquerie, de tentative, mais aussi tout site ou mail où une personne pense avoir détecté une escroquerie".
La lutte "passe d'abord par l'information"
Invitée du forum du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), la ministre de l'Intérieur a remarqué lundi que si des "progrès" avaient été enregistrés dans la lutte contre la délinquance générale, les infractions économiques et financières diverses avaient augmenté de "8,70% entre novembre 2007 et décembre 2008". Selon elle, ces infractions sont ainsi passées "de 346.260 à 376.250 faits" et l'augmentation est "essentiellement imputable aux escroqueries et aux abus de confiance".
La lutte contre ce phénomène "passe d'abord par l'information", a souligné la ministre, au regard d'opérations "faites par des réseaux qui montent une arnaque et cherchent à toucher le plus grand nombre possible avec internet comme outil privilégié".
Au-delà, Michèle Alliot-Marie a rappelé que le Conseil européen avait "acté" sa proposition d'une "plate-forme européenne des infractions relevées sur internet, dont les escroqueries, financée par la Commission".
Elle devrait être opérationnelle "rattachée à Europol, dans le courant de 2009", a avancé la ministre.
Des "accords sont envisagés" avec la Russie et les Etats-Unis pour étendre ce système au-delà de l'UE, a-t-elle par ailleurs assuré.